Écologie bienveillante oblige : le cordon bleu interdit dans les cantines scolaires lyonnaises !

Cordon bleu

L’avantage, avec nos maires écologistes, c’est que c’est précisément au moment où l’on croit que c’est fini que ça recommence. Ainsi Grégory Doucet, maire de Lyon, vient-il de pondre une nouvelle interdiction : celle du cordon bleu dans les cantines scolaires. Explications : « Le cordon bleu est un peu le fer de lance des produits alimentaires ultra-transformés […] À ce titre, il n’a plus de raison d’être dans les menus des élèves lyonnais. »

Au fait, un « produit alimentaire ultra-transformé », voilà qui s’appelle aussi une recette de cuisine. Un peu comme les spaghettis à la carbonara, le bœuf mironton ou le saucisson d’âne… Sans surprise, Éric Ciotti s’insurge : « Que ces maires idéologues d’extrême gauche laissent nos enfants tranquilles ! Derrière des motifs fallacieux, cette mesure est idéologique : on interdit la viande dans les cantines ? Nos enfants ne sont pas des cobayes ! »

De manière plus étonnante, ça renaude même dans la majorité présidentielle, Bruno Bonnell, député macroniste du Rhône, déclarant à son tour : « La même semaine à Lyon, on gagne un Bocuse d’or et on perd un cordon bleu. Allez comprendre... » Il est un fait que ce Grégory Doucet n’est pas toujours aisé à suivre.

Il est néanmoins un autre fait, voulant que, dans ce registre, notre édile puisse avoir de la suite dans les idées, sachant que, dès février 2021, c’est tout simplement la viande qu’il entendait prohiber dans les écoles, prônant au passage la libéralisation du cannabis, l’herbe qui fait rigoler étant probablement meilleure pour la santé que ce bon vieux steak haché. À l’époque, le lepéniste Julien Odoul remarquait : « On a des menus sans viande à Lyon, on avait des Noëls sans sapin à Bordeaux et la chasse aux voitures dans toutes les villes administrées par les écolos. […] Les Français voient que la gestion des Verts, c’est la gestion de la dinguerie. »

Il est encore un dernier fait corroborant cette analyse relative à la bonne santé mentale de Grégory Doucet, soit cette mesure consistant à empêcher le Tour de France de passer par la capitale des Gaules. On avait pourtant cru comprendre que les écologistes en pinçaient tant pour le vélo qu’ils entendaient nous ramener à l’époque du président Mao : tout le monde à bicyclette et en vareuse grise, issue de circuit court et du commerce équitable. Et bien, non.

Dans le même registre, il était signifié à la Patrouille de France, fleuron de notre aviation militaire, qu’elle n’était pas la bienvenue dans le ciel lyonnais. Après, il y a ses rapports complexes avec le fait religieux. D’un côté, il boude ostensiblement la traditionnelle cérémonie des Échevins, institution remontant à 1643, et tient à être présent lors d’une inauguration de mosquée. On imagine qu’il devra ensuite expliquer à ses administrés musulmans que tuer un mouton pour ensuite le manger, ce n’est écologiquement pas très cool. On en salive à l’avance.

Qu’en conclure ? Non point que tous les écologistes soient des déments – il en existe de très sensés, tel Antoine Waechter. En revanche, que cet homme puisse être singulièrement déconnecté des réalités, voilà qui paraît plus plausible, à en croire Romain Meltz, enseignant en science politique à l’université Lyon 2 : « Je pense que pour Grégory Doucet, le choc a été de découvrir l’échelon municipal et ses contraintes. Alors qu’il a toujours pensé l’écologie dans sa dimension planétaire, il lui a fallu se frotter à la réalité d’une ville. » Soit toute la différence qu’il y a entre être maire de Lyon et maire de la galaxie d’Alpha du Centaure…

 

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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