[ÉDITO] Assemblée nationale : « crash-test » pour la démocratie française

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Notre démocratie est malade, c’est peu de le dire. Et Emmanuel Macron, en médecin Diafoirus, n’a fait qu’accélérer la maladie depuis qu’il a ouvert son cabinet à l’Élysée en 2017. La semaine dernière, dans sa lettre aux Français, il nous délivrait sa dernière ordonnance, non remboursée par la Sécurité sociale, en appelant « à l’invention d’une nouvelle culture politique française ». Ce qui veut tout dire et ne veut rien dire. Comme d’habitude avec la logorrhée macronienne. La gauche, dominée par l’extrême gauche, donc, pour faire court, l’extrême gauche a l’intention de ne rien inventer du tout mais de piocher dans les bonnes vieilles recettes qui ont fait leurs preuves au siècle dernier partout où elle a réussi à imposer sa médecine : diabolisation, menaces, exclusion. Ils sont arrivés en tête du scrutin du 7 juillet ? Ils demandent, somment, exigent Matignon. Avec, en bruit de fond, non pas celui des bottes, mais celui de la contestation sociale et, en sus, le sourire de Sophie Binet.

On se pince quand on se souvient du bordel organisé par LFI...

Et tant pis s’ils n’ont pas de majorité. Ils demandent, somment, exigent, à l’Assemblée nationale, forts seulement de leur moins de deux cents députés, que près de cent cinquante de leurs collègues (RN et ciottistes), représentant plus de dix millions d’électeurs, soient traités comme des pestiférés, des sous-députés. Oui, notre démocratie est donc vraiment malade. Et pas besoin d’avoir fait médecine ou dix ans de sciences politiques pour faire ce diagnostic. Il suffit pour cela de lire en « honnête homme », la lettre comminatoire adressée aux députés macronistes et LR par André Chassaigne, Cyrielle Chatelain, Mathilde Panot et Boris Vallaud, respectivement présidents des groupes communiste, écolo, LFI et socialiste, pour s’en convaincre.

Dans ce courrier, ces personnages demandent tout bonnement que le Rassemblement national ne fasse pas partie du futur bureau de l’Assemblée nationale afin de prolonger au sein même de l’Hémicycle le « front républicain ». Une exigence qui va évidemment à l’encontre de l’esprit et de la lettre de notre démocratie parlementaire. Ceux qui, à droite, pouvaient avoir quelques complaisances envers André Chassaigne, à cause de ses interventions parfois bien senties à la tribune, devront bien admettre qu’un communiste reste un communiste, c’est-à-dire le tenant d’une idéologie aux antipodes de la démocratie. On reste pantois en lisant la liste de ces signataires quand on sait que leurs noms circulaient comme potentiels candidats au perchoir, c’est-à-dire une fonction qui exige d’être le plus impartial possible ! Et quand on se souvient du bordel organisé par LFI - Panot en tête - lors de la dernière législature.

 

C’est donc une séquence essentielle de notre démocratie représentative qui va s’ouvrir, ce jeudi 18 juillet, et se prolongera jusqu’à vendredi soir : élections du président, ou de la présidente, des six vice-présidents, des secrétaires, composant le bureau, ainsi que des présidents de commissions. S’il est peu probable que le candidat du Rassemblement national accède au perchoir, compte tenu du rapport de force, l’exclusion de cette force politique, ainsi que de son allié du groupe ciottiste, du bureau de l’Assemblée serait à l’évidence le symptôme que le mal qui frappe notre démocratie est bien profond.

La balle est donc dans le camp des macronistes qui seraient bien inspirés de prendre à la lettre cette phrase tirée de la missive de Macron : « Plaçons notre espérance dans la capacité de nos responsables politiques à faire preuve de sens de la concorde et de l’apaisement… » La balle est aussi dans le camp des LR. C’est l’occasion pour ces derniers, s’il leur reste un minimum de conscience de droite, de montrer qu’ils refusent de se plier aux diktats de l’extrême gauche dont le sectarisme n’est plus à démontrer. Pardon pour l’anglicisme, mais c'est donc un véritable crash-test que notre démocratie représentative va connaître, dans les deux jours qui viennent.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

43 commentaires

  1. La démocratie n’est plus qu’un lointain souvenir ;et cela tient au mode de scrutin qui n’est plus adapté. Il faudrait comme partout d’ailleurs un seul tour… les alliances se concluant avant. Ainsi, il n’y a pas les magouilles de l’entre deux tours, et les électeurs savent à quoi s’ en tenir.

  2. En excluant le RN de cette mascarade et de ces postes fantômes, ils rendent un sacré service aux patriotes, en 2027 personne ne pourra reprocher une quelconque participation au naufrage de la France incitant ce coup là une grande majorité d’électeurs de voter RN et d’instaurer un gouvernement de salut public.

  3. C’est avec ces « démocrates que Macron s’est allié pour les élections .Ce sont eux qui devraient être bannis.

  4. Quant on rassemble des éléments (partis politiques) totalement différents et disparates avec la seul volonté de s’accaparer une assiette de soupe il est normal que çà ne fonctionne pas et la suite sera pire mais quant on additionne que certains on une certains notoriété alors la fin du pays est prévisible.

  5. Merci encore aux électeurs du 7 juillet que je me permets de qualifier d’irresponsables ! Pauvre France. Et ce n’est que le début je le crains.

  6. on n’en serait pas là si les LR pro Macron n’avait comme d’habitude enclenché la machine à perdre, ils seront toujours la droite la plus bête du monde !

  7. Le crash test nous l’avons déjà vécu au second tour des législatives il s’agit maintenant du véritable crash.

  8. Cher Colonel, la démocratie n’est pas malade sous Macron, elle est en coma dépassé, et c’est un expert de la chose qui vous le dit.

  9. Demander aux LR d’avoir du courage me semble une perte de temps : ils lorgnent 2027 mais se feront encore avoir car ils restent des ventres mous

  10. Et c’est pour ces gens-là que la bien-pensance a demandé à voter contre le RN ! Empêcher au RN d’accéder aux postes clés est antidémocratique !

  11. Une telle situation ne peut avoir été générée que par un esprit malade, insensible aux conséquences de ses actes tant qu’ils servent sa magnificence, que l’on croit intelligent et qui n’est en fait que pervers. Si l’on mettait bouts à bouts toutes les frasques de ce dingo depuis 2017, tant en France que dans le monde, «…pas besoin d’avoir fait médecine ou dix ans de sciences politiques pour faire ce diagnostic» : dangereusement inapte à la fonction qu’il occupe. Il aura déshonoré la France à la face du Monde pendant tout son règne avec une apothéose redoutée aux Jeux Olympiques, espère-t-on encore. Car après, il ne lui restera plus que la guerre pour justifier son mandat et en finir avec la France Éternelle. L’Histoire en fera un bilan néronesque.

  12. Le fascisme de gauche se met en place. Comme le disait Mitterrand, c’est le coup d’état permanent. Ces gens sont fous et irresponsables.

    • Pléonasme, cher Evariste. Le fascisme a toujours été d’extrême gauche (comme son frère le communisme), depuis 1 siècle qu’un socialiste l’a créé, et il le demeure aujourd’hui.

  13. Le cynisme a toujours existé en politique, peut-être nécessaire est-il nécessaire.
    Aujourd’hui, il se double d’une incroyable médiocrité puisque la caste ne fait même plus semblant de respecter le vote des Français et qu’on avance des arguments pour exclure le RN d’une bêtise sans nom.
    Mitterrand avait réussi à se faire élire avec le PC qu’il a rapidement trahi. Macron fait beaucoup mieux puisqu’il l’a ressuscité, c’est un véritable miracle !

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