[L’ÉTÉ BV] Trouvaille macroniste : punir les agriculteurs… à leurs frais !

Agriculteurs
Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 16/05/2024.

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée. Ici, nos chroniques du Macronistan.

C’est un détail de la loi d’orientation agricole actuellement examinée à l’Assemblée nationale, mais il se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et ulcère les agriculteurs. Et pour cause : il est infiniment révélateur. Les Verts ont encore sévi. Ils ont glissé dans la loi un amendement répressif bien dans leur style, une boîte à gifles anti-paysans, tellement provocatrice qu’elle ferait sourire si autant d’agriculteurs ne luttaient pas tous les jours pour survivre. L’amendement commence gentiment : « Sans préjudice des poursuites pénales qui peuvent être exercées en cas d’atteinte irréversible à la conservation d’espèces animales non domestiques, d’espèces végétales non cultivées et d’habitats naturels […] » De quoi coincer à peu près n’importe quel agriculteur… La suite colle les paysans contre le mur de l’administration tenue d’une main de fer par nos sympathiques Khmers verts : « L’autorité administrative compétente peut, sans avoir procédé préalablement à une mise en demeure, obliger à l’accomplissement, aux frais de la personne physique ou morale de la personne responsable de l’atteinte, d’un stage de sensibilisation aux enjeux de l’environnement et notamment à la reconnaissance et à la protection des espèces et habitats. »

La secte verte manie le bâton

La majorité tord ainsi, à nouveau, le bras des agriculteurs : poursuites pénales sans avertissement, imposition d’un stage de sensibilisation sans mise en demeure et matraquage pour le paiement des frais de ladite sensibilisation auprès de populations agricoles dont toute la France a compris qu’elles sont au bout du rouleau et en danger. Toute la France… sauf Macron et ses macronistes. Les intenses révoltes paysannes dans toute la France et en Europe, précisément contre ce type de diktat ? Pas vu, pas compris par le pouvoir.

La colère du syndicat Coordination rurale ne s’est pas fait attendre : « Monsieur le Ministre, écrit le mouvement, sur X, retirez cet amendement sans délai, la colère paysanne est immense. » De nombreux agriculteurs voient rouge, comme Cédric : « Celui ou celle qui me recevra en stage ne sera pas déçu : il ne finira pas la journée, il aura craqué avant moi ! » Jamais on n’avait piétiné à ce point une révolte, celle de professionnels qui veulent continuer à nourrir les Français, après tant de promesses et tant de mots.

Les Soviets verts sont si certains de leur fait qu’ils manient le bâton par réflexe, comme les mauvais régisseurs d’autrefois rudoyaient les serfs. C’est une seconde nature : les auteurs de ce texte ne voient plus ce que leur comportement a d’insupportable, coupé des professionnels de la nature, coupé des Français, coupé du réel et du bon sens, mais persuadé de faire le bien. Vous avez dit sectaire ?

Le maniement du bâton écolo, de la complexité administrative et de la menace de l’État face aux derniers entrepreneurs agricoles qui se battent pour survivre est devenu une peau indétachable de l’État macroniste. Le même qui, au terme de mois entiers de soulèvement paysan contre sa politique, a imposé, à la quatrième place de la liste Hayer aux européennes, le sinistre Pascal Canfin, l’artisan du Green Deal.

Moins compétents qu’eux

Il suffit de quelques clics sur le site de l’OFB (Office français de la biodiversité), où des fonctionnaires idéologues et bien nourris font profession de tracasser sans fin nos agriculteurs, pour vérifier que l’amendement n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ainsi, quatre coupables d’avoir circulé en motoneige, non agriculteurs, ont-ils testé un dispositif connexe en 2021. Pour éviter les poursuites judiciaires, ils ont été inscrits de force à un stage de « sensibilisation à la préservation de l’environnement » organisée par la Maison régionale de l’eau (oui oui, ça existe !) pour suivre une journée de formation théorique et un volet terrain, le tout à leurs frais. Pour des Parisiens, admettons. Mais contraindre des paysans, dont les diplômes, l’héritage familial, l’expérience, le métier les mettent en permanence au contact de la nature, à se faire tirer l’oreille et taxer par moins compétents qu’eux témoigne d’une morgue, d’un sentiment de supériorité, d’un mépris liberticide et d’un maniement décomplexé de la contrainte qui font froid dans le dos.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

82 commentaires

  1. C’est un peu le pendant des normes DPE dans l’immobilier. Les propriétaires immobiliers ont découvert tout d’un coup qu’ils étaient des délinquants qui louaient depuis toujours des passoires thermiques, les agriculteurs vont maintenant découvrir qu’ils sont des délinquants qui ignorent la préservation de la nature en s’acharnant à travailler selon des méthodes traditionnelles. Nous votons (enfin … pas moi) pour des gens dont le seul but apparent est de nous empêcher d’exister.

  2. Qu’attendre d’un gouvernement, qu’attendre d’un pays où ce sont uniquement les honnêtes gens qui sont mis à contribution, spoliés et punis au bénéfice de bandes de barbares qui n’ont qu’un objectif, détruire la France. Et le pire, tout ça avec la complicité de nos gouvernants qui sont élus, et payés, pour défendre la France. Au fait, un de nos politicards de cirque nous avait affirmé que ce sont les casseurs qui paieraient : ça y est, c’est fait ? Les barbares casseurs post-Nahel ont-ils payé les dégâts qu’ils ont infligés au pays ? Le contribuable payeur aimerait bien avoir un bilan. Idem, en ce qui concerne la Nouvelle Calédonie : qui paiera les dégâts ? Y a t’il réellement une justice en France ? Ou bien est-ce encore une énorme fake news ?

  3. La trouvaille n’est pas Macroniste, elle est Européiste !
    Macron ne fait qu’exécuter !
    Avec zèle j’en conviens.

    • Ils sont rentrés « à la niche » la queue entre les jambes, heureux d’avoir été… entendus…Quand seront-ils écoutés?

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