[EDITO] La France vacille, LFI veut faire voter… la PMA pour les transgenres !

Quand la gauche n’a plus rien à dire, elle se réfugie dans le sociétal. Discrédités par leur soutien éhonté aux émeutiers, les députés de La France insoumise cherchent un nouveau souffle, dans le registre éculé qui leur est cher : le progressisme échevelé. Ils ont présenté, ce mercredi, une proposition de loi pour réclamer de nouveau l'ouverture de la PMA aux hommes transgenres « nés biologiquement femmes et en capacité d'avoir une gestation ». Forcément. Sinon, cela s’appellerait GPA.

Le 15 janvier 2021, juste après le vote de la loi sur la PMA pour toutes, dans un entretien vidéo très instructif intitulé « PMA : il faudra aller plus loin » accordé à Mediapart, la députée LREM Coralie Dubost avait expliqué pourquoi la PMA sur les trans n’avait pas abouti : l’article les concernant avait été rejeté. Coralie Dubost affirmait, quant à elle, avoir voté pour - « C’est un progrès qui n’a pas eu lieu sur ce texte, je l’ai souhaité » - mais si ses collègues n’avaient pas embrayé, c’était « en raison d’une question de perception ». Ou, pour le dire plus clairement, la PMA pour les transsexuels avait été écartée des débats législatifs parce que susceptible de faire peur et, donc, de mettre en péril tout le texte. Coralie Dubost avait alors préconisé, coiffant comme elle le disait « sa casquette de juriste », « une QPC [question prioritaire de constitutionnalité] [qui permettrait] de lever cette ambiguïté ». Ce serait par le droit et pas par la loi qu’on y arriverait, avait-elle conclu. Il n’y aurait « pas forcément besoin d’un texte ».

Sauf que le subterfuge soufflé par Coralie Dubost a échoué, l’été dernier : le 8 juillet 2022, le Conseil constitutionnel, suite à une QPC posée par l’association GIAPS [Groupe d'information et d'action sur les questions procréatives et sexuelles, NDLR], a jugé l’exclusion des hommes transgenres de la PMA conforme au droit. Caramba ! Retour, donc, à la tentative d’intrusion par la loi. À ceux qui s’étonneraient du curieux sens de priorité de ces députés, on rappellera que LGBT et diversité sont les deux mamelles de LFI. Reste à savoir combien de temps la cohabitation pacifique de ces deux viviers électoraux pourra durer. Citons, en passant, le titre d'un article de Courrier international daté du 3 novembre 2021 : « Dans les pays arabes, être transgenre est une épreuve au quotidien. »

« L’Histoire ne repasse pas les plats », disait Céline… mais à l’occasion, elle remet le couvert : lorsque, en avril 1453, les troupes du sultan Mehmed II faisait le siège de Constantinople, la légende rapporte qu'on était si occupé, là-bas, à discuter du sexe des anges que l’on oublia (c'est bête) de défendre la ville. Nous ne sommes pas à Byzance, en 1423, mais en France, en 2023. On débat aussi intensément du sexe des gens que, jadis, du sexe des anges. Espérons que dans quelques siècles, pour décrire un débat inepte occultant un mortifère assaut extérieur, on ne parle pas, dans le langage courant, de « querelles françaises ».

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