Du vivre ensemble entre dealers et militaires…
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À deux pas de l’École militaire, derrière la station de métro La Motte-Picquet-Grenelle, bien connue des étudiants parisiens, le quartier Dupleix est niché entre trois ou quatre petites rues calmes qui entourent le square du même nom. Jusque récemment, ce quartier était surtout connu pour abriter plusieurs résidences militaires. Les locataires, de passage pour quelques années, comme toutes les familles d’officiers, sortaient le week-end avec trottinettes et marmaille, peut-être après avoir assisté à la messe à Saint-Léon. Une image de la France éternelle, en quelque sorte. Et puis, et puis, le vivre ensemble a fait son travail : des logements sociaux ont été créés juste à côté, des dealers se sont installés sous les allées couvertes qui jouxtent la résidence et l’ambiance s’est dégradée. Musique à fond, fumette sur la voie publique, règlements de comptes et incivilités empoisonnent la vie des habitants du quartier. Tiens, un peu comme à Versailles, comme le racontait Gabrielle Cluzel il y a quelques mois.
Celles qui en parlent le mieux, ce sont les femmes d’officier. Dans un article que publie Le Figaro, on lit notamment de longs extraits du témoignage d’une certaine Laure, courageuse épouse de militaire, à l’origine d’une pétition pour faire enlever les bancs de la rue Edgar-Faure, où stationnaient les vendeurs de drogue. Ce qu’elle décrit est édifiant : « Un soir, mon mari est descendu et s’est confronté avec leur chef qui était complètement drogué. Il lui a répondu : "Ça fait vingt ans que je suis là, je suis chez moi, ici". » En d’autres termes, ce serait plutôt aux militaires de faire un effort pour s’adapter à la vie du quartier. Évidemment, la colère monte du côté des résidences du ministère des Armées. Les épouses disent toutes peu ou prou la même chose : un jour, leurs maris descendront pour chasser les dealers. On peut penser qu’elles se doutent de ce qui se passerait : la police arrêterait probablement ces officiers se faisant justice eux-mêmes (« S’ils se font pincer, ils iront en prison », dit une épouse) et les dealers reviendront. Par ailleurs, l’une d’elles ajoute, avec une adorable naïveté : « Et puis, nous sommes dans un État de droit, nous n’avons pas à nous faire justice nous-mêmes. »
Eh bien, voilà, le décor est planté, dans cette petite Afrique du Sud que devient tranquillement la France. L’insécurité menace même les quartiers chics. On est en plein cœur de la capitale, à quelques centaines de mètres des ministères et des ambassades, à deux pas des Invalides… et ce sont des petits voyous qui tiennent le quartier, tandis que les militaires rongent leur frein, car ils savent que la loi sera forcément contre eux. À Dupleix comme ailleurs, c’est étonnant, mais quand on mélange des citoyens ordinaires et des drogués, ce sont les premiers qui souffrent de la présence des seconds. Peut-être, effectivement, qu’un soir, des officiers descendront dans la rue pour régler le problème, et peut-être que l’État sera alors tellement aux fraises qu’ils ne seront pas inquiétés. Peut-être qu’il faut aussi un peu plus de femmes comme Laure et un peu moins de femmes comme Anne Hidalgo. Mais tout ça ne règle pas le problème fondamental, qu’aucune des personnes interrogées ne nomme. Qui sont ces locataires de logements sociaux ? D’où viennent-ils et quel est leur statut ? Si seulement nous le savions…
16 commentaires
Chaque femme de militaire n’ayant par définition qu’un époux, il convient d’écrire « leur mari » au singulier.
Ce sont les dividendes la paix , toutes ces casernes n’avaient de raison d’être il fallait les brader et les transformer en logement sociaux .Qui étaient les partis au pouvoir ?
Naguères, quand on arrivait toutes ingénues (épouse d’officiers) dans une nouvelle ville « de garnison » en province, le bureau du logement, généralement dépourvu de propositions, nous indiquait les quartiers » craignos » à éviter. En ce qui concernait Paris, simple : il n’y avait rien ,sauf à s’éloigner plein est (Vincennes) ou plein Ouest (St Germain en Laye; à la rigueur Versailles), en calculant les itinéraires et durées de trajets ne dépassant pas 2h/Jour sauf aléas. Quelques privilégiés sur listes avec recommandations ont eu droit après 1995 à des transformations de casernes désaffectées en logements Paris intra-muros, comme je le constate là. Les autres se démerdaient comme ils pouvaient, surtout pour tenir un budget dans lequel le loyer ne dépasse pas trop les 50% du revenu brut, principal et secondaire. Je constate que les petits malins qui gèrent la capitale ont voulu pourrir la vie des gens honnêtes afin de ne pas avoir de concurrents ! ( quant on est aux prise avec un max d’emmerdes au quotidien, on n’a plus d’espace dans le cerveau pour penser plus haut..)
Et moi qui croyais que le trafic de drogue était interdit ? Et pourtant, apparemment ce trafic se fait à ciel ouvert, au vu et au su de tout le monde. Nos forces de l’ordre auraient-ils consignes d’épargner ces racailles criminelles et de ne cibler que l’automobiliste qui dépasserait de 3 km la vitesse autorisée ? Si l’on se souvient de ce qui se passait à la colline du crack. On pourrait peut-être demander aux contribuables français ce qu’il pense de cette gestion de leur argent ? Evidemment, les décideurs vivent bien à l’abri, dans leur tour d’ivoire, surprotégés toujours avec l’argent du même contribuable. Ce que je ne comprends pas non plus, lorsqu’on est pris sur le fait, pourquoi faut-il tant de procédures longues et coûteuses ? On ne prend pas toutes ces précautions pour sanctionner les automobilistes il me semble. Encore et toujours la justice à 2 vitesse, féroce avec les honnêtes gens et hyper -tolérante avec les racailles et les criminels ?
Faire le boulot n’est pas un problème c’est la justice qui va le défaire qui est problématique…
N’en doutons pas un instant, à sa sortie officielle de la Place Beauvau, le ministre de l’intérieur Darmanin fera comme son copain, vous savez, l’écrivain à temps plein de Bercy, il fera comme lui l’éloge, de son parcours « sans faute » et tout le monde d’applaudir !! Mais ceux qui rient, à se rompre les amygdales, ce sont les dealers et les racailles qui n’ont pas fini d’emboucaner les citoyens, pour rester poli.
Ces maudits « logements sociaux « ….il est grand temps d’arrêter d ‘en construire…ils attirent la pègre !!
Le problème est que dans les logements sociaux il y a des français de souche qui du fait de le salaire ou leur retraite sont obligé d’y vivre ; pour éradique le problème de la drogue , des trafiques en touts genres , des viols….il faut commencer par mettre fin a l’arrivé massive de ces gens aider en cela par des ong immigrationniste, en fermant ce premier robinet , on ferme de ce faite les arrivés venant d’afrique; le second robinet est le trafique de drogue , la il faut s’attaqué au consommateur, pas de consommateur , pas de vente et en même temps a l’arrivé de ces drogues par les frontières,notament les ports en faisant passer chaque conteneur qui arrive au scanner et infligé de lourde peine de plusieurs dizaines d’années aux trafiquants ainsi qu’aux dockers complices dans des prisonts digne de ce nom et pas les club med actuel.
A chacun son tour !
Je ne vois pas pourquoi on épargnerait aux quartiers bourgeois ce qui serait réservé aux autres quartiers. On devrait avoir les mêmes populations près de l’Elysée, de Matignon, sous les fenêtres d’Arnaud et Niel, et dans le même immeuble que Mélanchon. Ce ne serait que justice…
Mes parents ont vécu place Dupleix de 1969 à 1986. J’avais 9 ans en arrivant. J’y ai fait mesetudes secondaires, mon droit, m’y suis mariée et ai promené mon fils au square Dupleix. J’ai fait du judo à la paroisse et ai rencontré ma première bande de copains à la messe anticipée du samedi soir. J’ai fait des fêtes pour mes 16 ans, mes 18 et mes 20 ans. Musique à fond et rock jusqu’à l’aube et nous étions une centaine. Personne ne s’est plaint. Bref, que de très heureux souvenirs . Les temps ont bien changé.
Pourra-t’on revenir en arrière ???
Ils pourraient s’installer (les dealers) au Touquet , pour leur faire connaître le « vivre-ensemble », une expérience nécessaire au couple présidentiel.
Très bonne idée !!
Y a plein de policiers dans la rue dont vous parlez, il est même recommandé de changer de trottoir.
Le seul moyen de les faire fuir à coup sûr est de diffuser de la musique classique… c’est bête mais radical…
Oui, mais suis pas sûre (
1) que ce soit bête;
2) que ce soit radical..)