[EDITION SPECIALE JMLP] Mort de Le Pen : l’extrême gauche rivalise d’indécence

Jean Marie Le Pen réactions

« Le jour de gloire est arrivé. » Ce 7 janvier 2025, sur les réseaux sociaux et dans certains titres de presse, l’indécence est au rendez-vous. Pour Jean-Marie Le Pen, le célèbre adage « on ne dit pas du mal des morts » ne tient plus. En effet, alors que la France apprend la mort de cette figure incontournable de la Ve République, homme politique majeur et pionnier sur de nombreuses thématiques, certains, anonymes et politiques, décident de salir sa mémoire et de l'accabler des pires insultes.

Des fêtes pour célébrer la mort du Menhir

« Jour de fête », « le jour de gloire est arrivé », « le vieux est mort », « Quelle belle journée »… Les tendances (expressions les plus utilisées au cours de la journée, NDLR) du 7 janvier sur X (anciennement Twitter) en disent long sur le niveau d’indécence d’une partie de la société française. Des dizaines de milliers d'internautes n’hésitent ainsi pas à célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen, qu’ils traitent sans aucun scrupule de « borgne », de « facho » voire de « nazi ». Sur TikTok, le constat est le même. Sur fond de musique entraînante, nombreux sont ceux qui se déhanchent pour « fêter » et « célébrer » la mort du Menhir. L’un de ces influenceurs, suivi par plus de 500.000 abonnés, écrit ainsi, dans l’une de ses vidéos : « Il est devenu un point de détail de l’Histoire, du coup », avant d’exposer, dans une autre vidéo, les « cinq raisons pour lesquelles on a le droit d’être content ». Un autre, suivi par 235.000 abonnés, raconte, un grand sourire aux lèvres, qu’il a appris la mort du fondateur du Front national alors qu’il était au supermarché. « Tout le monde a applaudi, dans les rayons », se réjouit-il, avant de conclure : « Le jour de gloire est arrivé. » D’autres, encore, vont jusqu’à organiser des fêtes et manifestations pour célébrer son décès. Ils se donnent rendez-vous aux quatre coins du pays pour « trinquer » à sa mort.

L'indignité des Insoumis

Mais l’indécence atteint un tout autre niveau quand l’irrespect envers Jean-Marie Le Pen émane de personnalités publiques. En France, chez les politiques, les Insoumis, qui auraient pu a minima - et par respect pour ses proches - garder le silence, sont nombreux à insulter la mémoire du nonagénaire. Clémentine Autain, dont l’un des grands-pères cofonda le Front national pour l’Algérie française avec Jean-Marie Le Pen, multiplie ainsi les insultes à son encontre : « colonialiste », « raciste », « négationniste », « sexiste » et « homophobe ». François Ruffin, en marge de La France insoumise, qu’on aurait pu penser plus délicat à l’égard d’un mort, abonde dans le même sens : « Les amis de Vichy et la torture en Algérie. Le FN fondé avec des Waffen-SS, les "Durafour crématoire" et les "points de détail de l'Histoire". Un fasciste d’un autre temps s’en est allé. […] Jean-Marie Le Pen est mort, ses idées racistes restent à combattre. » Et, sans surprise, la députée LFI, Alma Dufour, surenchérit et fait de Jean-Marie Le Pen « un tortionnaire de la guerre d’Algérie » et « un antisémite adorateur de Pétain ». Louis Boyard, quant à lui, refuse de lui rendre hommage et assène, sans aucune nuance : « Toute sa vie, il a craché sur les exilés, les femmes, les personnes musulmanes, juives, LGBT. » Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, plus sobre, dirons-nous, qualifie Jean-Marie Le Pen d'« ennemi de la République ».

Dans ce flot d’insultes, Raphaël Arnault (LFI) va encore plus loin. En ce 7 janvier, l’ancien militant de la Jeune Garde consacre ainsi pas moins de cinq publications à Jean-Marie Le Pen. Autant de tweets dans lesquels il reprend les mêmes éléments de langage que ses collègues, à savoir : antisémitisme, nazisme et torture en Algérie. Et sa collègue, Ersilia Soudais, fait un raccourci douteux sous la publication de Bayrou et interroge : « Pourquoi ne pas rendre hommage à Hitler, pendant que vous y êtes ? » Côté écologiste, la sénatrice Mélanie Vogel choisit d’adresser ses « pensées aux Algériens qu’il a torturés, aux victimes de la Shoah qu’il a niées, à toutes les cibles de l’extrême droite ». Plus étonnant, Les Jeunes avec Macron signalent la mort du Menhir par le sarcasme en commentant : « Un point de détail de l'Histoire. » Mais la palme de l'indécence revient sûrement à Philippe Poutou, qui ose parler de « bonne nouvelle ». Le candidat du NPA écrit : « C'est dingue, les vœux, ça marche ! L'année 2025 ne commence pas trop mal avec cette bonne nouvelle de la mort de Le Pen, un raciste, un colonialiste, un facho, un tortionnaire, un assassin, un homophobe... »

Une partie de la presse n'est pas en reste. L’Humanité décrit ainsi Jean-Marie Le Pen comme un « tortionnaire » et un « antisémite ». Un journaliste du New York Times écrit, non sans exagération : « [Jean-Marie Le Pen] a bâti sa carrière sur des diatribes racistes et antisémites à peine déguisées et sur la propagande néo-nazie ».

En 2019, apprenant la mort de Jacques Chirac, son adversaire de toujours, Jean-Marie Le Pen commentait : « Mort, même l'ennemi a droit au respect. » Une leçon de dignité qu’aurait pu observer l’extrême gauche à son égard…

 

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Clémence de Longraye
Journaliste à BV

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