École : l’uniforme obligatoire, un pas dans la bonne direction !

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Aujourd’hui lundi 2 septembre, une centaine d’écoles et de collèges français expérimentent l’uniforme obligatoire pour la première fois. Longtemps attendue, cette réforme avait été promise par le gouvernement, l’hiver dernier ; elle jouit d’un fort soutien populaire. L’objectif est multiple. L’uniforme doit d’abord gommer certaines inégalités entre élèves en empêchant les comparaisons, moqueries ou jalousies en fonction des marques de vêtements. Il doit également instiller un esprit de corps, renforcer les résultats scolaires et permettre de lutter contre certaines dérives, au premier rang desquelles la fameuse abaya. Est-ce efficace et l’expérience doit-elle être généralisée ?

Pour commencer, l’uniforme a des avantages indéniables pour les parents. Il permet de faire des économies de temps et d’argent, car un uniforme leur épargne de devoir acheter de nombreux vêtements à leurs enfants. D’un point de vue pragmatique, il fait aussi gagner du temps le matin, quand les familles sont pressées, puisque les enfants passent moins de temps à s’habiller. L’uniforme pourrait également avoir un impact positif sur le tissu industriel français, à condition qu’ils soient produits chez nous. Dans une interview donnée à Capital, Frédéric Garcin, président d’Uniforme Prestige, estimait le marché potentiel à 360 millions d’euros. Une somme coquette si le gouvernement décide d’imposer l’uniforme aux 12 millions d’élèves du pays.

Quel impact, sur les enfants ?

L'uniforme n'aurait aucun impact sur les enfants, assure une certaine gauche, qui s'y oppose pourtant durement. Mais en 2016, les professeurs Chris Baumann et Hana Krskova avaient publié une étude montrant que de plus hauts degrés de discipline permettent aux enfants d’être plus attentifs et, donc, d’obtenir de meilleurs résultats académiques. Selon l’étude, le port de l’uniforme participe à l’élaboration de ce climat de discipline. Ainsi, les auteurs recommandaient d’étendre l’usage des uniformes aux écoles qui ne l'ont pas (encore) adopté. Pareillement, en 2012, les professeurs Elizabetta Gentile et Scott Imberman avaient conduit une étude sur les modifications comportementales d’enfants et d’adolescents suite à l’introduction d’uniformes obligatoires dans leurs établissements scolaires. Là aussi, les chercheurs ont découvert des impacts positifs. Selon leur étude, l’uniforme améliorerait l’assiduité des élèves et les pousserait à être plus attentifs en cours. Un avis que semble partager Jean-Baptiste Nouailhac, le fondateur d’Excellence Ruralité. L’uniforme est obligatoire dans tous les établissements du réseau. Selon le site Web d’Excellence Ruralité, il permettrait de « limiter le harcèlement » mais également de sublimer les individualités : « Que dit l’uniforme à nos élèves ? Que ce n’est pas ce qu’ils portent comme vêtements qui les distingue les uns des autres. Ce n’est pas ce qu’ils possèdent qui les rend uniques et précieux, mais ce qu’ils font et ce qu’ils sont. ». Là encore, certaines études tendent à appuyer ces propos. C’est notamment le cas de celle menée par Kathleen Wade et Mary Stafford, en 2003. Selon cette étude, les professeurs enseignant là ou l’uniforme est obligatoire auraient noté moins de « comportements de gang », une plus grande cohésion entre tous les élèves et, évidemment, moins de harcèlement scolaire.

L’uniforme à l’école semble donc avoir de nombreux impacts positifs. Cependant, il n’est qu’un des éléments requis pour véritablement améliorer le système éducatif. Selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, il manquerait ainsi entre 1.400 et 1.500 professeurs, cette année. L’uniforme est peut-être une condition nécessaire pour régler les problèmes qui affligent l’école française, mais il n’est pas une condition suffisante…

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Pour ma génération, c’était surtout les professeurs qui étaient en uniforme : veste, chemise, cravate…

  2. il n’y a qu’en France que l’uniforme ne compte pas mais dans les grandes école eux sont obliger a l’uniforme pourquoi pas remettre la blouse comme avant comme ça les gamins pourront en sortant être habillé comme il veulent pourquoi demander remettre la blouse ou l’uniforme un point c’est tout

  3. Tout ce qui est déclaré dans la rubrique  » Quel impact sur les enfants ?  » s’est déjà matérialisé dans le passé. Dans les années 50/60 nous portions l’uniforme dans certaines écoles du secondaire. Ce qui n’est pas évoqué, l’émulation . Avec l’uniforme apparait l’esprit de compétition renforcé, notamment dans les rencontrent inter-scolaires. Ce qui n’est pas pour plaire à la gauche laquelle souhaite le nivellement par le bas et rejette le mérite. Apparait l’esprit novateur, comment se distinguer des autres . Apparait la fierté de faire « corps », se révéler soudés, ce qui n’est pas suffisamment souligné dans la rubrique. L’individualisme, le mal de notre temps, perd ainsi du terrain.

  4. A l’usage il faudra voir comment sont entretenus ces uniformes, un uniforme c’est bien si c’est propre, repassé et si ça ne ressemble pas à un chiffon. Bien que n’étant pas enseignant j’ai eu des missions dans les lycées, j’ai vu la tenue des élèves et de certains professeurs, j’ai en tête une jeune prof, ses chaussures n’avaient jamais vu une brosse et encore moins du cirage et je suis sur que son jeans tenait debout lorsqu’elle le retirait.

    • L’exemple et l’exemplarité des enseignants, un point fondamental relégué aux oubliettes par nombre d’enseignants. Comment respecter quelqu’un qui ne se respecte pas lui-même ?

  5. Ayant porté un uniforme,je ne vois pas l’utilité actuellement ..et
    ..la discipline doit commencer à la maison déjà ..l’éducation et les bonnes manières .c’est le départ dans la vie .

    • Sauf qu’avec les horaires de travail et les transports, les enfants sont en décalage horaire avec leurs parents. L’école c’est 16 h 30 mais les parents c’est plus proche de 19 à 20 h ! Alors, l’autorité à la maison… Vivre en théorie c’est beau et dans ce pays imaginaire il n’y a pas de problèmes. Etudes et cours du soir ça tient à l’écart de la rue.

  6. Pour leSNES-FSU (et autres syndicats) il leur manque toujours quelque chose. La rentrée à eu lieu hier et déjà, le 10, grève de ces messieurs-dames !! Sans doute pour aider les élèves à être plus « performants ». Dans un sondage très récent, une très grande majorité de professeurs et 70% des parents estiment que le niveau des élèves a baissé (encore) !! À qui la faute d’après vous ? Vous avez 2 heures.

  7. Personnellement, j’ai connu la blouse noire et …. la discipline (de fer). Je n’en suis pas mort. Par contre mon instruction a été plus que positive.

  8. Prêt ! Partez ! c’est vers la sortie l’arrivé. Pauvre éducation national ceux qui ont la conscience de faire une personne de culture pour leur enfants c’est dans le privé que çà se passe.

  9. Je regarde la photo : Visiblement, on est dans un école anglaise ( chic de l’uniforme , la bonn mine des élèves. Sans oublier la brique des bâtiments) Mais il ne faut pas se faire trop d’illusions, nous ne sommes pas ici en France dans le même système scolaire . En GB, ce sont les familles qui aspirent à envoyer leurs enfants ds telle ou telle institution et donc de voir leurs enfants porter le dit-uniforme . En France, le mouvement est inverse : c’est une injonction de l’état faite aux familles ( qui n’ont pas leur mot à dire ) . Une obligation du haut vers le bas . Toujours et encore . Enfin, ils peuvent toujurs essayer, moi ce-que-j-en dis .

  10. J’avoue que je suis très partagé sur l’uniforme. S’il gomme effectivement les inégalités vestimentaires il ne réglera pas à lui seul le problème. Quid des tenues des professeurs , de leur attitude laxiste, tutoiement etc . C’est un travail de longue haleine qui commence par l’éducation civique et morale dépolitisée comme cela se faisait au moins jusqu’aux années 60-
    70.

    • Faut bien se rendre compte que dans certains pays, un que je connais, pour régler certains problèmes tels des tenus culturels qui faisaient désordre les responsables ont imposés une tenus uniforme et réglementaire, çà tout arrangé. A noter que ce sont les parents qui payent la tenu pas les contribuables.

    • Puisque c’est un travail de longue haleine, comme vous dites, commençons et l’uniforme est déjà un premier qu’il faut faire… Ridicule de décrier tout de suite ce premier pas: c’est très socialiste comme réaction! Zut alors!
      On continuera avec la tenue des professeurs, j’espère, en même temps que sur leur vocabulaire, leur français minable, les grossièretés qu’ils profèrent et surtout leur orthographe défectueuse etc…!

    • bien sûr! maintenant, c’est l’état qui doit habiller les enfants! les parents achètent des vêtements hors de pris mais ne sont pas capables de payer un uniforme à leurs gamins!

  11. C’est curieux cette fascination pour l’uniforme pour les jeunes générations !
    J’ai connu l’école laïque dans les années 1960, nous ne portions pas l’uniforme mais la blouse, pour ne pas tacher nos vêtements, alors qu’on écrivait à l’aide d’un porte plume et d’un encrier. Nos maîtres d’école n’avaient pas besoin de ce gadget pour se faire respecter.
    Je n’ai porté l’uniforme que lorsque j’ai effectué mon service militaire chez les fantassins du Jura.
    Cette mesure ne remplacera pas l’autorité d’un professeur.

    • Oh, nous portions une blouse, mais de la même couleur pour tous. Une semaine sur deux une couleur, l’autre semaine une autre couleur. et Blouse grise pour les garçons.
      Il y avait donc une uniformité.

  12. Attendons de voir qui va respecter cette loi . Mais l’uniforme n’est pas la priorité tant l’éducation nationale est malade . Niveau des élèves , discipline , respect , programme scolaire etc ….Mais ce n’est pas ce gouvernement qui agira pour palier à ces problèmes , tous des incapables .

    • Dans les problèmes à résoudre de toute urgence vous oubliez, semble-t-il, les enseignants qui trop souvent se vêtent comme des demi-clochards.

  13. Quel manque d’analyse et de bon sens ! « l’habit ne fait pas le moine », surtout quand la haine est dans les têtes !

    • « manque d’analyse et de bons sens » dites vous? parce que l’antisystème que vous êtes a tout compris , peut-être ? Vous préférez voir des jeunes filles qui montrent leur nombril, qui se maquillent comme des poupées, ou des garçons sales et mal tenus, d’un mot qui suivent la mode? commençons par leur apprendre que l’on doit apprendre à s’habiller selon les circonstances et évitons les concours de vêtements qui sont souvent premier prétexte à harcèlement!

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