[EDITO] Elles soutiennent la jeune Iranienne comme la corde soutient le pendu
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Depuis deux jours, les images d’une étudiante iranienne en sous-vêtements, devant son université de Téhéran, fait le tour des télévisions du monde. La milice des bassidjis, émanation des pasdaran (Gardiens de la révolution islamique iranienne), a pris à partie la jeune femme au prétexte d’un voile mal ajusté et lui a violemment déchiré ses vêtements. Celle-ci, en guise de protestation, décide alors de s’en dépouiller complètement. Sur les images, elle fait quelques pas puis s’assoit, comme indifférente aux formes noires - contraste saisissant - qui la croisent. Nul, d’ailleurs, ne s’approche d’elle, comme si elle était devenue radioactive. La suite, racontée par les témoins, était prévisible : elle est arrêtée, frappée, elle tombe lourdement sur la tête et saigne abondamment avant d’être embarquée, pour être enfermée dans un centre psychiatrique.
Osons un jeu de mots cynique : si elle espérait un soutien de la part des féministes françaises, elle peut aller se rhabiller. Du côté des « tartufféministes » françaises, il est bien question de voile, mais de voile pudique jeté sur cette affaire. Pas de réaction, à cette heure, du côté de Clémentine Autain ni de Caroline De Haas. Quant à Sandrine Rousseau, elle s’est fendue d’un post sur X, mais qui est presque pire que rien. Elle ne salue pas le courage de l’Iranienne, elle l’insulte : « Notre corps, et tout ce que l’on met - ou pas - pour le vêtir, nous appartient. Force aux Iraniennes, aux Afghanes, à toutes celles qui subissent l’oppression. »
Notre corps, et tout ce que l’on met -ou pas- pour le vêtir, nous appartient.
Force aux Iraniennes, aux Afghanes, à toutes celles qui subissent l’oppression. pic.twitter.com/rDGwLQyxkQ— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) November 3, 2024
Dans un grand fourre-tout relativiste, elle compare donc celles qui se battent ici pour ce voile et celles qui se battent là-bas contre ce voile - leur prêtant donc en creux le même courage - et renvoie dos à dos, en filigrane, leurs « bourreaux ». Proviseurs de lycées français et ayatollahs, même combat.
Il est vrai qu’au concours Lépine du parallèle le plus grotesque, son groupe NFP a toujours excellé : Raphaël Arnault voit dans le hijab un rouge à lèvres, Aurélien Taché un serre-tête et Éric Coquerel un voile de mariée catholique. Devraient venir ensuite - il reste beaucoup de députés - le vernis à ongles, les bas résille, les escarpins, les boucles d’oreille et le Chanel Numéro 5.
On dit souvent, s’agissant de la Palestine, du Hamas, du Hezbollah et donc de l’Iran, que les prises de position de la gauche sont dictées par son souhait ardent de ne pas heurter son électorat. C’est vrai, mais pas seulement. Il y aussi l’hérédité et l’atavisme. Il faut se souvenir que de Jean-Paul Sartre à Michel Foucault en passant même, un long temps, par Simone de Beauvoir, les penseurs de gauche français ont eu un faible pour le régime des mollahs. Ils soutenaient alors les militants du Tudeh, Parti communiste iranien. Renverser le chah, c’était chasser l’Occident d’Iran. « On ne pensait pas que la révolution allait se transformer en cauchemar islamiste », disent aujourd’hui ces mêmes militants du Tudeh. Mais, en France, rien ne sert de leçon à personne. Jamais.
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Il est des moments où l’on attendrait d’une élue de la République, soit qu’elle prenne fait et cause pour cette jeune iranienne ou qu’elle se taise. Hélas elle en est incapable, enfermée qu’elle est dans son idéologie mortifère.
Ces pseudo féministes ne soutiennent absolument pas les femmes qui souffrent réellement, ces femmes victimes de cet islamisme obscurantiste qui prolifère à vitesse galopante. Leur lutte pour soit disant la défense des femmes n’est qu’une façade pour développer en occident une extrême gauche islamo facho oubliant complètement de se battre, un tout petit peu, pour améliorer le sort des Afghanes, des Iraniennes, etc. Ce n’est pas en pavoisant avec un foulard islamique que l’on défend les femmes, n’en déplaise à Rousseau et à Rima Hassan.