Drôle de cessez-le-feu en Syrie
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Le Conseil de sécurité a adopté, ce samedi 24 février 2018, à l’unanimité de ses membres, une résolution réclamant un cessez-le-feu immédiat dans l’ensemble de la Syrie. La Résolution 2401(2018) demande à toutes les parties au conflit de cesser les hostilités sur l’ensemble du territoire syrien pour une période minimum de trente jours consécutifs.
Cette "pause humanitaire" d'application immédiate doit permettre "l’acheminement sûr, sans entrave et soutenu" de l'aide et des services humanitaires ainsi que l’évacuation médicale des malades et des blessés, conformément au droit international en vigueur. Mais cette trêve n'est respectée ni par el-Assad, ni par les rebelles, ni par Erdoğan...
Le Conseil expose que la cessation des hostilités en Syrie ne s'appliquera pas aux opérations militaires menées contre les groupes terroristes désignés comme tels par l'ONU : l'État islamique en Iraq et au Levant (EIIL, ou Daech), Al-Qaïda, le Front al-Nosra, "ainsi que tous les autres individus, groupes, entreprises et entités qui leur sont associés".
Dès la cessation des hostilités, toutes les parties au conflit doivent permettre aux convois humanitaires de l’ONU et de ses partenaires d’accéder à toutes les zones et populations syriennes dans le besoin que les Nations unies ont désignées, notamment les 5,6 millions de personnes dans un besoin urgent (réparties dans 1.244 communautés), dont les 2,9 millions de personnes se trouvant dans des lieux assiégés et difficiles d'accès.
Le Conseil de sécurité a également appelé toutes les parties au conflit (donc, y compris les rebelles) à lever immédiatement le siège des zones peuplées, dont la Ghouta orientale, Yarmouk, Four et Kefraya. Il exige que toutes les parties (y compris les rebelles) laissent passer l'aide humanitaire (dont l'assistance médicale), cessent de priver les civils de nourriture et de médicaments indispensables à leur survie, et permettent l'évacuation rapide, sûre et sans entrave, de tous les civils qui souhaitent partir. Or, certains groupes rebelles s'y opposent et se servent des civils comme boucliers humains.
Quant à la Turquie, contre toute évidence juridique, elle feint de ne pas s'estimer concernée par la trêve : Ankara vient, ce lundi après-midi, d'annoncer que les forces turques, qui ont envahi la Syrie depuis un mois, assiègent désormais la ville d'Afrine, en zone nord de la Syrie, préparant un nouveau bain de sang.
Le gouvernement turc vient d'annoncer qu'il a déjà déployé des unités des forces spéciales de la police en prévision d'affrontements urbains contre la milice kurde (YPG) alliée valeureuse des États-Unis contre les islamistes. Le porte-parole du gouvernement turc (sur la chaîne d'information NTV) a reconnu sans s'en cacher que "les affrontements glisseront vers les zones où vivent des civils au fur et à mesure que l'espace se réduit" (sic). Un nouveau drame en perspective avec une situation embarrassante pour la Russie, les États-Unis et l'OTAN.
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