[EDITO] Au-delà du résultat des urnes, un espoir français

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Dès samedi, BV entrera en période de réserve comme la loi l’impose. C’est donc la dernière fenêtre ouverte avant le scrutin de ce dimanche 30 mai pour parler de l’incroyable bascule dans laquelle la France est désormais engagée. Les Français ont l’habitude, lors de chaque échéance électorale, d’entendre les partis et les journalistes politiques gonfler les enjeux, évoquer un vote « décisif », historique, inédit, une rupture sur l’air de « rien ne sera plus comme avant ». Et il est vrai que le paysage politique de la France évolue à chaque consultation, balançant de droite à gauche, abandonnant les vieux partis rompus sous le poids du pouvoir et des compromissions, consacrant les étoiles filantes ou plus durables de la vie de la cité, marquant le flux et le reflux des idées.

Le long chemin vers la rémission

Mais cette fois, c’est différent. Pour la première fois depuis le départ de De Gaulle, qu’on apprécie ou non le personnage, la France a une chance de revenir dans le camp des grandes nations, de celles qui reprennent le cours de leur destin. Pour la première fois depuis le tragique tournant européiste de Mitterrand en 1983, voilà 41 ans, marqué par tant de mensonges et de dégâts, la France a l’occasion de dessiner un chemin nouveau, celui de l’indépendance et de la dignité retrouvées. Pour la première fois, ce pays livré aux idéologues aveugles de la mondialisation, à ceux qui ont détruit ses frontières, son industrie, son agriculture, sa paix, son homogénéité, sa culture, ses villes, sa sécurité, et qui, en Europe, tordent le bras des peuples pour accélérer un processus qui est en train de leur échapper, pour la première fois, donc, ce pays peut entrevoir la longue et douloureuse voie vers la rémission.

Entendons-nous : il n’est pas question, ici, de pronostics. Pas question de savoir quels seront les scores des différents partis soucieux de l’avenir de la France. Ni de prévoir combien de circonscriptions seront gagnables et gagnées d’un côté ou de l’autre du champ de bataille politique. Encore moins de deviner si le cap de la majorité absolue à l’Assemblée sera ou non franchi, au soir du 7 juillet. Ni quelle stratégie adoptera Macron : l’affrontement ? La fuite ? L’en même temps ? Il s’agit de constater que jamais, jusqu’ici, ceux qui aiment leur pays n’ont été aussi nombreux, aussi proches de reprendre en main sa destinée. Si, le 7 juillet, le pouvoir revient entre les mains de ces Français qui souffrent dans leur chair de l’état dans lequel la gauche, la droite et le macronisme ont jeté leur nation, l’enthousiasme sera immense, après tant d’attente. Si la marche est ratée, si le NFP l’emporte, ils sauront que l’échéance n’est plus très loin. Que l’espoir est désormais à portée de main.

Les grands combats

Ils penseront peut-être à ces vies consacrées aux grands combats de la patrie, aux souffrances endurées par des parents militants de l'ombre, des enfants, des proches, des grands-parents. Ils se rappelleront que ce vieux pays est tombé souvent bien bas dans sa longue Histoire - laquelle n’a pas commencé en 1789, comme le croit LFI - mais qu’il s’est toujours redressé pour briller à nouveau.

En attendant l’issue de ces législatives, quelle qu’elle soit, on aurait donc tort de ne pas s’arrêter pour regarder le chemin parcouru. Les patriotes n’ont pas gagné la guerre, loin s’en faut, ni même emporté une bataille, ils ont fait mieux : ils ont tiré de son sommeil « la petite fille Espérance » chère à Péguy, et ils ne sont pas près de lui lâcher la main.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

37 commentaires

  1. La France est un champ de ruines dans lequel, le RN ne devra s’engager que sous conditions, sous peine de subir les dérives de ceux qui sont responsables de cette situation et de leurs alliés.
    Le pouvoir, oui, à condition qu’il puisse être exercé sans réserves.
    Dans le cas contraire, au calamiteux Macron de prendre ses responsabilités.

  2. « Vieille France accablée d’histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, et redressée de siècles en siècles par le génie du renouveau. »
    On connaît l’auteur de cette phrase magnifique.
    Puisse de Gaulle avoir encore raison.

  3. L’ Espérance d’un réel changement est à notre porte sans haine à main nue dans les Urnes . La perfection n’existe pas mais la concorde existera quoiqu’il arrive.Ayons confiance il nous faut cultiver le jardin de la Paix .

  4. «… ce pays peut entrevoir le long et douloureux chemin vers la rémission… »
    Je suis assez vieux pour avoir connu la.CECA, la Communauté européenne du charbon et de l’acier, c’était nécessaire pour l’après guerre.
    Seulement, elle est devenue la foire à la perte des identités sous la forme de l’UE.
    Ce monstre Européen est devenu un repoussoir, je milite autour des générations qui m’entourent pour revenir à une Europe des pays, quitte à la réduire à une association….
    Peut-être aller jusqu’au Frexit s’il le faut.
    Le seul moyen pour réduire ce monstre est de l’envahir pour détruire les idées de « peuple (sans s) Européen, pour retrouver les peuples européens.
    Il faut en profiter pour réduire l’influence néfaste des USA, et c’est un franco- laméricain qui vous dit ça.
    L’hégémonie américaine est un monstre froid. Combien de guerres commencées par ce monstre et finies dans la retraite ? Trop !
    Il faut revenir aux sources, la France DOIT revenir à ses sources,celles que beaucoup d’étrangers nous envient.

  5. Même si le choix des Français se porte sur le RN, même si Jordan BARDELLA obtient la majorité absolue, il est à craindre que les changements espérés ne soient pas là par le fait que l’UE, en la personne de Mme Van der Layen (sans doute maintenue à la présidence par le jeu des alliances politiques), s’opposera toujours aux changements nécessaires pour redresser notre pays. C’est à Bruxelles que tout va se jouer, pas à Paris, à moins que nous n’imposions nos volontés de façon radicale. Là est le problème !

  6. Quand je vois qu’au niveau de l’exécutif européen rien n’a changé, les mêmes corbeaux sont revenus se percher sur l’arbre je me dis que nous avons encore été bernés, roulés dans la farine. alors dimanche soir ferons nous encore le bilan de la journée des dupes ?

  7. Il ne faut pas rêver, les élections ne vont pas nous ouvrir les portes du paradis. Après 50 ans de procrastination, il est temps de se remettre au travail et cela ne se fera pas sans douleur, les Français vont devoir payer les violons du bal … même s’ils n’ont pas dansé. Après le temps des cigales, le temps des fourmis est arrivé et cela devrait commencer par un gros ménage dans les institutions, les comités théodule et autres planques autant confortables qu’inutiles où les uns et les autres ont placé leurs bons amis, si nuisibles à la France et aux Français. L’heure n’est plus aux livres blancs, aux rapports et aux discours ampoulés, l’heure est à l’action, à la vérité, ceux qui ont profité du système pendant des décennies devront être amenés à se justifier devant les Français. Un travail immense nous attend et il est urgent de s’y mettre. La nouvelle majorité le fera-t-elle ? Il faut l’espérer …

  8. La France ne s’en sortira que, lorsque le référendum d’initiative citoyenne à tous, les niveaux territoriaux, et en toute matière ouverte aux élus aura été instauré.
    Pour cela, il faut d’abord le référendum d’initiative citoyenne constituants permettant aux citoyens de modifier nos institutions et de contrôler notre destin collectif.
    À ce jour, pas un grand parti ne l’inscris dans son programme
    Tous demandent un chèque en blanc et de leur faire confiance, alors que le baromètre de confiance du Cevipof de 2024 indique 81 % des Français, pense que les politiques n’ont rien à faire de ce que pensent les gens comme eux, et que 20 % Des Français seulement font confiance aux partis.
    Alors pour le premier tour, en tout cas pas de RIC constituant,PAS de VOIX !!!

  9. Comme il est dit dans la chanson l’Espérance  » Même le plus noir nuage à toujours sa frange d’or !  »
    L’Espérance est là, derrière toutes les noirceurs que nous ont imposés la caste politicienne depuis le tristement célèbre Mitterrand.

  10. En parallèle de ce que pourrait être un nouvel avenir pour la France, il y a plus important encore, c est cette vague de contestation des peuples européens contre la politique migratoire de l UE qui dépouille les nations de ce qu’elles sont intrinsèquement. Les peuples floués ont déjà leur hymne, reste à savoir si cette vague peut se transformer en tsunami. Pour le coup les technocrates européistes et affairistes dirigeants dont fait partie Macron auront du souci à se faire. Bien plus de souci que nos élections législatives.

  11. Oui, il nous reste Péguy … Quand on regarde « réclames et programmes » … on est loin de son regard tourné vers « une autre Lumière » … Lui, mitraillé en habit trop voyant de soldats tricolore, « couché dessus le sol à la face de Dieu » « dans les blés moissonnés » de septembre 1914, comme tant de nos grands-pères …

    • Exactement comme mon grand’oncle, instit. à Belfort: 12 septembre; à la baionnette… Et d’aucuns voudraient livrer Belfort, comme d’autres villes, faubourgs bientôt villages, aux sauvages sarrazins descendants d’Hannibal ?

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