[Échos de Washington] « Le wokisme prend un coup très dur »
Plusieurs personnalités représentant les partis de la droite française étaient présentes à Washington pour l'intronisation de Donald Trump, parmi lesquelles Louis Aliot, Marion Maréchal ou Sarah Knafo. BV leur a demandé les enseignements de ce moment historique de la démocratie américaine, à l'heure où le nouveau président des États-Unis assume comme jamais un discours de droite résolument patriote et anti-wokiste. Après Sarah Knafo, députée Reconquête au Parlement européen, Marion Maréchal, députée européenne et présidente de Identité-Libertés, a répondu à nos questions.
Marc Baudriller. Vous avez assisté à la prise du pouvoir de Trump à Washington. Qu’est-ce qui vous a le plus surprise ? Qu’est-ce que cet engouement pour Trump a de véritablement original pour la femme politique française que vous êtes ?
Marion Maréchal. Ce qui est frappant, chez Trump, et qui est assez inimaginable en France, c'est de voir un tel volontarisme, une déclinaison très concrète tout de suite, à travers la signature de dizaines de décrets mis en application. Les promesses faites sont tenues.
M. B. Quel regard avez vous posé sur le premier discours du président Trump II ?
M. M. J’ai posé deux regards. D'abord, un regard de conservatrice, car nous avons beaucoup de combats communs, sur la liberté d’expression, le refus d’une vision tyrannique et contre-productive de l’écologie, la fin du droit du sol, l’immigration clandestine, l'idée de traiter les cartels de la drogue comme des associations terroristes. Tous ces sujets sont, aujourd'hui, portés par un grand leader américain : cela peut laisser espérer qu’on puisse les importer avec succès en Europe et bénéficier de cet élan.
Et puis, j'ai posé un regard de Française et d'Européenne vigilante car, derrière le Make America Great Again, c’est une concurrence économique plus forte qui va pouvoir s’installer. En fait, Donald Trump nous met face à nos responsabilités : si on continue avec un projet européen d’ouverture totale sur fond de bureaucratie et de sur-réglementation, il est évident qu'on ne tiendra pas la compétition face ce nouveau volontarisme américain. Cela nous enjoint à être créatifs et réactifs.
M. B. Pendant ce temps, à Davos en Suisse, la fine fleur du mondialisme se réunit comme chaque année. Est-ce que cette philosophie a pris un coup ou l'élection de Trump est-elle, pour ses partisans, une péripétie ?
M. B. Aujourd'hui, il y a une fracture, en Occident, assez frappante et assez bien délimitée par les positions des uns et des autres sur la liberté d’expression. C’est amusant de voir que cette gauche globaliste est la même que celle qui veut faire interdire X, C8 et CNews, sur le modèle de la Chine, de la Corée du Nord ou de l’Iran, là où X est interdit. Ceux qui, au prétexte d’ingérence étrangère, sont prêts à faire annuler des élections alors qu’on a des profils comme Nathalie Loiseau, qui fait partie du conseil d’organisations liées à Soros, ou Thierry Breton, qui est en train de négocier son contrat avec la Bank of America. Tout cela ne manque pas de sel. Mais la ligne de démarcation entre ces deux visions en Occident est assez intéressante. La victoire de Trump et les différentes évolutions politiques en Europe sont la démonstration que l’Histoire va d’abord dans le sens des conservateurs américains et européens plus que dans celui de cette gauche anti-liberté.
M. B. Tirez vous des leçons dans la manière avec laquelle Trump a mené campagne, dans cette marche vers le pouvoir ?
M. M. Je me garderai d'être trop définitive : la vie politique américaine, le style américain sont quand même singuliers. Je ne suis pas sûre qu'on puisse nécessairement importer la méthode Trump en France.
Ce qui est certain, c'est qu'il a su rassembler les Américains les plus populaires et jusqu'à une élite économique américaine. Il y est parvenu en tenant un discours très anti-fiscaliste, très opposé à l'interventionnisme étatique, très anti-bureaucratique et anti-normes, un discours dans lequel je me retrouve parfaitement. Il s'appliquerait très bien à la fois à l'Union européenne et à la France. Vous connaissez les mots de Reagan, quand il parlait de la France, sur les questions économiques : « En France, quand ça bouge, on taxe, quand ça bouge encore, on réglemente, et quand ça ne bouge plus, on subventionne ! » C'est une très bonne formule et une vraie leçon. Car les aspirations à la liberté du peuple américain sont en fait très largement partagées, jusqu'à la France. Sauf qu'on est quand même face à un pays qui pratique 25 % de prélèvements obligatoires, quand nous sommes à 47 % ! On ne part pas du même niveau.
M. B. Trump a-t-il définitivement tué le wokisme ?
M. M. Le wokisme continue de bouger dans un certain nombre d'universités, de think tanks, d'écoles, mais il prend un coup très dur. Dorénavant, l'administration américaine ne reconnaîtra plus que deux sexes, masculin et féminin, entre autres décisions. C'est aussi une victoire culturelle et symbolique très forte. Là où on imaginait les avancées inéluctables de l'agenda woke et LGBT, on se rend compte qu'on peut arrêter cette avancée, voire même revenir à ce que Trump a appelé le bon sens le plus élémentaire. Le bon sens le plus élémentaire, c'est que, quand on est un homme transgenre, on ne participe pas à des compétitions féminines. C'est extraordinaire de considérer que ce soit une révolution réactionnaire de dire cela. Ce retour au bon sens, c'est évidemment quelque chose de très encourageant, qui va nous rendre optimistes pour les combats à venir en France et en Europe.
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2 commentaires
Tu as de belles paroles députée Reconquête chez IDL !
Marion ne rimerait pas avec trahison par hasard et Maréchal avec déloyale ?
Le retour du bon sens, de la notion de confiance par le respect des engagements internationaux. Rien que cela, c est un revolution. Y a une belle pente à remonter. Le renvoi de toutes les personnes qui ont failli, menti, fauté volé vis à vis du peuple! On se croirait à Moscou!