Économie : du paradis mondialiste à la dissimulation du désastre

Capture d'écran
Capture d'écran

Ce vendredi, la note de la France - sa santé économique et sa capacité à rembourser ses énormes dettes -, sera à nouveau évaluée. Et personne n’attend une amélioration : au mieux, une stabilité après les baisses.

La faillite financière de la France, après sept ans de macronisme, est désormais massive : elle impose de rechercher les responsabilités. Le quotidien financier Les Échos, dans un article retentissant, se penchait, ce 10 octobre, sur « Ces neufmois qui ont creusé un gouffre de 100 milliards d’euros ». Ce qui fait un peu plus de 10 milliards d’euros par mois ou… 370 millions d’euros par jour, alors qu’aucune circonstance exceptionnelle ne peut l’expliquer, ni Covid ni crise financière !

Mensonge d'État

Il y a plus grave. Ce dérapage financier qui va peser sur toute la nation et sur ses habitants durant des années s’accompagne d’une stratégie d’évitement des responsabilités gouvernementales qui confine au mensonge d’État. L’administration du Trésor, aux mains du gouvernement, a fait d’énormes erreurs de prévisions sur ses recettes. « Ses modèles ne correspondent plus à la réalité », affirme, sobrement, l’auteur de l’article des Échos au micro de RTL.

Tout le monde peut se tromper, mais certains seulement osent tromper les Français sciemment pour ménager leurs intérêts électoraux. Le président de la République, son Premier ministre Gabriel Attal et son ministre des Finances Bruno Le Maire se sont-ils trompés ou ont-ils trompé les Français. Y a-t-il eu insincérité ? Y a-t-il eu faux budget ? Y a-t-il eu dissimulation de l’état de l’économie française au moment précis où les Français en avaient le plus besoin pour éclairer leur vote lors des scrutins des européennes et des législatives ? L’accusation est grave, d'autant que le vote Macron est dans une très large mesure un vote de sécurité économique. On se souvient de Macron écrasant de son mépris son adversaire Marine Le Pen lors des débats entre les deux tours des élections présidentielles. L’ancien banquier d’affaires si sûr de lui était très évasif sur les sujets régaliens, mais il était impérial sur l’économie, la mondialisation et l’UE. C’est sur ces deux chapitres qu’il a rassuré et imposé sa victoire.

À cet égard, le rapport établi par le Sénat, déposé le 12 juin dernier et rédigé sous la houlette de Jean-François Husson, sénateur LR de Meurthe- et-Moselle, éclaire la méthode Macron. Au menu, duplicité et dissimulation. Sous le titre Dégradation des finances publiques : entre pari et déni, le sénateur LR stigmatisait déjà « un manque d’information problématique et non conforme à la LOLF (loi organique relative aux lois de finances) » et « un Parlement privé de l’information nécessaire à l’exercice de ses prérogatives et notamment le vote du budget ». Il ajoutait : « En début d'année 2024 encore, le Gouvernement tarde à rendre publiques, ou au moins à communiquer au Parlement, les informations et analyses dont il dispose et qui remettent en cause les cibles fixées par la loi de finances de fin de gestion pour 2023, comme celles de la loi de finances initiale pour 2024. »

Aveuglement du gouvernement

On pouvait, dans le même rapport, lire ce titre : « Le manque de rigueur du programme de stabilité 2024-2027 et l’absence de PLFR* démontrent l’aveuglement d’un gouvernement qui ne prend pas la mesure de l’enjeu et ne tient pas compte des alertes de son administration. »

On comprend mieux le mot de Michel Barnier à Attal, à l’Assemblée, lorsque le Premier ministre remercia son jeune prédécesseur pour ses idées, surtout si elles permettent de réduire l’ardoise qu’il a trouvée en arrivant… De cette accusation suivie de l'annonce du dérapage du budget, on peut tirer quelques conséquences. D’abord, un pouvoir qui a menti si effrontément sur le budget révèle une méthode : il peut avoir dissimulé sur bien d’autres sujets. Lesquels ? En janvier 2024, Pierre Moscovici avait avoué qu'il avait décalé la publication d’un rapport au vitriol sur l’immigration clandestine pour que ces éléments n’interfèrent pas dans les débats de... la loi Immigration ! Deuxième constat, la priorité donnée, sept ans durant, par le candidat de l’économie et de la mondialisation Macron à cette ligne idéologique débouche sur un désastre… financier. L’ampleur de la dette, la montée des taux de nos emprunts et les dégradations successives de la note de la France par les grandes agences le démontrent : sacrifier la sécurité des Français soumis à une déferlante migratoire sans limite pour le bien de l’économie conduit à un désastre migratoire, sécuritaire et… économique ! Les électeurs des quartiers bourgeois de nos villes, fervents macronistes pour beaucoup, devraient en tirer les conséquences. Enfin, c’est bien un modèle qui plonge la France dans la crise, le modèle de l’État-providence livré sans la moindre protection à la mondialisation sauvage, le modèle suivi par Macron et ses prédécesseurs de droite et de gauche, par pure idéologie. Un modèle faussement présenté comme unique et inévitable qui échoue partout.

 

*PLFR : projet de loi de finances rectificative

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

86 commentaires

  1. Et quand je pense qu un simple automobiliste, présumé coupable d office, subit impitoyablement des le moindre kilomètre/heure depassé, une amende racket et une suppression de points… !! Double peine pour les uns, impunité pour les autres

  2. Économiquement, c’est, si l’on en croit le remarquable livre de Katja Hoyer « Beyond the Wall », exactement le chemin suivi par l’ex RDA (Allemagne de l’est) qui voulait construire un État providence sans en avoir les moyens. Ça a abouti aux émeutes de 1989 et à la fin de cet État après que les Russes aient refusé de le soutenir plus longtemps.

  3. Scandale d’Etat. On comprend très bien pourquoi notre petit romancier de la bibliothèque rose est allé se mettre au vert en Suisse. Macron lui se rapproche de la Haute Cour. L’acharnement judiciaire contre Sarkozy ne pourrait être que de l’eau tiède à coté de ce qui l’attend lui et son secrétaire Alexis Kohler dès le lendemain de l’expiration de son mandat.

  4. Quelles bêtises économiques et financières la Gauche Mitterrandienne et Hollandesque n’a pas faite ?
    Pour faire mieux, ou pire, il fallait attendre la droite Macronienne.
    Et si on essayait ce que tous ces « Éclairés » appellent « l’extrême droite ».

    • La droite macronienne ! Vous plaisantez. Macron et les macroniens c’est tout ce qu’on veut mais vraiment pas la Droite. La Droite, c’est la famille, une certaine idée de la France, l’ordre, le travail, l’entreprise, l’épargne, l’équilibre budgétaire, etc… Après 7 ans on peut dire sans se tromper que Macron c’est n’importe quoi et « en même temps » n’importe que moi. Et ceux de la vraie-fausse droite qui l’on rejoint pour quelques miettes sont avant tout des traîtres.

  5. Erreur .. duplicité ..dissimulation..mensonges …est ce que les juges vont être aussi rapides que pour Fillon qui est un petit garçon en face des responsables de ce scandale d’état ? 50 milliards envolés ; qui en a bénéficié ? est ce que toute la vérité va sortir de ce cloaque avec Macron, Attal, et leur super ministre des finances qui a annoncé que la vérité sortira ? Pourquoi est il resté en poste alors qu’il connaissait la combine pré électorale ?
    On est plus en République depuis longtemps car on est retourné en Royauté !

    • Si seulement vous pouviez dire vrai ! On est en République depuis longtemps et par 5 fois nous avons vu déferler les ennemis de la France. Ils ont tellement pris goût à ce jeu qu’il tiennent souvent les postes ministériels . On en crève .

    • Le scandale commence dès l’arrivée de Macron au Secrétariat de l’Elysée en 2012 avec les débuts de l’affaire Alstom. La suite jusqu’à ce jour ne sera qu’un enchaînement de conflits d’intérêts … Mac Kinsey, Uber, diverses ventes d’entreprises françaises à l’étranger et tout ce que l’on ignore …. pour le moment. Sans oublier les petites affaires d’Alexis Kohler avec la famille Aponte …. Beaucoup de gens, à droite et à gauche, désormais veulent mettre le projecteur sur les agissements financiers de la macronie et ont désormais les moyens de débusquer pas mal de cadavres dans les placards.

  6. Le barrage républicain vient de céder. La France est inondée par une faillite. N’importe quel dirigeant d’une SA serait déjà en prison avec le fisc derrière pour ne pas être grivois. À Bercy il y aurait 600 haut cadre rémunéré aux alentours de 12.000€/mois. Mais que font-ils ou que n’ont-ils pas fait

Laisser un commentaire

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois