[EDITION SPECIALE JMLP] Le Pen, ce fervent défenseur de la France chrétienne
Ci-gît Jean-Marie. « Je serai dans la tombe des Le Pen, pas besoin de dire mon nom. » Interrogé en juillet 2018, Jean-Marie Le Pen, décédé ce 7 janvier 2025, confiait alors déjà songer à son épitaphe. Il penchait pour une inscription funéraire sobre, inspirée, disait-il, par celle qui figure sur le caveau de José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, exécuté en 1936 et inhumé sous son simple prénom. Le fondateur du Front national, s’il a toujours espéré que la mort le laisse tranquille le plus longtemps possible, n’a jamais pour autant oublié sa condition de mortel. Chrétien oblige, il introduisait même le premier tome de ses Mémoires par la célèbre vulgate du Livre de Job, reprise à l’office des morts : « L’homme, né de la femme, vit peu de jours, rassasié de tourments. »
Élevé dans une Bretagne catholique
Né dans une Bretagne encore marquée par les calvaires en granit, les pardons et le rythme des cloches, Jean-Marie Le Pen est élevé dans la foi catholique. « Ma mère était pieuse, mon père était croyant », confiait-il ainsi, dans Fils de la nation. Lui-même portait fièrement, sur ses frêles épaules d’enfant, l’aube et la soutanelle des servants de messe lors des processions qui rythmaient alors encore l’année. Mais, l’âge faisant, le jeune Jean-Marie s’est éloigné de la pratique. À 80 ans, il écrivait ainsi : « Je ne suis plus un catholique pratiquant. Nous avons rompu, l’Église et moi, quand j’avais seize ans. » Une rupture qui le conduit même à entretenir pendant un temps des relations houleuses avec le clergé. Malgré cela, Jean-Marie Le Pen ne cessera jamais de croire. Il confiait même continuer à prier. Et à 92 ans, il décide d’épouser religieusement sa femme Jany.
Cette foi, il l’a d’ailleurs transmise à ses filles et à ses petits-enfants. En 2017, à quelques jours de l'élection présidentielle, Marine Le Pen confie ainsi être « extrêmement croyante », bien que fâchée avec l'Église. Sa petite-fille, Marion Maréchal, également affirmer partager cette foi et en vivre.
Les racines chrétiennes de la France
Mais pour le Menhir, la religion catholique, avant d’être une expérience intime, semble surtout rimer avec notre identité nationale. En 2007, le fondateur du Front national déclare ainsi à la tribune : « Les racines chrétiennes de la France sont une évidence, marquée notamment par les figures historiques de Clovis, baptisé en 496, de Saint Louis, de sainte Jeanne d'Arc. Les valeurs traditionnelles de notre société, même sécularisée, prennent leur source dans le christianisme. »
Par ailleurs, l'Histoire de France selon Jean-Marie Le Pen ne peut ainsi faire fi du panthéon des saints qui ont façonné notre pays. Ce n’est d'ailleurs pas un hasard s’il décide de lancer sa campagne, en vue de l’élection présidentielle de 1988, au mont Saint-Michel, haut lieu de pèlerinage en France et, surtout, de dévotion à l’archange saint Michel, patron des parachutistes, dont Jean-Marie Le Pen porta fièrement l’insigne, le temps de son service sous les drapeaux. Et comment ne pas citer, également, son admiration pour sainte Jeanne d’Arc, une « héroïne nationale », selon ses propres mots. En 1982, alors qu’on l’interroge sur son personnage historique préféré, il n’hésite pas une seconde et cite Jeanne d’Arc, quand bien d’autres à sa place ne manqueront pas d’invoquer le général de Gaulle, Nelson Mandela ou encore Che Guevara. 500 ans après sa mort, la Pucelle d’Orléans est même érigée au rang de modèle pour la jeunesse de France par le fondateur du FN. « Il faut que la jeunesse se prenne en main […] en s'inspirant de l'exemple de Jeanne qui a eu le cran de se dépasser pour l'idéal de l'intérêt de la France et des Français », déclarait-il ainsi, en 2012, deux ans avant d’appeler « au secours » la sainte patronne de notre pays. Un panthéon sacré et une Histoire qui le conduiront à plaider en faveur de la reconnaissance des racines chrétiennes de la France.
Mais ce serait réducteur de considérer que Jean-Marie Le Pen ne gardait de la religion catholique que son folklore. Homme médiatique, il n’hésitait pas, ainsi, à invoquer sa foi pour justifier ses convictions. En janvier 1988, en pleine campagne présidentielle, il assume ainsi, à la télévision : « Je suis chrétien, donc je suis par principe contre l’avortement. »
[EDITION SPÉCIALE JMLP] "J'espère pouvoir aller au paradis."
Retour sur une interview de Jean-Marie Le Pen à Boulevard Voltaire en 2020. pic.twitter.com/jRFrta5Ksx
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) January 7, 2025
Rappelé à Dieu à l'âge de 96 ans, Jean-Marie Le Pen, comme il le confiait à BV, espérait « aller au paradis ». Peut-être que face à son Créateur, le Menhir dira alors : « Merci pour le présent inestimable que [Vous] m’avez fait en permettant à ma mère de me donner la vie. »
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Un commentaire
Un grand homme assurément, avec des convictions qu’il n’a jamais hésité à défendre. Tout mon respect, Monsieur, et reposez en paix.