[ÉDITO] Bataille des crèches : et c’est reparti pour un tour !

@MairCalvo/Wikimedia commons
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Ce 18 décembre, à Beaucaire, le maire RN Nelson Chaudron a défendu sa crèche devant le tribunal administratif, face à la Ligue des droits de l'homme (LDH). Une fois de plus ! En 2021, la ville avait été condamnée à payer 5.000 euros par jour jusqu’au démontage de la crèche. De l’autre côté de l’Atlantique, pour la première fois, cette année, une crèche de Noël a été exposée, le 10 décembre, sur les marches du Capitole américain, à l’issue d’une bataille juridique qui a duré plusieurs années. Ce combat pour ou contre la crèche n’est pas seulement français, il il est comme une ligne de fracture danq tout l'Occident.

Le maire de Beaucaire au tribunal

Le maire de Beaucaire était soutenu, à l’entrée et à la sortie de sa mairie, par une centaine de ses administrés, avec des pancartes « Touche pas à ma crèche » ou en costume folklorique. Il y avait des Arlésiennes - normal, l’Arlésienne, dans la crèche provençale, c’est un santon majeur ! Depuis 2014, chaque année, la LDH essaie de faire interdire cette crèche, et chaque année, le maire (jusqu'au mois de juin dernier, c'était Julien Sanchez) met un point d’honneur à faire perdurer une tradition vieille de 900 ans. Avec son accent provençal qui est en soi un patrimoine en voie de disparition à préserver, il affirme devant le tribunal vouloir simplement défendre les traditions, la culture, l’identité de sa ville, parce qu’il aime son histoire et son patrimoine.

 

 

Dire « Joyeuses fêtes », c’est un peu bête

Chaque année, cette séquence de la crèche au tribunal revient : à Béziers, Beaucaire, en Vendée ou ailleurs. Pourquoi s'acharner à installer dans l'espace public ces dérisoires petits bonshommes de terre cuite ? Pourquoi s'échiner à vouloir les faire enlever ?  Parce que  c'est d'extirper Noël du cœur des populations dont il est question,  la plus sécularisée, longue, visible des fêtes chrétiennes. Celle qui a le plus rayonné extérieurement et infusé intérieurement : en tirant sur Noël, le reste viendra.  Même dire « Joyeux Noël » est devenu déviant, un acte de résistant.  « Joyeuses fêtes », c’est pourtant un peu bête - on peut fêter tout et n’importe quoi : son bac, son permis, un nouvel emploi… En plus d'être bête, c'est le but.

Le combat final

Oui, cette lutte acharnée pour ou contre la crèche traverse tout l’Occident, comme si chaque camp avait compris que c’était le combat final : La crèche c'est le berceau, au propre comme au figuré, la faire disparaître c'est le tombeau. Tout ce que l’Occident compte de populistes est farouchement accrochée à cette crèche et aux fêtes chrétiennes (Épiphanie, Saint-Nicolas, 8 décembre) qui y sont associées.

Ainsi, Giorgia Meloni, le 8 décembre dernier, souhaitait aux Italiens, sur X et sur fond de sapin de Noël, une bonne fête de l’Immaculée Conception : « Que ce soit une journée de paix et de sérénité. » Il est vrai que l'Italie ne connaît pas les crispations laïcistes propres à la France. Les élus participent aux cérémonies religieuses en portant leur écharpe tricolore vert, blanc, rouge. En Espagne, les députés de Vox ne ratent pas une occasion pour fêter « Navidad », comme ils disent sur X. Et puis l’Épiphanie qui est très importante dans la péninsule Ibérique.

Au-delà, de la crèche sur les marches du Capitole, il y a, aux États-Unis, le volontarisme de Donald Trump, qui depuis 2015, répète à qui veut  l'entendrre qu'aux États-Unis, le « politiquement correct » empêche de se souhaiter un « Joyeux Noël ». Pas besoin d'être croyant ni de sauter tous les matins à pieds joints dans un bénitier pour aimer Noël. Donald Trump n'est pas vraiment Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus. S'il souhaitait faire vœu de pauvreté et de chasteté dans un couvent, cela se saurait.

 

 

La LDH n'a rien de mieux à faire 

On connaît le traditionnel clivage gauche-droite (devenu inopérant ?), celui entre souverainistes et européistes, entre enracinés et mondialistes (les fameux anywhere et somewhere). Mais une nouvelle fracture très claire se dessiner : les pro-crèche face aux anti-crèche.  Si ces derniers  n'ont pas la foi, ils manient assez bien la mauvaise foi : Dans son communiqué, la LDH met sur le même pied l'interdiction de la crèche à Beaucaire avec celle  du drapeau palestinien sur le fronton d'une mairie. C'est vrai que l'une et l'autre sont vraiment des traditions provençales comparables ! C'est donc le seul os que la LDH a trouvé à ronger pour s'occuper ? Pour être si acharnée, la LDH doit être par ailleurs bien désœuvrée. Sans doute n'a-t-elle jamais entendu parler de l'écrivain Boualem Sansal ? Ou considère que croupir dans une geôle algérienne est moins traumatisant que croiser un santon dans un hôtel de ville ?

On vient d'apprendre ce mercredi soir que Louis Aliot avait gagné à Perpignan , son "pessebre" (crèche catalane) pourra rester à la mairie... et que sur la place de la gare à Metz, la grande crèche érigée chaque année a été vandalisée, Joseph et Marie décapités. La guerre de la crèche bat son plein, avec trop de rage pour que quiconque puisse dire qu'elle n'est pas essentielle.

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

100 commentaires

  1. L’interdiction de présence des crèches dans les mairies date de 1905. C’est dire qu’en plus de 120 ans on n’a pas réussi à régler le problème, et la LDH aura beau faire, elle n’arrivera pas à se faire entendre clairement, et pour cause, l’affichage de plus en plus prégnant d’une autre religion venant l’affaiblir (port du voile, prières de rue), en gardant à l’esprit que sa vocation première est « le respect de la Liberté »!

  2. Pour ma part,je préfère les mairies qui font des crèches,à celles qui donnent des terrains pour l’euro symbolique et des permis pour construite des posquees à des fins électorales.. sans citer celles qui subventionnent des associations pro migrants…

  3. En fait ces association de gauche tentent de nous priver de tout ce qui est beau pour nous imposer une culture morose sans aucun intérêt. De quoi se mêle la ligue des droits de l’homme. Ces crèches nous montre une histoire antique de l’humanité et de façon artistique en publique a accès pour tous, encore que si certaines personnes ne sont pas intéressés elle n’ont qu’a passer leur chemin comme d’autre le fond de même pour eux, où est le problème sauf d’une idéologie de rendre la population au niveau d’un nid de fourmis, et encore.

  4. Les marronniers fleurissent même à Noël ! Y a plus de saisons ma pov’ dame !
    En quoi une crèche nuit aux droits de l’homme ? En quoi un décor naïf et coloré avec ses guirlandes allumées sur ces sapins dans une bonne odeur de cannelle et de marrons chauds ( les confiseries , faut-il préciser) empêche les gens de penser , enfin ceux qui ne croyant en rien se croient libres de tout ?
    Et puis quelle plus belle fête que celle de Noël pour célébrer les sans papiers (Joseph et Marie ) , les très pauvres (les bergers considérés comme des parias), l’écologie militante (avec son âne, son bœuf ses moutons érigés en personnages ) et ses migrants ( les mages ) venant découvrir celui que les astres leur désignaient ? Finalement avec 2000 ans de retard certains se pensent en avance…
    ..

  5. « Dire « Joyeuses fêtes », c’est un peu bête » . C’est totalement idiot. Car ne pas croire à la naissance de Jésus en cette date symbolique du 25 décembre, quelle fête souhaiter ? Il n’y a pas de fête. Ces décalés peuvent très bien amuser leurs enfants un 14 juillet. Quant au premier janvier. Une date comme une autre, tout à fait banale. Elle est simplement le début d’une nouvelle année peut-être catastrophique. Quelle fête ! Ces étroits d’esprit de la LDH feraient bien de reconsidérer leur gymnastique cérébrale bien handicapée.

  6. Dans notre village la crèche trône sur le parvis de l’église, à la mairie et nous avons eu ce dimanche la pastorale traditionnelle procession des vieux métiers et de la nativité. Que la LDH vienne elle aura tout un village pour la bouter hors de la commune.

  7. La LDH agit contre ces maires mais toujours de façon anonyme, bien cachés derrière leurs avocats payés par le contribuable. Ça fait parti des associations de malfaiteurs à dissoudre de toute urgence, si toutefois un gouvernement digne de ce nom arrive au pouvoir.

  8. On vous le dit, en France le danger c’est le RN… Insensé, un maire (Louis Aliot) a sauvé sa crèche, soutenu par la très grosse majorite de ses concitoyens. Indécents ces gens qui refusent de se soumettre aux diktats de la minorité qui piaille très fort.

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