[EDITO] DSK, Jospin, Cotillard… ces prescripteurs (involontaires) du RN
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Ils sont les anti-prescripteurs, les Monsieur Jourdain de la politique qui, par leur prose, roulent pour le RN sans le savoir. Les boussoles qui indiquent le sud. Lorsqu’ils montrent une direction, ils donnent une envie irrépressible de partir à toutes jambes dans l’autre sens. Ils se déclarent barrage et sont en fait marchepied. Si gonflés de leur propre importance qu’ils sont incapables de mesurer, ni même d'imaginer, leur effet repoussoir.
Le premier sur le podium est, évidemment, Dominique Strauss-Kahn, toute honte bue, dont les frasques graveleuses ont animé, de façon si poétique, à l’heure où les enfants prennent leur bol de chocolat avant de partir à l’école, les matinales radiophoniques. Il ne semble pourtant pas douter de sa légitimité à donner des leçons de morale. De lui, Sébastien Chenu dit malicieusement qu’il est « probablement [leur] meilleur tract aujourd’hui ». Et encore, le vice-président du Rassemblement national manque un peu d’ambition : la queue de Mickey - sans jeu de mots - aurait été, dans les colonnes de Libération, une pieuse exhortation à repousser le RN cosignée par les pères la vertu Gérard Miller et Olivier Duhamel. Mais rien n'est perdu, la campagne n’est pas terminée.
Le deuxième est Lionel Jospin. Comme barrage, il se pose là. Il est le faire-valoir et escabeau pour le FN devenu RN depuis… 2002, date à laquelle il a été battu, à la surprise générale, par Jean-Marie Le Pen. Cette défaite historique devrait le pousser à la modestie. Faut-il qu’il ait une mémoire de poisson rouge pour l’avoir effacée de son esprit ? À propos de LFI, il déclare : « À part quelques exceptions, on ne peut pas mettre en doute leur engagement républicain. » L’extrême gauche est tellement républicaine qu’elle a empêché sa propre épouse Sylviane Agacinski - opposée à la GPA - de s’exprimer à l’université de Bordeaux (« Menaces violentes », selon l’université). Sans doute cela, aussi, l’a-t-il oublié.
Marion Cotillard - un peu vintage - a déstocké le pin’s « la jeunesse emmerde le front nazional » de son adolescence et l’arbore fièrement sur son compte Instagram. Une question lancinante demeure : où cette photo a-t-elle été prise ? Dans sa villa de Los Angeles ou de Cap Ferret ? La lutte pour le pouvoir d’achat dans la presqu’île des Petits Mouchoirs, c’est quelque chose. Le cannelé de Frédélian et les huitres rôties de chez Hortense ont tellement augmenté !
Mbappé, quant à lui, échaudé peut-être par son bad buzz « Petit ange », à la tonalité ultra-gauche, au moment de l’affaire Nahel, avance masqué, au sens propre comme au sens figuré : il recommande de voter pour « faire barrage aux extrêmes »… mais sans doute à l’une plus qu’à l’autre - suivez mon regard. Il « n’a pas envie de porter le maillot d’un pays qui ne représente pas ses valeurs », le 7 juillet. Faut-il en conclure, puisqu’il a porté le maillot du Qatar sans moufter, que le traitement indignes des ouvriers africains, qualifié par d'aucuns d’esclavagisme, par le Qatar fait partie de « ses valeurs » ? Que Mbappé se serve de ses pieds pour jouer au foot est normal, et même souhaitable. Qu'il raisonne avec est plus problématique.
Combien d’autres, dans les jours qui viennent, vont rejoindre le petit train antifasciste qui fait « tchou-tchou » contre le RN, la chenille qui redémarre à chaque élection ? Qui peut savoir. Bizarrement, aucun d’entre eux ne semble se rendre compte qu’à chaque étape, un wagon se détache, qui reste à l’arrêt. Ne resteront bientôt que la locomotive et les premières classes. Ça ne suffit pas pour gagner une élection.
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73 commentaires
En bons francs-maçons , sans mêmes peut-être en être conscients , ils s’expriment ,