[Edito] Le RN minoritaire ? Le prix du coup de force Mélenchon-Macron

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Article mis à jour ce 4 juillet.

Deux sondages coup sur coup risquent de doucher les espoirs des électeurs RN-LR. Ils provoqueront, bien sûr, les applaudissements frénétiques de la gauche embarquée dans l'aventure du NFP. Ce jeudi soir, un sondage Harris Interactive pour BFM TV annonce que l’alliance entre Macron et Mélenchon pourrait faire descendre le RN de 250-290 sièges envisagés à… 190 sièges à l’Assemblée nationale. En face, le NFP obtiendrait quelque 195 sièges, soit une majorité relative qui lui permettrait de désigner le Premier ministre.

Un autre sondage, réalisé par Harris Interactive et publié ce 3 juillet au soir par le site du magazine Challenges donne des résultats similaires en nombre de sièges. « Le RN et ses alliés ne sont plus crédités que de 190 à 220 sièges à l’issue du second tour des législatives, loin du seuil majoritaire de 289 députés qui aurait permis à Jordan Bardella d’entrer à Matignon », écrit le journal économique.

Ces sondages sont les premiers à prendre en compte la vague de retraits des candidatures close mardi soir à 18 heures. S’ils se vérifient dans les urnes dimanche soir, les patriotes français qui nourrissaient l’espoir d’une grande bascule seront évidemment déçus.

La « grande armée de gauche », montée de bric et de broc, intégrant Rima Hassan, Raphaël Arnault, Philippe Poutou, le PCF ou les Verts qui ont sur la conscience le désespoir des paysans, aura réussi à déposséder le RN d’une victoire quasi acquise à la loyale : il est arrivé, au soir du 30 juin, devant la coalition NFP et le parti au pouvoir. Il était arrivé lors des Européennes le 9 juin très loin devant tous les partis du spectre politique.

Macron nommera peut-être à nouveau Gabriel Attal à Matignon et continuera comme avant, au prix d’un virage à gauche, de quelques reniements et abandons et d’une paralysie partielle. Il gardera l’essentiel à ses yeux : le pouvoir. Sur le papier, cette stratégie est parfaitement légale. Légales les alliances, légaux les retraits, légales les menaces verbales.

Mais « bien mal acquis ne profite jamais », dit le proverbe. En réalité, le camp macroniste, qui tire les ficelles de cette basse manœuvre d’appareils, emportera une vraie-fausse victoire à la Pyrrhus, une victoire technique. Sur le fond, l’esprit de la démocratie, l’esprit des institutions, l’honnêteté des urnes et du fonctionnement de la Ve République sortiront, une fois de plus, salement cabossés de cet épisode. Car on n’enlèvera pas de la tête d’un Français sur trois qui a voté aux européennes, puis aux législatives en faveur du RN, qu’il est victime d’une manipulation honteuse, façon hold-up de nuit. Il aura fallu dresser contre le RN et les LR de Ciotti une armée impériale recrutée dans les pires bas-fonds de la gauche violente en fermant les yeux sur les profils et les idées, avec une seule promesse sans programme : battre le RN. Pour faire marcher les soldats de cet empire délétère, mû par l’intérêt financier et la soif du pouvoir, il faut agiter de grandes idées. Alors, Attal lance, ce 3 juillet au soir : « L’enjeu du second tour est d’éviter une majorité absolue dirigée par le RN qui a un projet aux antipodes des valeurs de la République. » Valeurs de la République, que de crimes on aura commis en votre nom !

Les crimes sont toujours punis. Cette victoire tactique a un prix. La Macronie a montré qu’elle était prête à tout pour conserver le pouvoir, même si elle finasse aujourd’hui (dans des termes si confus que personne n’en comprend le sens) sur la teneur de ses alliances avec LFI. Que la gauche, l’extrême gauche et le centre macroniste n’étaient que les différents doigts de la même main, tous unis et prêts à tout face au peuple des campagnes, des petites villes, face aux ouvriers et aux actifs qui votent massivement à droite.

Demain, le défi sera finalement bien plus grand pour la Macronie et l’extrême gauche si elles entreprennent de gouverner trois ans de plus sans majorité absolue, parmi les tensions, les factions et les divagations des mélenchonistes, que pour le RN et ses alliés. Confortablement installés dans l’opposition, Bardella et ses troupes attendraient sagement de cueillir le fruit mûr en 2027. La France, elle, s’abîmerait davantage, trois ans durant. A ce jour, rien n'est joué et les calculs cyniques de la classe politique qui a tant saccagé la France ne sont pas à l'abri d'un sursaut d'orgueil des électeurs de gauche dégoûtés par la combinazione, comme d'un autre sursaut d'orgueil, venu des électeurs de droite. Les Français ont montré qu'ils savaient parfois dire non.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

97 commentaires

  1. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne reste que deux jours à subir les assauts en règle de la honte pour la France, LFI et Macron les politiques orduriers.

  2. Je suis retraitée depuis peu, j ai jamais profité du système, j ai bossé, bossé, ces élections véritable supercherie me provoquent une véritable tristesse, colère, je regarde pour partir vivre dans un autre pays Espagne Portugal, je serai pas là seule à quitter le pays

  3. Arrêtons de gamberger. Personne ne sait ce qui va se passer dans les urnes. « Je ne sais rien mais je dirai tout » disait Colucci

    • Il disait également a propos des journalistes qui sautorisaient a penser que: quand on en sait aussi peu, on est autorisé

  4. Ils se disent défenseurs de la France mais ce ne sont que des « Mercenaires » qui s’offrent aux plus offrants!! Honte à eux !!

  5. Ce désolant amalgame de gauche éclatera dès que tous ceux qui vont à la soupe seront élu.Macron finira d’enfoncer la France et ouvrira un boulevard à la droite à la fin de ce désastreux mandat.
    A moins que les électeurs aient plus de convictions que ceux qui pensent ls diriger..m

  6. A cette excellente Chronique « funèbre » il manque cependant un élément essentiel : tout ça pour éviter que la gauche extrême descende dans la rue avec ses blackblocks.

  7. La honte n’est plus un facteur dont on tient compte en politique. Avant on s’abstenait si aucun des candidats restant en lice ne convenait ;maintenant on se compromet, y compris avec le diable.
    Pauvre France ;et c’est ça qui nous gouverne ou aspire à le faire.

  8. Philippe de Gaulle : Conversation avec son père à Londres. « «   Repoussant une gelée de couleur violette qui ne lui disait rien, il revint sur nos compatriotes : ils ont fait ce qu’ils méritent, en particulier les élites qu’ils ont choisies mauvaises. Parce que quand les élites sont mauvaises, c’est qu’on les a choisies mauvaises. On a l’armée que l’on mérite, on a les élus que l’on mérite et on a le gouvernement que l’on mérite. Si on est minable, on a un gouvernement minable, une armée minable et des élites minables » » De Gaulle , mon père… Entretien avec Michel Tauriac

  9. Oui, mais nous, français et françaises lambda, français de souche, les silencieux, ceux qui ne sont jamais interrogés dans les sondages, nous sommes là depuis plusieurs années déjà, et voterons pour le RN. Ces macronistes et LFI n’imaginent pas un seul instant combien nous sommes nombreux ici (Bretagne) a soutenir le RN. Aujourd’hui ce n est plus de la détestation que l’on éprouve, mais un dégoût incommensurable vis a vis de ceux qui sont prêts à tout pour garder leur fauteuil. Une gauloise réfractaire, saine d’esprit, qui a fuit une ville grand remplacée du 7.8.

  10. Le camp du Bien auquel s’est rallié les LR historiques et la macronie portera la responsabilité de la fin de la France

  11. Comment admettre d’être gouverné ainsi Nous avons là un bel exemple des effets de la perversité narcissique Cette période restera pour tous celle du mensonge et de la manipulation. Les politiques qui ont précédé n’étaient , à l’exception d’un seul, que des petits joueurs .

  12. Cette victoire de Macron telle que décrite dans l’article n’en sera pas une pour lui: il y aura un prix, et il lui faudra manger dans la main des pires gauchistes: Boyard, Garrido, Communistes.

  13. Les français ont leur destin encore (un peu) en main ! Mais surmonteront-ils la peur instillée par nos chères élites bien-pensantes ? Oseront-ils déjouer les sondages et aller jusqu’au bout de cette dynamique « dégagiste » ? Ou préfèreront-ils être une fois de plus, les cocus de l’histoire ?

    • La contre attaque était décidée et mise n place bien avant la dissolution, elle faisait partie du plan. La seule question est : les Français sont ils prêts à résister par tous les moyens et jusqu’à quelle extrémité? Car ne nous y trompons pas, la mise en esclavage, de tous les opposants à cette coalition, est la suite du plan européen. Le peuple Russe a mis 80 ans à purger et nettoyer la pourriture du régime communiste et le travail d’assainissement se poursuit. Mais le peuple Russe, dans sa majorité, est uni derrière un chef. Combien de temps, nous et avec combien de morts, mettrons nous à nettoyer les écuries d’Augias françaises? Car ne nous y trompons pas, malgré toutes les bonnes âmes et pensées humanistes la guerre civile restera la seule option. Le RN n’est certes pas parfait, mais il reste la seule porte ouverte pour tenter de contrer en partie la mise en esclavage de l’Europe. Espérons qu’une majorité de cerveaux encore lucides prenne conscience de la situation.

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