[ÉDITO] 50 jours avant les élections européennes : rien ne va plus !

Sept ans, maintenant, qu'un cabotin fait du cabotage et fait perdre la boussole à ce pays.
©shutterstock_editorial_2142921871
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Plus que - ou encore - cinquante jours. Cinquante jours avant les élections européennes. Cinquante jours, c’est aussi ce qui sépare Pâques de la Pentecôte, ce jour où, pour les chrétiens, le Saint-Esprit vint rendre visite aux disciples de Jésus-Christ. Pentecôte, du grec ancien pentêkostê hemera, le cinquantième jour. Plus que cinquante jours, donc, pour que le petit cénacle de la Macronie, barricadé dans ses certitudes, retrouve un peu de souffle – le souffle du Saint-Esprit ! – et évite la descente au tombeau ouvert. Cinquante, c’est aussi la moitié de cent. Merci, on savait ça, mais c’est histoire de rappeler que la Macronie aime les chiffres ronds (nous n’aurons pas l’inélégance de rappeler ceux de la dette…). À l’occasion de ces cent jours, ce week-end, Frédéric Sirgant évoquait pour nous l’avalanche de messages en provenance des ministres d’Attal pour nous rappeler tout ce qui aurait été fait – ou plutôt projeté – durant ces cent premiers jours du petit prodige donné à la France. Un prodige qui aurait multiplié les bonnes nouvelles comme autant de petits pains et poissons.

Défaite annoncée : un seul responsable, Emmanuel Macron

Cinquante jours, donc, et rien pour l’instant ne semble enrayer la machine infernale à défaite électorale. Et cette défaite annoncée ne sera pas celle de la pauvre Valérie Hayer qui, visiblement, fait ce qu’elle peut mais peut peu. Cette défaite sera, évidemment, celle d’Emmanuel Macron. Et de personne d’autre. Emmanuel Macron qui n’a pas été fichu de convaincre l’un de ses « grands féaux » d’aller au casse-pipe pour conduire l’ost européiste à la grande bataille, la seule qui vaille pourtant pour eux. « Grands féaux », on y va fort, mais bon : Bruno Le Maire planqué dans son donjon de Bercy à compter les piles de sous que la France n’a pas, Édouard Philippe retiré dans son fief du Havre à regarder les bateaux qui passent à l'horizon, François Bayrou – le grand Européen devant l’Éternel ! – barricadé dans son château de Pau et Stéphane Séjourné exfiltré du Parlement européen pour le Quai d’Orsay. Et, donc, Valérie Hayer. Elle risque de faire pire que Nathalie Loiseau en 2019, ce qui n’est pas peu dire, mais ne sera en rien responsable du désastre, s’il advenait. Emmanuel Macron qui n’a pas été fichu en sept ans (un chiffre pas rond mais tellement symbolique !) de tenir son engagement du premier soir : celui de faire reculer le Front national (ancien style), devenu depuis Rassemblement national. Au contraire, le Rassemblement national n’a jamais été aussi fort, dépassant la barre symbolique des 30 % d’intentions de vote – du jamais-vu – et faisant une échappée époustouflante dans cette course à l’élection européenne. En 2019, la Macronie avait sauvé les meubles avec son très poussif (à l’image de sa tête de liste) 22,42 %, contre un 23,34 % pour Bardella, et n’avait pas hésité à présenter cet échec comme une presque victoire parce qu’un écart plus important avait été annoncé. Un sondage YouGov publié par Le HuffPost, samedi 20 avril, donne la liste Hayer à 17,30 % alors que celle de Bardella serait à 30,4 %. Plus de 13 points d’écart : comme on dit, ça va être compliqué. À moins qu’entre-temps l’on ne découvre que Bardella est l’arrière-petit-fils de Mussolini et qu’enfant, il disséquait des chatons vivants dans la cave de son immeuble. Et encore, pas certain que cela suffise…

Macron va donner de sa personne...

Alors, cette semaine, Emmanuel Macron devrait donner de sa personne : il a même promis d’apporter ses forces. « Là où je suis, j'essaierai de vous aider et d'apporter mes forces à quelques moments clés de la campagne », a-t-il même déclaré alors qu’il rendait visite au siège du parti Renaissance, vendredi dernier. Clic, clac, une photo avec Hayer, deux sourires de circonstance et puis voilà. Et comme là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir, cette visite très partisane du soi-disant Président de tous les Français a même fait l’objet d’une publication sur le compte X de l’Élysée (elle a été retirée, depuis). Donner de sa personne à travers ce qui s’annonce d’ores et déjà comme un grand discours, jeudi 25 avril. Un discours qu’il prononcera à La Sorbonne. Un bis repetita de celui qu’il délivra à l’aube de son premier mandat en 2017. De quoi retourner la situation ? À voir. On ne sait jamais : la magie d'un discours plein de souffle (celui de l'Esprit !) et tout ça... « Je donnerai un peu le cap de ce que le pays a fait et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », a-t-il annoncé. Passons sur le fait de vouloir (« un peu » seulement ?) donner le cap de ce que le pays a fait et notons que cela fait sept ans, maintenant, qu'un cabotin fait du cabotage et fait perdre la boussole à ce pays.

Vos commentaires

66 commentaires

  1. Merci à Georges Michel que je lis avec plaisir même après une opération cardiaque d’il y a 48 heures. Sur le sujet vu l’incertitude qui plane déjà sur les derniers mots de Macron je crains que nous allions vers un nouveau en même temps pour qu’il reste. Au pouvoir encore…un peu . C’est si bien de faire n’importe quoi sans se faire engueuler

  2. « Ce vers quoi nous allons » on a pas besoin de Macron pour voir ou nous allons et ou nous
    sommes déjà. Faillite dans tous les domaines.

  3. On évoque l’absentéisme rituel des électeurs pour des élections européennes. Cette fois l’individu qui squatte l’Élysée a essayé de mobiliser autour d’une guerre russo- Ukraino- européenne et avec la complicité de la quasi totalité des médias , il veut nous faire croire que face à Yvan, seule l’union en guerre sauvera le vieux continent. Déjà en 1939 les français ne voulaient pas mourir pour Dantzig , alors que les Allemands sont frontaliers de la France , alors pensez bien que mourir pour Kiev dont très peu de français savent situer cette ville sur une carte de l’Europe, pas certain que cet individu a l’Élysée arrive à mobiliser pour cette cause qui n’intéresse pas les français, il n’y a qu’à écouter autour de soi les discussions d’amis , familles , collègues et autres voisins …personne n’en parle car ils ne veulent pas en entendre parler

  4. Mon colonel, avez vous vu hier ce reportage sur les années 30 à 40 ? Les médias préparent le terrain !

  5. Une d’être abyssale, une violence et une barbarie galopantes, un système de santé dangereusement dégradé, une justice dans un état pitoyable, la honte dans le classement pisa, et ce gouvernement, machiavel en tête, n’a rien d’autre à faire que de se consacrer à la campagne électorale des Européennes ? Se mettent-ils donc en disponibilité ou ce temps et les frais de campagne sont ponctionnés sur le budget des ministères, de l’Elysée et des assemblées nationales et sénat ? Et les interventions dans les médias, comment sont elles comptabilisées ? Là, heureusement, l’arcom veille…

  6. Sept ans de pilotage de Pédalos sur un paquebot géant appelé France conduit à l’ inévitable effet boomerang. Croire que des sermons à répétition pouvaient influer sur le sort de notre nation sans que les vrais actes suivent est digne d’ un adolescent boutonneux en mal de notoriété dans la cour de son lycée. Le 9 juin 2024 nous allons assister à l’ épreuve du siège éjectable.

  7. c’est la France de la débâcle, en économie comme elle le fut en 1940 sur le plan militaire ! Qui va payer les 8000 milliards d’euros de dette générés par les gouvernements depuis 1974 ? Qui va stopper la folie migratoire générée par les technocrates de Bruxelles ? Bon courage à Bardella et à MLP !!!!

    • Oui bon courage! il va en falloir et ils en ont…à nous Français de les soutenir, de les épauler de toutes nos forces car ils vont être confrontés à des montagnes d’ écueils accumulés pendant 4 décennies, dissimulés sous les tapis des ministères. Les opposants les attendent au tournant… sachant très bien qu’il est totalement impossible (à quiconque) dans l’état des choses, de redresser la barre d’un claquement de doigts… Certes, le RN ne pourra pas tout, ni tout de suite, mais on peut lui faire confiance sur les priorités…Paris ne s’est pas bâti en un jour… là, c’est la France entière qu’il lui faudra reconstruire et nous serons là ! Vive le Rassemblement National et vive tous les amis Souverainistes!

  8. Mais Glucksmann est onze points au-dessus d’Hidalgo à l’élection présidentielle. Et comme les idées et les votes au parlement de Strasbourg sont les mêmes, tout cela s’additionne. On peut ajouter le score EELV et LR, qui relèvent exactement des mêmes idées, et on est à 45. Et tout le reste est fédéraliste, et se soumettra à Leyen ou Draghi.
    Il y a la chute d’un personnage, mais la politique menée n’est pas prête de changer.

  9. Après les européennes, si les chiffres se confirment, il sera urgent de demander… non, d’imposer un référendum sur le thème :  » voulez-vous, oui ou non, que Macron reste en poste ? »

  10. Rien est certain, dans la population électorale il est certain que 30% d’indécis se rendent aux urnes sans avoir une idée arrêter de leur choix de vote. Ces indécis peuvent faire basculer le résultat et les convaincre pour qui voter n’est qu’une bonne chose.

  11. Dans le secret des urnes qui peut connaître l’intention, voire le revirement de l’électeur, le Français est particulièrement versatile. Pour Macron il en est de même que pour Mitterand ou au lendemain de son élection beaucoup disaient ne pas avoir voté pour lui ! Il faut se méfier des beaux parleurs car hélas nombreux sont ceux qui cèdent au chant des sirènes.

    • Un Tartarin réélu après les gilets jaunes, le Covid et cætera et cætera… et les veaux seront sauvés… mais les veaux restent des veaux…

    • vous avez tout à fait raison – Dans le secret des urnes le français fait souvent l’inverse de ce qu’il dit…. Hélas !
      Néanmoins j’ai l’espoir que les évènements quotidien d’insécurité, les outrances de la nupes, portent l’exaspération des français assé loin pour qu’ils aient enfin le courage de leurs opinions, et qu’ils s’y tiennent!

  12. Macron ! 7 ans que les FRANCAIS subissent le mépris de ce cuistre bouffi d’orgueil . Il me plait a penser que son parti se ramassera une déculottée aux  » européennes » et que le R.N crèvera tout les plafonds . Ce paltoquet a amené la FRANCE à la faillite et ridiculisé notre pays sur le plan international .

    • Oui, mais l’important c’est la suite, s’il y a dissolution de l’assemblée et que Bardella ne va pas en cohabitation, macron pourra dire: « Vous voyez, ils ne veulent pas gouverner », si Bardella y va il sera piègé la gauche, les centristes et L.R se déchaineront et provoqueront des mouvements sociaux et macron pourra déclarer: »vous voyez, c’est le chaos ». Dans les deux cas, fini 2027, à moins que le français pour une fois comprennet et descend en masse dans les rues soutenir les nouveaux élus, mais la veille des vacances, j’ai comme un doute

      • Vous avez entièrement raison… d’un sens ou d’un autre la situation va être rude et en 2027 Macron trouvera le « bon mot » comme d’habitude… Ce sera à nous tous français de soutenir le nouveau gouvernement, quoi qu’il advienne, c’est le destin de la France qui va se jouer, maintenant et très vite si nous continuons d’attendre que ca se passe, nous contentons de critiquer avec des « ya k fo kon »…

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