[ÉDITO] Frontières viré de l’Assemblée : jusqu’où ira-t-on ?

C’est quoi, la prochaine fois ? La destruction des micros, des téléphones, des caméras ? Pire, peut-être ! On peut tout imaginer, après le spectacle de mercredi, dans l’enceinte du palais Bourbon, qui méritait de passer au 20 Heures de TF1 et France 2. Mais non. Des députés LFI… et socialistes (dont la voisine de banc de François Hollande !) bousculant, insultant, menaçant, invectivant, traitant de « fascistes » les journalistes de Frontières et leur intimant l’ordre de « dégager » sous les huées de manifestants, comme l’a rapporté Raphaëlle Claisse dans ces colonnes : voici le triste spectacle qui nous est donné de voir, en France, après huit ans de macronisme. Ces mêmes députés qui criaient, la semaine dernière, à la sédition, au 6 février 34, se sont comportés comme des voyous. Et cela - il faut se le répéter, car on a du mal à y croire lorsqu’on a un peu vécu sous cette Ve République -, au sein même du palais Bourbon, un lieu placé sous la police de Mme Yaël Braun-Pivet.
Journalistes de Frontières pris à partie et intimidés physiquement par des députés d’extrême-gauche : le média annonce porter plainte par la voie de maître @GWGoldnadel.pic.twitter.com/b6K3A0qr4O
— Observatoire du journalisme (Ojim) (@ojim_france) April 9, 2025
Incidents, Lucet et Frontières : du pareil au même
Une Braun-Pivet qui, dans son communiqué, laisse entendre que ce « bordel » est venu de nos confrères de Frontières ! Citons-la. « Au court de la période récente, plusieurs incidents impliquant des journalistes se sont produits dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. » D’emblée, ça part mal. « Plusieurs incidents » : c’est donc mettre sur le même pied le cinéma d’Élise Lucet avec ses tests anti-drogue dans la salle des pas perdus, en février dernier - car c'est évidemment à cet incident que la présidente de l'Assemblée fait allusion -, et la « bousculade » de mercredi. La présidente « condamne fermement ces incidents » (on connaît ça : on condamne les incidents, pas les auteurs !). Comme si les deux étaient comparables, du même degré de gravité. Plus loin, Mme Braun-Pivet rappelle que « l’accès des journalistes à l’Assemblée nationale est soumis à des règles d’accréditation : l’organe de presse doit être reconnu et le journaliste être en capacité de présenter une carte de presse ou une attestation de sa rédaction ». On ne rentre pas comme ça au palais Bourbon : l’autorisation qui est accordée l’est sous la signature de la présidente. C’est le cas, jusqu’à ce jour, des journalistes de Frontières.
Racaillisation
Or, ces journalistes, dûment accrédités, ont été contraints de quitter les lieux de manière quasi manu militari, sous la pression de députés se comportant en nervis. Des députés de gauche et d'extrême gauche qui perdent leurs nerfs, sans doute parce qu'ils n'ont plus le monopole de l'investigation. Frontières a eu l'outrecuidance de sortir un numéro spécial sur LFI : quasiment un sacrilège ! Au fait, ces journalistes troublaient l’ordre public ? Apparemment non. Ils faisaient leur travail, celui de couvrir un événement, du reste, extraordinaire et incongru : une manifestation d’assistants parlementaires LFI, dans l’enceinte du palais Bourbon, avec banderoles de la CGT. D’ailleurs, on serait curieux de savoir si cette manif avait été autorisée par la présidente. Passons. Une manifestation, donc, non pas pour demander de meilleures conditions de travail mais pour exiger, justement, que l’accréditation soit enlevée à Frontières. Deuxième incongruité. Du jamais-vu ! Il paraît que la France est le pays de la liberté de la presse.
La chienlit à l’Assemblée, un de mes collaborateurs agressé.@YaelBRAUNPIVET jusqu’où ira l’extrême gauche ? La prise du « capitole » en drapeau rouge ?
Je vous demande des sanctions exemplaires.
Dans la violence provoquée par l’extrême gauche, un collaborateur de mon groupe… pic.twitter.com/J6m9dmyCC0
— Eric Ciotti (@eciotti) April 10, 2025
On pense aux Chaban-Delmas, Edgar Faure, Louis Mermaz, Philippe Séguin ou Jean-Louis Debré qui ont trôné au perchoir. Que penseraient-ils d’un tel spectacle ? C’est donc, d’une part, la liberté de la presse qui a été bafouée par l’extrême gauche et, d’autre part, l’autorité même de la présidente de l’Assemblée nationale : des journalistes accrédités virés par une force illégitime. Mais l’autorité de l’État est bafouée partout en France, il n’y a donc pas de raison que l’Assemblée nationale échappe au phénomène, d'autant qu'elle est par définition la représentation nationale et que LFI incarne cette « racaillisation » d’une partie de la société française. Quatrième personnage de l’État, Mme Braun-Pivet devrait s’inquiéter d'un phénomène qui a franchi l’enceinte « sacrée ». Le palais Bourbon, nouveau territoire perdu de la République ?
Imaginez si...
S’inquiéter et sévir. On a comme un doute. En effet, car citons encore le communiqué de la présidente de l'Assemblée nationale : « Aucune démarche, pouvant s’apparenter à une mise en scène [sketch de Lucet] ou à des provocations [sous-entendu que la seule présence des journalistes de Frontières était une provocation ?] qu’elle qu’en soit la nature ne saurait être tolérée. » Plus loin : « La méconnaissance de ces règles peut donner lieu à des mesures restrictives d’accès à l’Assemblée et de retrait d’accréditation. » Et d’ajouter qu’un rappel par courrier sera fait à Frontières comme cela avait été le cas pour Élise Lucet. Comparaison n’est pas raison, mais ça fait diablement penser à ces victimes d’agressions, condamnées par un tribunal parce qu’elles ont blessé leur agresseur en se défendant. Et les journalistes (dont une jeune femme !) de Frontières ne se sont pas défendus, sont restés calmes. Imaginez, sinon… Imaginez, aussi, que ces journalistes aient été de Libé ou de L’Huma et qu’ils aient été traités de la même façon par ces sales fachos de députés RN. Imaginez… juste un instant, pour voir ce qu'on en dirait au JT de 20 heures. Parce que, évidemment, on en aurait parlé au 20 Heures.
Honteux ! @YaelBRAUNPIVET est-elle sous l’emprise de son bureau de gauche ?
Malgré des vidéos accablantes, les victimes deviennent coupables !
La gauche aurait donc le droit de bordeliser, violenter, insulter des personnes parce que les macronistes sont leur marionnette ? https://t.co/QmwWK37l0y
— Jean-Philippe Tanguy Ⓜ️ (@JphTanguy) April 9, 2025
Addendum : ce jeudi soir, le groupe écologiste demande « au Bureau de l’Assemblée nationale d’acter la suspension temporaire et immédiate de l’accréditation de Frontières à l’Assemblée nationale, jusqu’à la décision du Bureau quant aux règles d’accréditations des médias ».
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93 commentaires
Le VRAI visage des choses!
Y. Braun-pivet est la négation de la démocratie dans cette A.N. qui permet à la bande LFI de faire son spectacle de haine, de menaces, de violence, qui demande la suppression de l’accréditation de Frontières (que je ne connaissais pas, mais que je vais m’empresser de découvrir). Elle n’a pas sévi lors de la provocation de Lucet, mais quand ses amis gauchistes insultent et molestent, dans l’enceinte de l’A.N., les journalistes accrédités de Frontières, elle menace de revoir leur accréditation. Cette gauchise, amie de LFI et macroniste, coche toutes les cases méritant son renvoi, sa démission. Elle n’a plus sa place comme présidente, car partiale et complice avec l’extrême-gauche, intolérante avec la droite. Braun-Pivet démission, immédiate !
Les journalistes de frontières ont déposé plainte contre ces députés
Scandaleux cet épisode et plus encore suite à la mollesse de la présidente qui n’est vraiment pas à la hauteur de sa fonction.
Soutien aux journalistes de Frontières.
Le président, Mme Yaël Braun-Pivet peut-elle être sanctionnée, éventuellement, par le Conseil constitutionnel pour « accusations mensongères » et ou pour « exclusions (expulsions) abusives » de journalistes pourtant accrédités par l’Assemblée Nationale elle-même ?
Mme Yaël Braun-Pivet n’a-t-elle pas dans ce cas adopté une position politique orientée au profit de la gauche ?
L’Assemblée nationale, telle « Sciences-PO »*, et les universités françaises en général sont devenues des bastions politiques, où seules les règles gauchistes ont droit de cité.
Les députés devraient pouvoir voter une sanction à l’égard du Président, Mme Yaël Braun-Pivet.
Les RN, UDR, LR, LIOT réunis, devraient pouvoir faire une majorité ?
Quand aux socialistes, dont la présence de l’ex président de la République, Hollande, ils se distinguent en dehors de toutes les règles, doit-on être surpris par ces gens-là ? Évidemment non !
*voir article Sciences-PO Strasbourg.
Vance avait raison. La liberté d’expression en France n’est plus qu’un bon souvenir. D’ailleurs, au nom de quoi une certaine presse est financée par le contribuable, alors qu’une partie de la presse est interdite. Quels critères appliqués pour l’octroi d’argent public ? Des critères obscurs et/ou inexistants qui confirment que nous avons bien une presse d’État en France ? Si Frontière à publié des infos mensongères ou insultantes, les victimes peuvent déposer plainte. Dans une vraie démocratie, ce n’est pas à la présidente de l’assemblée nationale de décider quels journaux doivent être autorisés ou interdits. Sinon, ces méthodes rappellent de façon inquiétante le stalinisme.
Hier , le dessinateur satirique Plantu a fait un dessin de cette députée PS a la veste rose .
Ce pays est en voie de bordelisation et ça commence par ce qui devrait être un lieu de sagesse. Décidément le macronisme aura tout détruit Attilacron en tête.
Il est interdit d’interdire sauf pour la gauche qui a tous les droits !!
Qu’attendre de tout ce qui est issu de la Macronie championne de la couardise ? Plus rien n’étonne et la gauche purulente en profite . La grande victime est la France.
Et les sanctions contre ces députés gauchistes, on en parle !
Surtout ne jamais oublier que Mme Yael Braun-Pivet était socialiste de gauche.
La complicité du NFP se paye par la honte et la soumission, pauvre assemblée de valets et de peureux.
Grâce à Braun Pivet et le pouvoir, Science Po et l’assemblée ressemblent à un squat, mais Madame n’habite pas là et s’accroche au perchoir, comme un oiseau de malheur!
Madame Braun-Pivet, depuis son perchoir annonce que les trois journalistes étaient bien accrédités -par elle même- mais, bizarre, bizarre, ils ne devaient pas se trouver là et donc ils sont coupables et que ce sont ces pauvres députés et assistants parlementaires qui ont été violemment agressés à coup de micros de téléphones portables et autres objets contondants. Cela a été très bien montré sur les vidéos qui ont tourné en boucle, mais car il y a un mais, uniquement sur les télés fachos-d’extrême droite. Et donc, pour punir les trois journalistes agresseurs agressés, madame Braun-Pivet leur « sucre » leurs accréditations ! et pan, fermez le ban ! Si ce n’est pas de « la justice », qu’est-ce ? Moi, j’appelle ça une inversion des valeurs. Vous avez dit bizarre ?
La pauvre Yael Braun-Pivet vient de montrer son courage. Tout le monde a pu voir la vidéo ou une députée LFI à molesté une jeune journaliste. Mais pour la présidente de l’Assemblée, c’est la journaliste qui a fait de la provocation. Madame Braun-Pivet vous êtes une lâche à l’image des députés qui vous ont mise en place. Heureusement la France profonde est là. Mélechon, qui avait fait 23% aux dernieres Presidentielles, peine aujourd’hui, 2 ans après, à atteindre 12% dans les sondages. Il fait monter MLP de plus en plus et ce n’est pas une poignée de juges rouges qui empêchera le peuple de s’exprimer.