Droits de douane : Trump met Macron et les gentils mondialistes au pied du mur

Dans le retour au galop des frontières, Donald Trump franchit un nouveau pas. En augmentant massivement les droits de douane sur les produits fabriqués à l’étranger et qui entrent sur le territoire américain, le président américain met les doux rêveurs d’un monde sans frontières au pied du mur.
Washington l'a annoncé cette nuit du 2 au 3 avril, à près de 23 heures, heure française. L'UE a très mal négocié sa partition : les Etats-Unis vont taxer les produits européens à hauteur de 20 % ! C'est mieux que les produits venus de Chine, l'ennemi déclaré, dont les produits seront taxés, eux, à 34 %, mais c'est moins bien que les produits anglais qui ne subiront que 10%. Il faut donc constater que le Royaume-Uni s'est bien mieux débrouillé que l'UE. « Nous sommes gentils, nous sommes bons, et nous n’imposerons que la moitié des taxes qu’on nous a appliquées », ronronne Donald Trump. Combien les Etats-Unis vont-ils percevoir de droits de douane supplémentaires ? Réponse inconnue à l'heure où nous écrivons.
Ce qui est sûr, c'est que ce monde sans droits de douane, qui a consciencieusement ruiné des secteurs économiques entiers en France – de l’agriculture à la sidérurgie en passant par le textile et l’automobile, en cours de destruction rapide -, nous livre donc pieds et poings liés et sans défense au premier dirigeant désireux de protéger son pays du dumping. C'est précisément la politique menée par la Suisse (pour les produits agricoles, notamment), avec un succès certain. La France, comme d'habitude pétrie d'idéologie, s'est dressée contre cette pratique.
Jérémiades de Jean-Noël Barrot
Sur la ruine des frontières assumée et souhaitée par les apôtres de la mondialisation, type Jacques Attali, et mise en œuvre avec application par Emmanuel Macron, la guerre des droits de douane qui s'intensifie aujourd’hui risque de détruire ce qui tenait encore : nos rares secteurs exportateurs. Le champagne, le cognac, vendu à 90 % à l’export, certains produits agricoles, les avions d’Airbus, par exemple, survivaient : ils vont, eux aussi, désormais passer au laminoir américain. Lestés de droits de douane insupportables, ils ne se vendront plus (ou nettement moins) au pays de Donald Trump, où le consommateur choisira d’autres produits, moins chers. Bienvenue au vin pétillant argentin en lieu et place du champagne, par exemple. Ceux qui ont cru construire le paradis des Bisounours sans frontières ont patiemment aménagé un enfer destructeur.
Il faut lire sur X les jérémiades de l’inénarrable Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères imposé par Macron à Bayrou. Il souhaite que les États-Unis ne touchent pas à leurs droits de douane « parce que les droits de douane sont un impôt sur les classes moyennes » américaines qui s’appauvriraient. Vraiment, le champagne, le cognac ? Un impôt sur les classes moyennes ? « L'économie américaine a un besoin vital de l'économie européenne », clame Barrot. Faux, on le verra très vite. « Les GAFAM réalisent un quart de leur revenu en Europe. » Et, donc ? On les en chassera ? Enfin, « la Commission européenne n'aurait d'autre choix que de répliquer avec les instruments puissants de défense commerciale dont elle dispose. » Mais lesquels ?
La zone euro à la ramasse
L'économiste Christian Saint-Étienne explique très bien comment la France s’est désindustrialisée, comment la Chine bafoue les règles et se joue de notre naïveté pour exporter chez nous, accède à nos marchés publics alors que l’inverse est impossible. « La zone euro est en réalité la zone de non-croissance de la planète », déplore-t-il, chiffres en main, dans un entretien exceptionnel et passionnant à Boulevard Voltaire. « Nous avons des élites qui ne comprennent pas le monde dans lequel nous sommes, et c’est pour cela que nous avons tant de mal à redresser la barre », estime Saint-Étienne. Les vins et alcools pèsent 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’exportation, mais les Allemands se débrouillent pour faire porter à la France et à son secteur viticole une grande partie du poids des mesures de rétorsion américaines... Ce grand économiste français préconise « une politique de souveraineté sur le plan commercial » et une révision complète de la politique de l’UE qui doit devenir un concert des nations, « surtout pas sous le contrôle de la bureaucratie européenne ! »
On peut sans grand risque prédire le dénouement du bras de fer douanier UE-USA : la France comme l’UE, appauvries, exsangues, engagées dans une guerre coûteuse en Ukraine et championnes du monde des dépenses sociales, seront contraintes de… gaver de subventions les rares secteurs économiques qui tenaient encore et qui exportaient.
Élu par les Français qui se considèrent comme raisonnables et sensibles à l’économie, Macron l'Européiste livre au réalisme américain un pays et un continent sans défenses, sans frontières, dénervés, qui n’en finit plus de payer ses errements idéologiques en constatant les chiffres du déclin. Il est temps de bousculer ce système mortifère.
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115 commentaires
« On » a hurlé depuis des décennies contre cette mondialisation qui pourrissait les économies…. faut-il se plaindre, Trump fait ce que les écolos et la gauche voulait, non ?
Que les producteurs de champagne..de cognac.. et de tous nos produits de luxe se rassurent…les Chinois achèteront …et les Américains aisés qui
apprécient les produits Français..les meilleurs du monde..ne se priveront certainement pas…pour quelques dollars de plus…
@Oiseau de Nuit.
Je prendrai juste l’exemple des voitures.
Une voiture US importée en France subit 10% de droits de douane calculés sur la valeur CAF : coût + assurance + fret, donc plus proches de 12% du coût du bien puis 20% de TVA lors de sa vente au consommateur final. Au final, une voiture valeur 100 départ fournisseur vaut 112 sortie de douane, et 112×1.2 = 134 en prix final, soit un taux de taxation de 34%.
Pour une voiture européenne importée aux US.
Avant la réforme TRUMP, à l’entrée 2.5% de droits de douane calculés sur la valeur du bien et non la valeur CAF, puis entre 0 et 10% de taxe sur la vente finale (équivalent TVA, variable en fonction de l’Etat). Donc une voiture valeur 100 départ fournisseur valait 102.5 sortie de douane et de 102.5 à 102.5×1.1=112.75 lors de la vente, donc une taxation totale comprise en 2.5% et 12.75%.
Après la réforme TRUMP, la voiture européenne prend 27.5% de droit de douane, puis entre 0% et 10% de taxe équivalente à notre TVA. Notre voiture vaut donc 127.5 sortie de douane et ensuite entre 127.5 (TVA à 0%) et 127.5×1.10=140.25 (TVA à 10%) en concession, soit une taxation totale comprise entre 27.5% et 40.25%.
En conclusion : une sacrée hausse de la fiscalité mais qui, dans de nombreux états américains, restera toujours inférieure à celle appliquée en France. Je trouve pour le moins savoureux qu’on trouve scandaleux le fait que Trump veuille appliquer une fiscalité similaire à la notre. Je ne saurai en revanche dire si ce programme aura un effet positif ou négatif du point US. J’ai toutefois lu que Mercedes, BMW et VW envisagent dès à présent d’augmenter la capacité de leurs usines de production aux US, et que par ailleurs Audi envisage de faire construire ses voitures par son usine VW implantée là-bas (et pour info ces marques représentent 75% des voitures européennes importées aux US).
NB : pour simplifier la démonstration, j’ai volontairement omis d’intégrer les coûts intermédiaires et les marges commerciales qui entrent dans l’assiette de calcul de la TVA puisque intégrés au prix de vente.
Au moins lui ne se renie pas, il avait prévenu, c’était dans son programme rien à redire, chez nous on nous promet monts et merveilles avant les élections et on se retrouvent cocus au bout de quelques mois
Bienfait , bravo TRUMP
Ce qui serait intéressant de savoir, c’est à combien étaient les frais de douanes avant et quels sont ceux que nous appliquons sur les produits made in USA.. puisque Trump a parlé de réciprocité… après on pourra en discuter….
TRUMP a administré une magistrale leçon de pragmatisme aux timorés dirigeants européens : Annuler les déficits commerciaux pour remédier au danger fatal de l’ENDETTEMENT SANS FIN !!!! c’est d’une logique imparable tout autant que l’action confiée au ‘DOGE’ dans la gestion interne du pays ….BRAVO pour ce courage !
Un mec couillu…
Trump dit : « je fais ce que j’ai dit et pourquoi j’ai été élu « . Que rétorquer à cela ! Nous ( enfin, les politiques, nos représentants ) qu’ont-ils fait depuis allez… disons 40 ans ( gouverner n’est-ce pas prévoir ? ). A part tancer, moquer ( « qu’ils viennent » etc ), déplorer, taxer, menacer etc enfin , la liste serait trop longue…. Résultat ? en France : vie chère, énergies hors de prix, taxes, normes agricoles en tous genres, dette abyssale etc
Et tout ça pour les plus pauvres….
Trump nous oblige à reconsidérer notre abandon de notre industrie!
Cet abruti de Trump veut donc entraîner son pays vers la récession économique.
La vie en autarcie, ça ne fonctionne pas. C’est une démarche purement idéologique.
désolé mais l’abruti c’est celui qui ne voit pas dans quel désastre nous a conduit notre » Mozart de la finance » !!
Mozart de la faillite plutôt !
Faillite et echec dans tous les domaines !
C’est vrai que notre petit banquier de droite Macron flatte des patrons : Il fait même des cadeaux fiscaux au Milliardaire réac Bolloré.
Oui, Le seul désastre concret est bien celui de l’UE (économie, diplomatie, libertés, militaire…). Pour les USA, on verra bien le résultat. C’est comme pour Milei, il a été traité comme un charlot mais le mec, un an après, il a des résultats et a rompu avec le social-clientélisme qui minait l’Argentine.
Bravo
Vous rigolez…ou vous avez fait l’ENA…et..SCIENCE Po…ou peut-être
avez-vous « travaillé » chez ROTSCHILD…???
Et dire que certains dirigeant européens vont continuer à acheter du matériel militaire aux U S A , on ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer.
Riez et pleurez, sûrement moins que les employés de Verney-Carron!
Employés de Verney Caron auxquels l’Elysée et le gouvernement ne semblent pas porter un grand intérêt par ailleurs