Le martyr de Lola

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Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 17/10/2022.

Le martyr de la petite Lola sauvagement assassinée en octobre 2022 par une femme pourtant sous OQTF et qui n'aurait donc jamais dû se trouver ce soir-là à Paris, restera à jamais gravé dans nos mémoires. Retour sur une affaire qui, dans un premier temps, a peu ému la classe politique et médiatique.

Nous sommes lundi matin, deux jours et demi après l’horrible meurtre de Lola sur le chemin du retour de l’école, et aucun membre du gouvernement, si prompt habituellement à manifester bruyamment son indignation pour des peccadilles montées en épingle, ne s’est exprimé. Avec un sens aigu de l’à-propos, eu égard au profil des individus mis en garde à vue, et sans crainte de heurter les réseaux sociaux qu’il devrait savoir pourtant hautement inflammables, Emmanuel Macron se fend en revanche d’un beau message de repentance en ce jour anniversaire du 17 octobre 1961 à l’endroit des « indépendantistes algériens ».

La ville de Paris est également d’une discrétion de violette. Sur le compte Twitter d’Anne Hidalgo, on cherche en vain, depuis vendredi,  le nom de Lola, fillette massacrée dans la ville dont elle est maire. En revanche, un mot vibrant, dimanche matin, soit 36 heures après les faits, pour signifier « tout [son] soutien à Élisabeth Moreno », martelant que « Paris, ses valeurs, son histoire sont incompatibles avec le racisme ». Les valeurs de Paris devraient être aussi incompatibles avec le crime et l’infanticide, non ? Le maire du XIXe, François Dagnaud, est également désespérément muet : son seul tweet du week end concerne l’inauguration d’un gymnase.

Ne perdez pas non plus votre temps du côté des féministes - aucune mention de Lola sur le compte Twitter de Sandrine Rousseau ni de Clémentine Autain. Rien, non plus, sur le hastag #MeToo. Une information judiciaire a été ouverte pour les chefs de « meurtre sur mineure de moins de 15 ans en lien avec un viol commis avec actes de torture et de barbarie » et « recel de cadavre », mais ce genre de féminicide sur fond de viol ne les fait semble-t-il pas réagir.

Les grands médias s’en tiennent également au minimum syndical. Sur ces mêmes réseaux sociaux circule une vidéo de l’INA datant de 1976. La comparaison est flagrante : Roger Giquel annonce, dans le journal de 20 heures de TF1, le meurtre d’un enfant enlevé par Patrick Henry en commençant par ces mots tragiques : « La France a peur. » Faut-il que la France, mithridatisée, se soit lentement habituée à l’ensauvagement pour regarder, ainsi, à côté ? Ou est-ce l’identité des suspects qui dérange ?

En attendant, ce lundi, tous les parents de jeunes collégiens - l’âge où l'on commence à rentrer seul de l’école - pleurent pour la petite Lola et tremblent pour leurs propres enfants. La France a peur, mais cette fois, elle n’a pas le droit de le dire.

Il faudra attendre 11h30, et une incroyable pression des réseaux sociaux interpelant bruyamment les élus et le gouvernement pour qu'enfin Pape Ndaye communique : il annonce s'être rendu au collège Georges Brassens, où Lola était scolarisée. À leur tour, à 15h00, Anne Hidalgo et François Dagnaud lui emboîtent le pas, se fendant d'un tweet où il est question "d'émotion" et d'effroi". Près de trois jours après.  Emmanuel Macron, Gérald Damanin et Éric Dupond-Moretti, eux, n'ont toujours pas écrit les quatre lettres de Lola. Pourquoi ?

(Dernière mise à jour le 18/10/2022 à 07h30)

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:30.
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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

155 commentaires

  1. Équation très facile à résoudre. Pas la bonne victime. Pas les bons coupables. Toute cette affaire ira rejoindre le « sentiment d’insécurité » si cher à notre vaillant garde des sceaux, l’essentiel étant de toute façon de ne pas faire d’amalgame et bien sûr (et surtout) de ne pas faire le jeu de l’extrême droite. J’exprime toute ma peine et ma compassion aux parents de la petite victime qui a connu un sort funeste et qui pourrait être encore près des siens si nos politiques avaient eu le courage de faire des choix différents.

  2. Toutes mes pensées vont d’abord à cette pauvre gamine, à ses parents et à ses proches. J’ose espérer que la main de la justice ne tremblera pas pour punir sévèrement les coupables et que tout va enfin être mis en oeuvre pour que de telles abominations ne se reproduisent plus. Paris fut une ville lumière, la France chérie pour son art de vivre, devrons nous maintenant avoir la peur comme seule compagne. Je m’y refuse et condamne avec la plus grande fermeté tous les politiques et ceux qui les ont amenés à ces postes, d’avoir ainsi pu détruire mon pays, sa culture et ruiné tout ce que nos ancêtres avaient su bâtir.

    • N’y aura-t-il jamais, pour tous ces gouvernants et particulièrement, ces derniers sans oublier MME Hidalgo, un tribunal, non pas pour crime contre l’humanité, mais saccage de la France et de son identité ? Qui se souvient de cette chanson de Charles Trenet : « Douce France « Elle mériterait d’être écoutée dans les écoles !
      ,

  3. Winston Churchill : “Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.”

  4. La France a peur, mais cette fois, elle n’a pas le droit de le dire. SI on veut dire la vérité il faut dire TOUTE la vérité., Il faut dire de qui et de quoi les Français doivent avoir peur. Cette vérité elle a un nom. Cette violence jusqu’à l’abject, elle a ses sources, ses auteurs, ses codes et ses formes. Constantes, historiques, caractéristiques. Statistiques ! Ces faits ce ne sont pas des faits divers, sont des faits de guerre. Une guerre de civilisation. Qui se déroule sur fond d’une immigration invasion qui nous détruit.

  5. maintenant, vous savez pour qui roule toute la classe politico- médiatique, qui elle représente et en quelle mépris pour ne pas dire plus, elle vous tient, en fait nous sommes occupés avec la complicité de cette classe et de ces représentants, pour moi, intolérable, abominable. La Résistance c’est quand ? Ah oui nous n’avons plus l’Angleterre pour nous soutenir, nous sommes seul, c’est beaucoup plus dur. Cordialement.

  6. Autant de bassesse et d’indignité de la part des politicards et médias ne peuvent que nous inciter à la révolte et à la haine d’un système corrompu et lâche, et qui dépasse l’entendement. Macron lui, a oublié totalement nos appelés disparus en Algérie qui ont été dévorés par les chacals ainsi que les civils Français massacrés par le FLN. La postérité ne retiendra que sa traîtrise et son mépris de la France, et par conséquent, de cette pauvre Lola sans doute pour lui un simple fait divers.

  7. Honte à Macron qui parle de la repentance pour les Algériens et rien pour Lola assassinée par une sdf de quelle origine ? algérienne !!!

  8. Père d’une petite de 12 ans, je ne vous cache pas le courant glacé qui vous parcourre la moelle épinière lorsque l’on prend connaissance de ce genre d’atrocité. Maintenant, les médias mainstream évoquent ce drame, mais ils demeurent curieusement tellement vagues et laconiques que cela en devient suspect.

    • Idem. Ma fille de 12 ans rentre toute seule du collège. Pensées émues aux parents dans cet horrible cauchemar qui ne les quitteront plus.

  9. Bien sûr que c’est l’origine des mis en cause qui donne des timidités de violette à nos élus. …. Ah, si Lola avait été voilée et les auteurs des Francais de souche….

  10. Quand on lit les noms, car ils sont connus, et ont été publiés ici ou là, des quatre criminels mis en garde-à-vue, nous sommes en droit de nous poser la question : « qu’est allée faire E. Borne en Algérie ? »
    C’est l’horreur au quotidien.
    Va-t-il falloir que se soit l’enfant d’un homme ou d’une femme politique, d’un ou d’une juge, d’un ou d’une journaliste…, pour que tout ce petit monde daigne enfin se réveiller ?

  11. Dans l’échelle des prétendues « valeurs de la république », il semble que l’offense subie par Elisabeth Moreno parce que l’on avait eu l’outrecuidance de lui demander de parler un peu moins fort soit une agression pire que le calvaire de la jeune Lola. Ce gouvernement et ses alliés gauchistes, féministes, islamistes et médiatiques est à vomir.

  12. L’horrible meurtre de Lola ne passionne pas la Gauche Nupes en passant par le chef de l’état et la maire de Paris. Grave. Faut bien voir que la personne qui aurait avoué ne favorise pas à un commentaire de ces gens là. La répression des indépendantistes Algérien semble plus passionnant pour monsieur Macron alors que ces indépendantistes avaient déjà du sang sur les mains, quant on joue avec le feux on risque de se bruler. Ce qui n’empêche que tout assassinat est un acte inhumain mais quant il s’agit d’en enfants c’est le bagne à perpétuité incompressible. La peine de mort est bien trop douce par sa promptitude.

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