[EDITO] Après celles de Hollande et Jospin, les consignes de vote de… DSK !

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Les chrétiens savent qu’au jour de la mort, leur conscience choisira d’elle-même l’ombre ou la lumière. Cette campagne législative surprise a ainsi un immense mérite. Comme la mort, elle sert de révélateur, d’aiguillage suprême. Les ténors politiques y apparaissent dans leur nudité, dans leur vérité profonde. Les rois des plateaux d'hier sont nus, et ce n’est pas toujours beau à voir. Après l’ancien président de la République François Hollande, partisan du Nouveau Front populaire, joyeusement allié à un fiché S, le Parti communiste et quelques Verts rouge vif. Après Dominique de Villepin, lui aussi partisan du Nouveau Front populaire de Mélenchon plutôt que de l’alliance Ciotti-Bardella. Après Lionel Jospin, l’homme qui avait si bien exprimé à quel point « le petit théâtre antifasciste » avait utilement (pour lui et le PS) abusé les masses. Après tous ces bons apôtres, quelques ecclésiastiques et bien d’autres, il manquait un poids lourd pour assumer l’alliance contre-nature de l’extrême gauche la plus radicale et de l’ancienne gauche dite « de gouvernement ». Un homme à la morale irréprochable. Un parangon de vertu. « Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, arbitre expert en tous les cas », comme disait le merveilleux La Fontaine (Le Chat, la Belette et le Petit Lapin).

Sonnez trompette, chantez coucous, voici… Dominique Strauss-Kahn !

Un culot d'airain

L’ancien directeur du FMI, qui émargeait modestement à quelque 500.000 dollars par an (près de 40.000 euros par mois), celui que les Français ont imaginé au pouvoir suprême avant que ses frasques ne le rattrapent et ne jettent la honte au visage des Français, DSK surgit donc dans le débat sans prévenir avec un message « fort », comme on dit : une consigne de vote. Il y a du de Gaulle de carnaval, une forme de solennité grotesque et de gravité comme on en voit dans les spectacles de clowns sous les chapiteaux de province : « Aujourd’hui, je lance le même appel pour empêcher la venue au pouvoir de l’extrême droite, fusse (sic) en se bouchant le nez, pour éviter le pire… » L’homme du Sofitel, qui vit aujourd'hui entre le Maroc et la France, prodigue ses consignes en se bouchant le nez. Son ancienne compagne Anne Sinclair a fait de même, quelques heures auparavant.

Les grandes âmes, les belles âmes, qui ne connaissent que le luxe des grands hôtels, des voyages autour du monde et des tableaux de maîtres échangés, appellent donc généreusement le peuple à voter à nouveau pour ceux qui les ont ruinés, qui ont détruit leur pays, leurs villes petites et grandes, leur sécurité, leur niveau de vie, c’est-à-dire le parti au pouvoir, celui d’Emmanuel Macron. Et en cas de duel avec le RN, alors, DSK, l’homme qui faillit devenir président de la République française, choisit sans hésiter Mélenchon, Philippe Poutou et Rima Hassan plutôt que Bardella et Ciotti.

L’ivresse du mensonge et de la haine de la France jusqu’au bout, toute honte bue. La trahison de ces élites qui préfèrent pousser leur pays dans les bras destructeurs de l’extrême gauche plutôt que d’envisager un timide retour au patriotisme en dit long sur ce syndicat de démolisseurs, prêts à tout pour conserver le contrôle. Sur les responsabilités de ces généraux propagandistes de la mondialisation, source de tant de drames et de larmes sur notre pays, l’Histoire tranchera. Elle sera sévère. Reste le culot. Un culot d’airain, qui les pousse à tirer les sonnettes des médias pour expliquer sans vergogne au bon peuple quels sont les bulletins radioactifs à éviter et les bons bulletins, les bulletins gentils, généreux, sympas et bons pour eux. DSK ? « C’est probablement notre meilleur tract aujourd’hui », a commenté, tout joyeux, le RN Sébastien Chenu. « Tel est pris qui croyait prendre... » La Fontaine, encore (Le Rat et l’Huître). Béni soit Macron qui, avec la dissolution, jette en quelques jours une lumière crue sur des décennies de mensonge, de faux frères et de faux-semblants.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 27/06/2024 à 11:05.
Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

76 commentaires

  1. Excellent article, rappelant des histoires que nous avons vues ou vécues. Pour Jospin, on pourrait rajouter qu’il est le seul 1er ministre qui a provoqué une grève des Gendarmes en HG ! C’est dire le niveau de ce bonhomme qui préconisait aussi de fermer les fenêtres lors de l’explosion d’AZF à Toulouse en 2001.

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