[ÉDITO] Investiture de Trump : de la roche Tarpéienne au Capitole !

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Ce lundi 20 janvier 2025, c’est donc le grand jour ! Donald Trump fait son retour en fanfare – et pas seulement avec les Village People ! - à la Maison-Blanche. Rarement, sans doute depuis des décennies, la cérémonie d’investiture d’un président américain (Inauguration Day) n’aura été autant commentée, attendue, redoutée aussi… Certes, on avait voulu voir dans « l’intronisation » de Barack Obama, en 2009, comme une sorte d’aube d’une ère nouvelle. Vous pensez bien, un Noir, enfin, à la tête des États-Unis ! Peu importât que le fringant président fût d’origine kényane par son père, anglaise et irlandaise par sa mère. Dieu merci, le charisme, les capacités de l’ancien sénateur ne se résumaient pas à sa couleur de peau ! Oui, le « come-back » de Trump est un événement historique. On aime, on n’aime pas Trump, c’est comme ça, c’est un fait. Historique, car c’est la deuxième fois dans toute l’histoire des États-Unis qu’un président succède à son propre successeur. La dernière fois, c’était en 1893 : le démocrate Cleveland avait succédé au républicain Harrison qui, lui-même, avait succédé à Cleveland. Comme une sorte de parallélisme des formes, à 132 ans de distance !

On lui prédisait un avenir de bagnard

Historique, ce retour de Trump, car, après l’assaut du Capitole en janvier 2020, beaucoup lui prédisaient un avenir en costume orange et fers aux pieds. On connaît le discours de Mirabeau, qui n’était pas un modèle de vertu (comme Trump !), prononcé devant la Constituante le 22 mai 170 : « Et moi aussi, on voulait, il y a peu de jours, me porter en triomphe ; et maintenant on crie dans les rues : la grande trahison du comte de Mirabeau ! Je n’avais pas besoin de cette leçon pour savoir qu’il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne ; mais l’homme qui combat pour la raison, pour la patrie, ne se tient pas si aisément pour vaincu. » Entre les honneurs et la déchéance, il n’y a jamais loin : le Capitole était le lieu du pouvoir à Rome et, à quelques mètres, se trouvait la roche Tarpéienne d’où l’on précipitait les condamnés à mort. Trump a frôlé la roche Tarpéienne en 2020 mais rentre au Capitole en 2025 pour prêter serment ! Aujourd’hui, le discours de Mirabeau va comme un gant, mais à rebrousse-poil, au 47e président des États-Unis.

On peut, du reste, tirer une leçon de vie, toutes proportions gardées, pour chacun de nous, de ce « come-back » fracassant. Les seuls combats perdus sont ceux qu’on ne mène pas, dit-on. À 78 ans, Trump, qui n’a jamais que quatre ans de moins que Biden, en fait une démonstration éclatante.

Tremble, « wokisme » !

Historique, ce retour de Trump, parce qu’il fait trembler tout un monde qui pensait avoir raison sur tout et pour toujours ou, tout du moins, pour le millénaire qui vient. Pour faire court, tout ce qu’on résume dans le mot « wokisme » va devoir en rabattre. Ainsi, « la politique officielle des États-Unis sera qu’il n’y a que deux genres, homme et femme », déclarait, le 22 décembre, le président élu qui affirmait vouloir en terminer avec le « délire transgenre ». On aime, on n’aime pas Trump, il n’empêche que sa réélection triomphale, notamment chez les classes populaires, marque probablement le retour à ce qu’on appelle le bon sens, aux valeurs fondamentales de l’Amérique, mais aussi, plus largement, à celles partagées par l’humanité depuis toujours. Des valeurs fondamentales défendues par cette fameuse « Internationale réactionnaire » évoquée par Emmanuel Macron à propos d’Elon Musk. On dit que les phénomènes qui parcourent la société américaine finissent, un jour ou l'autre, par aborder nos côtes européennes. Comme de nos jours, tout va plus vite...

Bien sûr, il convient de garder la tête froide : « Les États n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts », disait le général de Gaulle. Les États-Unis se sont toujours appliqués à cette maxime. Le businessman Trump n’en fera pas autrement. Et c’est bien ainsi. Pourvu que nous en fassions autant. Ceux qui imaginent qu’une « fraternelle réactionnaire internationale » va se nouer lundi soir autour du Capitole risquent d’en être pour leurs frais. Ce retour historique de Trump à la Maison-Blanche, c’est aussi le retour des peuples et des nations.

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Tout mes vœux à Monsieur Trump. Mais quand vous dites que ce qui advient aux Etas Unis arrive en Europe ensuite c’est vrai mais avec un petit bémol. Quand c’est une idiotie, le transfert est très rapide, mais quand c’est du bon sens ou intelligent, c’est beaucoup , beaucoup plus lent…

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