Les écoles hors contrat dangereuses ? La preuve par Henri
4 minutes de lecture
Cet article a été publié le 13/06/2023.
Cette année encore, les écoles hors contrat ont été malmenées par les autorités et injustement traitées. Rien ne leur a été épargné. Pourtant, le geste héroïque d'Henri, qui s'est interposé entre le couteau de l'agresseur et ses petites victimes, est bien la preuve que ce n'est pas dans ce type d'établissement que croissent les individus dangereux. Bien au contraire...
On l'a appris au fur à mesure que le parcours et la personnalité du héros d'Annecy se révélait : n'en déplaise à Pap Ndiaye, Henri est ce que l'on pourrait appeler le pur produit d'une école hors contrat. Scolarisé du CP jusqu'à son bac, en 2016, au groupe scolaire Saint-Dominique du Pecq, « première école privée hors contrat par le nombre d’élèves (840) ». Une information confirmée par son ancien directeur et cofondateur, Michel Valadier, qui, depuis, préside la Fondation pour l'école. Le type même d'établissement dans la ligne de mire du gouvernement depuis bon nombre d'années et parce que soupçonné de constituer des foyers de séparatisme, soumis à des inspections académiques récurrentes, innombrables et vexatoires.
Dans ce domaine, en septembre 2022, un cran supérieur était franchi : lors de son adresse aux préfets, dans un souci de faire face à ce « retour de la radicalité », Emmanuel Macron annonçait « des campagnes de contrôle coordonnées [...] menées avec les rectorats et les services de l'État, en s'appuyant sur les nouveaux leviers de la loi, comme le contrôle proactif de l'instruction en famille via un nouveau régime d'autorisation et non de simples rations, ou encore le contrôle de l'honorabilité de l'ensemble des encadrants ainsi que des ressources des établissements hors contrat ». De quoi justifier allégrement ces « étranges priorités de Pap Ndiaye » que Gabrielle Cluzel dénonçait, il y a quelques jours, dans ces colonnes : pratiques scandaleuses, inspecteurs en surnombre, fouilles de cartables, questions intrusives dépassant largement le périmètre scolaire, enfants interrogés sans la présence d'adultes lors de ces inspections académiques qui ne cessent de se multiplier...
Terreau fertile
Mais l'actualité a rattrapé les suspicieux. C'est bien au sein d'une des ces écoles hors contrat qu'un héros s'est forgé. Henri, celui qui « ne sort pas de nulle part, explique Aymeric Pourbaix au micro de CNews, a eu une famille, a reçu la foi, une éducation, il était engagé dans le scoutisme. C'est cette éducation qui l'a poussé au-delà de lui-même ; il s'est abandonné à la Providence. »
Intéressant aussi de noter que le jeune #Henri est issu de l’école Saint-Dominique du Pecq. Le don de soi ne vient pas de nulle part, il s’apprend à l’école et en famille… https://t.co/dHOnmXpDdt
— Aymeric Pourbaix (@AymericPourbaix) June 10, 2023
Un courage unanimement salué qui s'est nourri sur un terreau fertile. Ensemencé par sa famille d'abord et patiemment entretenu et cultivé sur les bancs d'une école où l'on s'applique à enseigner l'amour du bien commun, la protection du plus faible (une des raisons qui l'ont poussé à agir, expliquera-t-il au micro de CNews), l'attachement aux cathédrales et l'amour de la patrie. Un endroit où l'on croise les figures de saints et de héros que l'Éducation nationale a chassés pour faire place à l'enseignement à la diversité, à la sexualité libérée, aux ateliers du genre, à la révision de l'Histoire et à l'éternelle repentance.
Inégalité de traitement des écoles indépendantes
Ce seul acte d'héroïsme de « l'homme au sac à dos » devrait rassurer Pap Ndiaye sur ce qui se trame au sein de ces fameuses écoles hors contrat. Et l'inviter à un minimum de modération car, dans ce domaine, il reste encore beaucoup à faire. À commencer par l'égalité de traitement des candidats au bac sérieusement piétinée. Des candidats provenant du « hors-contrat » sont contraints de passer au moins 15 épreuves dans des lieux bien souvent éloignés de leur lycée, tandis que leurs camarades du public et du privé sous contrôle continu n'en passent que 6. Et certains d'entre eux en bavent particulièrement. Marie des Neiges Guillotel, administratrice de la FPEEI (Fédération des parents d'élèves des écoles indépendantes), dans un communiqué, rapporte « ces conditions de passage d'examen très éprouvantes » remontées par des parents exaspérés ou des élèves découragés : « Candidats passant des oraux tous en même temps dans une salle commune ; bruits très forts d’enfants pendant leur récréation troublant la concentration des candidats ; absence d’horloge dans certaines salles d’examen ; accès refusé aux cartables des candidats entre deux épreuves alors qu’ils disposaient d’une heure pour réviser entre celles-ci. »
Il y a un an, une jeune fille, sur un marché, interpellait Élisabeth Borne en campagne sur le sujet : « Nos écoles sont harcelées, inspectées plusieurs fois par an alors qu'il n'y a aucune dérive, aucune violence, pas de drogue, j'espère que vous ferez quelque chose... »
N'en déplaise à Pap Ndiaye, @Henri est ce que l'on pourrait appeler un pur produit d'une #écolehorscontrat : des établissements sans cesse inspectés, soupçonnés... comme le rappelait cette jeune fille à #Borne il y a un an.... pic.twitter.com/mXxru65Jzv
— sabine de Villeroché (@SVilleroche) June 13, 2023
Un appel jusque-là resté lettre morte. Le héros d'Annecy, lui, fera-t-il bouger les lignes ? On peut toujours rêver...
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24 commentaires
En effet, officiellement E.BORNE n’a donné aucune suite à la requête de cette jeune fille qu’elle a interviewée..
Le jeune nouveau Ministre de l’E. Nale sera t il davantage à l’écoute ??
Le gauchisme larvé de la macronie n’est hélas pas prêt de disparaître. On ne peut vraisemblablement pas s’attendre à ce que le successeur du sinistre Pap Ndiaye s’occupe des vrais problèmes de l’école au lieu de continuer tout ce qui peut contribuer au nivellement par le bas.
… « des campagnes de contrôle coordonnées… », sûrement afin de vérifier que seule la parole macronienne fasse loi !
On se croirait en Germany à une certaine époque, lorsque seule la parole du Chef n’était autorisée, et que tous les livres discordants étaient voués aux bûchers.