[Écosse] Prête à aller en prison, J.K. Rowling conteste la « loi sur les crimes haineux »

La nouvelle loi écossaise pourrait envoyer en prison toute personne critiquant la transexualité.
jk rowling

Ce 1er avril est entrée en vigueur, en Écosse, la « Loi sur les crimes haineux et l'ordre public ». La loi abolit le délit de blasphème mais en crée beaucoup d’autres, de blasphèmes : à l’égard de l'âge, du handicap, de la religion, de l'orientation sexuelle, de l'identité transgenre et des « variations des caractéristiques sexuelles ». Religion, handicap et âge sont là pour faire joli. Le fond de l’affaire est d’interdire toute contestation de la gender theory et de la transidentité, puisque « les crimes haineux peuvent être verbaux ». Une simple réticence ressentie comme haineuse pourrait être jugée criminelle.

Déjà accusée d’être transphobe par le passé, J.K. Rowling - faut-il présenter l’auteur de Harry Potter ? - n’y est pas allée de main morte en postant, sur X, onze tweets contre cette loi. Une première série recense des cas de trans agresseurs ou violeurs d’enfants : Isla Bryson, Katie Dolatowski, Samantha Norris, Amy George. Une seconde série recense plusieurs trans qui occupent la place de femmes à l’ONU, à la télé ou dans le sport.

« J’ai hâte d’être arrêtée »

Ce tir de barrage s’est conclu par un long texte qui montre que J.K. Rowling ne lâchera rien sur la défense des femmes et des genres biologiques. « La liberté d’expression et de croyance prend fin en Écosse, écrit J.K. Rowling, si la description précise du sexe biologique est considérée comme criminelle. » Elle assume ses positions : « Je suis actuellement à l'étranger, mais si ce que j'ai écrit ici est considéré comme un délit aux termes de la nouvelle loi, j'ai hâte d'être arrêtée à mon retour dans le berceau des Lumières écossaises. »

Une lecture de la loi réfutée par l’ex-député conservateur Adam Tomkins, qui précise qu’elle ne vise pas « les discussions ou les critiques » sur le sujet. Cependant, comme toute loi sociétale, la « Loi sur les crimes haineux et l'ordre public » est une porte ouverte. Entrebâillée ou grande ouverte, en fonction de ce que la police et la justice feront d’une plainte. On pourra être condamné à une amende, voire jusqu’à sept ans de prison. « La police elle-même a déclaré qu'elle craignait que la loi ne soit utilisée par des personnes pour se venger », explique à BV Sarah Pedersen, professeur à l’université Robert Gordon (Aberdeen), spécialiste de l’engagement politique des femmes dans les médias.

« Un fait n’est pas haineux »

Car J.K. Rowling n’est pas la seule à s’inquiéter. Des associations  féministes telles que Women’s Rights Network Scotland ont, elles aussi, protesté au nom d’un principe : « Un fait n’est pas haineux. » Parmi ces faits : « aucun humain n’a jamais changé de sexe », « aucun homme ne peut être une lesbienne », « seules les femmes tombent enceintes ». Des affirmations devenues condamnables ? « Je pense sincèrement que cette loi constitue une menace pour la liberté d’expression, confie à BV Sarah Pedersen. Cela pourrait avoir un effet dissuasif sur le discours public en Écosse, en particulier sur les réseaux sociaux. » Elle a noté des menaces avant même que la loi n’entre en vigueur : « À l'approche du 1er avril, plusieurs personnes sur X ont déclaré qu'elles dressaient une liste de femmes critiques en matière de genre, comme J.K. Rowling, avec l'intention de les dénoncer. »

Les responsables politiques se veulent rassurants : peu de signalements devraient aboutir à des condamnations. Reste que, le temps de l’enquête, ordinateurs et téléphones seront saisis : « Le processus lui-même devient punitif », analyse pour BV Sarah Pedersen. D’ailleurs, serait-on innocenté in fine, « il existe également la crainte qu’un incident de haine non criminel reste accolé à votre nom, avec des conséquences à long terme », conclut-elle. Fiché à vie pour avoir été un jour soupçonné de « transphobie » ? Comme l’écrit le Daily Telegraph, l’Écosse est devenue, avec cette loi, « un cauchemar orwellien ». À l'instar de Winston et Julia, les héros de 1984, J.K. Rowling sera-t-elle arrêtée par la police de la Pensée ? La liberté d’expression s’est en tout cas trouvé une championne à la hauteur de la cause.

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

16 commentaires

  1. L’Ecosse est en avance sur nous en matière de totalitarisme, mais nous ne saurions beaucoup tarder à la rejoindre. C’est la démocratie au 21ème siècle… Pas de doute, l’Occident progresse.

  2. Pour pondre pareilles lois, il faut que les personnes qui en sont les initiatrices aient le cœur chargé de haine, et si l’on veut punir des personnes qui haïssent d’autres personnes pour de bonnes raisons, il faut que l’accusateur ressente lui même de la haine envers le coupable. Conclusion : ce ne peut-être que le serpent qui se mord la queue.
    Quel monde incroyable se met en place. A quand un retournement de situation ?

  3. des lois, encore des lois pour stigmatiser à l’excès, comme si un crime avait besoin d’un qualificatif pour simplement signifier qu’il est intolérable. On appelle ça la démocratie, allez, vous reprendrez bien un zeste de soviétisme pour l’agrémenter.

  4. Ces lois « sociétales » ne peuvent que tomber dans de mauvaises mains (délateurs, juges politisés, idéologues de tous poils, etc…)dans les quelles elles deviendront des machines à tuer. Au sens figuré certainement et au sens propre possiblement.

  5. Que sont devenus les fiers Highlanders ? Pauvres Ecossais, si fiers de leur culture, de leurs traditions…Comment ont-ils pu en arriver là ?

    • Scotland the brave ! En voie d’islamisation et de wokisation ! Ce qui est malheureusement prévisible, c’est une réaction majoritaire qui ne pourra qu’être violente sinon sanglante. Car ces dérives sont le fait de minorités activistes ultra minoritaires financées par Soros & consorts qui usent et abusent des voies qui leur s sont ouvertes par une démocratie construite et ne pouvant fonctionner que sur des valeurs « chrétiennes » que nul jusqu’à ces dernières décennies ve voyait remises en cause. Le premier atout de l’entrisme islamique ce sont nos Lois. Ces islamistes ne s’en cachent pas. Les lobbies et autres ONG LGBT et woke n’agissent pas différemment.

  6. Si certaine ont le lobby de se pourrir la vie pus tard ne pouvant plus revenir à là raison pour s’être transformés de façons irréversible libre à eux mais qu’ils n’encouragent surtout pas de jeunes personnes qui se cherchent.

  7. Mais que devient l’Ecosse?
    En passe de devenir le premier état Islamique au nord du continent Européen?
    Une conquête islamique pour mieux prendre en étaux les Nations entre la Turquie et l’Ecosse?
    En tout cas, un beau cas d’études à observer.

  8. S’attaquer à la haine est aussi stupide que de vouloir interdire les accidents de la route. La haine est un sentiment humain qui peut, parfois, permettre de dépasser quelque chose. Plus on empêchera aux gens de s’exprimer, plus ils passeront à l’acte ; c’est précisément ce qui nous fera passer de la civilisation à la barbarie. Il serait urgent qu’on écoute quelques psychologues.

    • Dès que l’on a considéré qu’un sentiment pouvait être délit, la porte était ouverte à toutes les dérives. On a commencé par justifier la chose par la lutte contre l’antisémitisme (OK, mais curieusement il augmente de jour en jour) et on en arrive à obliger les gens à dire qu’un homme peut-être enceint. Le nier n’a d’ailleurs rien de « haineux »…

  9. Ce genre de loi n’est qu’un outil de plus servant de menace permanente pour quiconque oserait sortir du rang de la bien-pensance ou du politiquement-correct. Grâce à cet arsenal de lois plus intrusives les unes que les autres, chacun devient potentiellement un délinquant voire, un criminel potentiel. Bien sûr, l’application des textes se fera, selon que vous êtes ami ou ennemi du pouvoir, avec la plus grande mansuétude jusqu’à la plus extrême intransigeance. Comme pour les costumes, ceux de Fillon ou ceux de Jack Lang.

  10. C’est vrai que toute cette chienlit a débuté par : » le rite écossais ». Ce golem est né dans un loch,malgré les Lumières on va avoir du mal à l’y faire retourner.

  11. La bienpensance nous emmène vers une société totalitaire. Quelle inconséquence de ces politiques qui votent des lois et qui laissent entendre qu’elles ne seront pas appliquées, comme s’ils voulaient s’en excuser. En tout cas, chapeau madame Rowling. Quel courage admirable. En attendant le monde occidental et ses suiveurs déroulent le tapis rouge aux décadents.

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