[EDITO] Ce gouvernement a (vraiment) un problème avec la liberté de la presse

Pap Ndiaye

Sur Radio J, ce 9 juillet, Pap Ndiaye a lancé une « violente charge », selon les mots du journaliste Frédéric Haziza qui l’interrogeait, contre Vincent Bolloré « manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale », accusant Europe 1 et CNews de faire « du mal à la démocratie » (sic).

On ne pourrait y voir que le (discordant) chant du cygne d’un piteux ministre ayant échoué sur tous les dossiers… Il doit être en train de classer les pochettes en plastique dans des cartons - ou de les brûler dans un feu de joie - puisqu’on le dit sur le départ. Mais la signification en est bien plus profonde.

D’abord parce que, pour la deuxième fois, un ministre - et pas un obscur ministère accessoire, celui de l’Éducation nationale, après la Culture - s’en prend grossièrement à des médias privés et indépendants au prétexte qu’ils ne partageraient pas sa vision. « Une atteinte grave, comme l’écrit Bernard de La Villardière sur Twitter, à la liberté de la presse. » Souvenons-nous qu’aux dernières présidentielles, 100 % de la presse papier quotidienne nationale a appelé explicitement à voter Emmanuel Macron. Qu’en penserait la communauté internationale - la France en tête ! - si ces inquiétants signaux étaient envoyés depuis (au hasard) la Hongrie ?

Ensuite parce que ces propos sont du même tonneau que ceux de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et qu'ils s’inscrivent dans le sillage de ceux du député LFI Louis Boyard. Confirmation est faite, s’il en était besoin, que Pap Ndiaye n’est pas de gauche mais d’extrême gauche.

Enfin et surtout, quel but poursuivait Emmanuel Macron en le nommant à ce poste-là ? Son célèbre « en même temps » le fait souvent passer pour un centriste. Un coup à gauche, un coup à droite, et hop ! la balle au centre. Sauf que le ministère de l’Éducation est à la racine de tout. Il scelle notre avenir puisqu’il s’agit de nos enfants. Qu’espérait le président de la République en nommant un militant patenté à ce poste ? La question est d’importance et mérite une réponse. Car si Pap Ndiaye part (bientôt, dit-on), Emmanuel Macron reste. Avec ses intentions intactes. Qu’il serait intéressant de connaître.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

81 commentaires

  1. Moi qui pensait que le rôlz du ministre était de rendre l’instruction obligatoire, bien sûr, mais aussi forcément laïque, et de laisser l’éducation à d’autres ! Ce n’est pas, ce me semble, ce que veulent assurer les « médias » ! Hélas, je suis trop crédule.

  2. Cet individu, n’est que l’arbre qui cache la forêt, c’est macron et toute sa bande qu’il faut virer!

  3. Non, Madame, c’est nous qui avons un problème – et quand je dis un problème, c’est un euphémisme – avec les gouvernements et le casseur élyséen : comment s’en débarrasser ?

  4.  » Il scelle notre avenir puisqu’il s’agit de nos enfants ». Hélas non seulement il ne fait rien pour eux, mais pire encore,
    il ignore totalement certaines écoles dites « Démocratiques  » dans lesquelles il n’y a pas de classes,
    pas de professeurs , pas de programmes, Je les qualifie de colonies de vacances perpétuelles, d’escroquerie de vocabulaire puisque les enfants sont livrés à leur fantaisie. Il est aisé d’imaginer l’Avenir de ces enfants. Je suis convaincue que notre ministre de l’EDUCATION NATIONALE ferait mieux de s’occuper ce qui revient à sa fonction: l’ECOLE, plutôt que d’invectiver les MADIA.

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