[EDITORIAL] Est-on désormais forcé de dire que Nahel était « un petit ange » ?

Anne-Laurence Petel

Anne-Laurence Petel, députée Renaissance d’Aix-en-Provence, est poursuivie par l’ire de l’extrême gauche. Une meute hurlante de députés (à l'instar d'Antoine Léaument) et de journalistes (comme Nils Wilcke) est à ses trousses. Son crime ? S’être demandé si la qualification de « petit ange » convenait bien à Nahel. Si le mot « délinquant » n’était pas plus approprié : « Conduire sans permis une voiture immatriculée en Pologne, ce qui est à peu près le symbole du trafic de drogues, qui refuse d’obtempérer une première fois, puis une deuxième fois, ça ne justifie aucunement le fait qu’il meure, mais ça explique qu’il se retrouve devant la police. »

Nahel n’est pas Émile. A-t-on encore le droit de le dire ? Que même le pire des délinquants reste un chérubin pour l’éternité dans le cœur d’une mère éplorée - même si, en son for intérieur, celle-ci se sent coupable de ne pas avoir su l’empêcher de se perdre - est compréhensible. Mais faut-il rappeler que pour la société, conduire sans permis une voiture suspecte, refuser à plusieurs reprises d’obtempérer, pour ne parler que de cela, n’est pas un comportement… angélique ?

Une mort tragique à un (relatif) jeune âge dans le cadre d’un affrontement avec les forces de l’ordre ne vaut pas auréole ni présomption de sainteté. C’est pourtant la partition que joue immanquablement, à chaque fois, l’extrême gauche. Zyed et Bouna, Adama Traoré… et même, il fallait oser, Abdoullakh Anzorov, assassin de Samuel Paty ! Sur un blog hébergé par Mediapart, un texte avait accusé la police de « barbarie » pour avoir « exécuté » le jeune Tchétchène de 18 ans. L’auteur anonyme de ce pamphlet, contre lequel avait porté plainte le ministre de l’Intérieur, avait finalement fini par remplacer le mot « barbarie » par celui de « dérive ». Mais on voyait à peu près l’idée.

Anne-Laurence Pétel - et c’est assez rare pour le signaler - n’a pas rétropédalé. Distinguer le bien et le mal, ne pas céder au relativisme qui détruit tout sur son passage est important pour elle, et elle ose l'affirmer. Dans un tweet, elle reproduit l’intégralité de son propos : « Pas un mot à rajouter, pas un mot à enlever. » La dictature de l’émotion ne passera pas par elle.

Dommage que son mentor, Emmanuel Macron, qui a tout de suite « lâché » la police de Nanterre, dénonçant, sans craindre de piétiner la présomption d’innocence du policier, des faits « inexcusables et inexplicables», n’ait pas eu son cran.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

57 commentaires

  1. Ne rêvez pas, Anne-Laurence Petel n’est pas une héroïne des temps moderne, Macron s’apercevant de la bourde que sa Premier ministre avant fait a envoyé quelques soldats tenter de faire croire que la ligne du gouvernement c’est la fermeté et non le soutient à la racaille.

  2. Cette dame a entièrement raison. un chat s’appelle comment, un chat. où est l’outrage, c’est plutôt en travestissant la vérité. qu’on devient malhonnête. Combien de nos gouvernants travestissent la vérité, d’où le mensonge éhonté des ministres du gouvernement. Au lieu de présenter la vérité, il la dissimule. Bravo Madame, vous êtes une vrai Française, une personne qui aime la FRANCE.

  3. Ca serait être de très mauvaise foi de dire que c’était un petit ange quand on connaît le passé décomposé qu’il avait déjà à 14 ans …..

  4. Pour faire taire ces députés LFI il faudrait que Macron décide une dissolution de l’assemblée nationale dès maintenant, car ces députés ont tellement mauvaise presse en France en ce moment qu’en cas de vote , leur nombre à l’assemblée devrait chuter d’une façon exemplaire .

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