[ÉDITO] Macron illusionniste : j’existe, et l’Europe aussi !

C’était astucieusement cousu. Macron souhaitait s’adresser aux Français pour parler « de la situation internationale et de ses conséquences pour notre pays et pour l’Europe ». On attendait le fameux plus d’Europe, accroché par un élastique à toutes les difficultés de la construction-destruction du continent : il est venu après tardivement, plutôt rapide, discret. On attendait le Macron chef de guerre, il est aussi venu, mais habillé d’humilité, camouflé sous la hauteur de vue, après la raclée subie. On attendait le danger survendu, il est venu aussi (« Qui peut croire que la Russie s’arrêtera à l’Ukraine ? »), mais plus subtilement qu’on aurait pu le redouter. Les Français ont vu un Macron débarrassé de ses réflexes égotiques et emphatiques, masquant ses obsessions européennes et mondialistes avec une certaine efficacité. Voilà pour la forme. Le fond est plus révélateur.
Il fait état de la rupture de l’ordre du monde. Et rappelle même le tragique million de morts et de blessés en Ukraine. Fini les Bisounours de la mondialisation où chacun fait semblant de s’aimer d’amour tendre, une main dans le portefeuille du voisin. Elle a beau réunir ses chefs d’État et organiser d’orgueilleuses palabres vides de sens – ce qu’elle fait le mieux -, l’Europe est en réalité mise au pied du mur, et Macron avec elle.
Palabres entre Européens
Aux grands moments, aux grands hommes, il faut un grand ennemi. Comme au bon vieux temps de la guerre froide, la Russie est habillée en envahisseur. Il est vrai que personne ne l’avait vue envahir l’Ukraine et que, s’il semble illusoire d’imaginer les Russes défiler sur les Champs-Élysées, les pays qui entourent l’empire de Poutine ne sont pas rassurés - les pays baltes en tête. Il est vrai qu’elle s’arme à grande vitesse. « Aujourd’hui, on ne peut plus croire la Russie sur parole, explique Macron. La menace russe est là et touche les pays d’Europe. » Elle a « violé nos frontières », elle « tente de manipuler nos opinions », elle « se réarme ».
Alors Macron fait ce qu’il fait le mieux. Il parle aux Français et organise des palabres. Aucun des gouvernants de l’Allemagne, de l’Italie ou du Royaume-Uni n’a donné à son peuple, ces jours-ci, ce genre d’homélie. Mais Macron lutte contre un ennemi bien plus puissant que la Russie, que la colère de Trump ou que la résurgence des droits de douane : il lutte contre le néant. On a entendu, bien exprimé, trois cris distincts et complémentaires : « J’existe », « la France existe » et « l’Europe existe ». Trois cris révélateurs de l’état du pays et de son Président. Le tout mis en musique dans un savant nuage de fumée.
« Toutes les initiatives qui vont vers la paix vont dans le bon sens et je veux, ce soir, les saluer », explique celui qui évoquait, le couteau entre les dents, l’envoi de troupes françaises sur le front. Alors que Trump et Vance ont eu l’initiative de la paix et mènent les négociations sans se soucier le moins du monde ni de l’Europe ni de la France, encore moins de Macron, le Président français veut « continuer à soutenir l’Ukraine jusqu’à la négociation d’une paix solide avec la Russie ». Il a des idées sur cette paix qui « ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine ou un cessez-le-feu fragile ». On entend Trump et Vance murmurer « Cause toujours »…
Inquiétude pour la souveraineté française
Il « réunira les chefs d’État à Paris, la semaine prochaine ». Encore un sommet de l'impuissance. Et entend réarmer. Soit. En enrobant tout cela d'un européisme diffus. « L’Europe de la défense que nous défendons depuis huit ans devient donc une réalité, jubile le chef de l’État, soudain inquiétant. Cela veut dire que des pays européens sont davantage prêts à se défendre et se protéger, qu’ils produisent les équipements dont ils ont besoin sur leur sol, qu’ils sont davantage prêts à coopérer. » C’est clair comme un jus de chique, mais on est inquiet pour la souveraineté française. Et la main tendue à l’Allemagne ne rassure pas. « [...] répondant à l’appel historique du futur chancelier allemand, j’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection, par notre dissuasion, de nos alliés du continent européen. Quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République, chef des armées. » Si vous avez compris, c’est qu’il s’est mal exprimé…
Macron va orchestrer une coopération militaire européenne, mais comment, avec qui, avec quel argent, quelle stratégie, quels efforts de la part des pays européens qui n’ont aujourd’hui pas vraiment investi dans leur armée, comme l’Italie ou l’Allemagne. On va donc sortir les investissements militaires du déficit public. Soit. Il faudra malgré tout payer quelques dizaines de milliards d’euros, au bas mot. Où ce pays exsangue les trouvera-t-il ? Macron reste Macron.
Tout sauf une ligne claire qui devrait commencer par un constat d’échec. L’UE, qui a coûté si cher à la France en argent comme en perte de souveraineté, a été écartée du jeu comme un vulgaire palefrenier, avant d’être trahie par Zelensky lui-même, revenu vers Trump avec les meilleures intentions du monde. Comme s’il ne croyait pas à l'efficacité de l’appui réitéré de l’Europe. La France craint avec raison de subir, après le coût de la guerre, celui des droits de douane. Le retour des mondialistes à la réalité est décidément brutal, mais ce sont comme d'habitude les Français qui s'apprêtent à payer la facture.
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207 commentaires
J’ai oublié d’évoquer l’aspect financier. Une terrifiante réalité apparaît au grand jour. Monsieur Macron endette la France volontairement depuis le COVID. C’est l’assurance vie de l’Europe et de son rêve illusoire d’une intégration totale. La sortie de cette lessiveuse qui détruit les souverainetés est impossible à cause de cette dette.
La France a-t-elle raison de s’inquiéter ?
Oui, les Français et les Européens ont de bonnes raisons de s’inquiéter, non pas de la Russie, mais des individus qui les dirigent et qui sont prêts à tout pour fédéraliser leur Europe, quoiqu’il en coûte en vie humaine.
La force nucléaire nous protégeait tant qu’elle n’était pas à la disposition d’un ado mégalo.
Depuis la perte de leur gourou Biden, les européistes paniques et sont capables du pire.
Le pays où habite macron doit être bien éloigné du notre. Ici c’est l’islamisme qui tue mais il nous faut nous armer afin de pouvoir se défendre des Russes ??Curieuse façon de protéger la population dont il a la charge. Bref. Encore plus étonnant, il est mort de peur devant les banlieues mais voudrais pouvoir affronter, toujours les mêmes, les Russes. Très difficile à suivre comme raisonnement. Sinon il manie bien les mots qui pourraient faire peur, il faut dire qu’avec le covid il a eu un certain entraînement.
Si tu veux diriger les hommes entretien la peur, et tu en fera ce que tu veux. C’est exactement ce qu’il fait et ce que nous suivons.
Certains nous décrivent, du fait de notre religiosité, d’avoir un ami imaginaire. Ce président laïque manifestement se trouve des ennemis imaginaires.
Plutôt que d’envoyer des troupes je conseille à ce matamore d’aller lui même se positionner face aux troupes russes . Il est certain de les terrifier et de provoquer leur débâcle . Surtout si le Mozart de la finance est secondé par son copain , le Paganini du piano à queue .
Le numéro qui nous a été servi hier soir est un concentré d’obsession idéologique et de contradictions macronisme. Peu importe ce que monsieur Macron nous dit, il mime la détermination mais n’a pas la main. Heureusement d’ailleurs car imaginez ce qui se passerait si les pays Européens avaient effectivement réarmé depuis dix ans, il nous amèneraient à faire la guerre à la Russie. Heureusement Trump a décidé de forcer la paix et de trouver un modus vivendi avec Poutine en pensant plus loin que le bout de son nez. Monsieur Macron se voit chef de l’Europe, alors nous appeler au patriotisme qui est une notion propre à chaque peuple est une aberration. Faire croire que la Russie peut nous attaquer demain est au mieux stupide et au pire une manœuvre politicienne pour exister, c’est pitoyable et dangereux. Le pire c’est que la prochaine guerre la plus probable mettra plutôt en péril la sécurité intérieure.
Entièrement d’accord avec vous. L’islamisme avance à pas caché, à pas de loup, en France, tisse ses réseaux Et Macron et ses adeptes font semblant de ne rien voir.
Pas écouté ce comédien, un treillis et un sac à dos avec un pistolet à bouchon et direct sur la ligne de front, le temps qu’il réunisse ses troupes et la guerre sera finie depuis longtemps. Il ferait mieux de s’occuper de notre sécurité intérieure !
Dramatiser, faire peur est une méthode infaillible pour galvaniser un peuple mais aussi pour le détourner de problèmes au moins aussi importants que l’on a pas la volonté d’affronter pour raisons personnelles. Le quoi qu’il en coûte revient au galop, sur un pays que ses dirigeants ont décidément beaucoup de mal à bien diriger.
petit oubli de Tartarin, des troupes françaises une centaine d’hommes sont déjà dans le spays Baltes depuis 2022, pour protéger leur espace aérien, et nous avons aussi des soldats en Roumanie, au cas où, quelle farce.
Encore deux ans à tenir. Snif!
à Realiste : plutôt ‘Le Cri’ de Munch !
8 ans après le début de son 1er mandat, il a virer le Chef d’état major des armées qui était le général De Villiers, qui lui ne voulait pas qu’on rabote son budget et voulait qu’il augmente, 8 ans de perdu, où le tartarin de l’Elysées a blablaté, il ne représente que lui, nous on en veut plus, dehors le pitre.
Les gesticulations désespérées d’un type qui veut nous emmener dans ces délires, dont la seule obsession est de continuer à exister.
Je n’avais nullement l’envie d’écouter notre petit président, ce que j’ai fait. Votre résumé Monsieur Baudriller me suffit quoiqu’il ne m’apprend rien. Côté face, l’esprit belliqueux, côté pile, un brin pacifique, mais pas trop histoire de mettre en avant la dissuasion nucléaire enfin ce qu’il en reste en France. A part cela, les européistes devront bien subir la loi du plus fort qui en l’occurrence se trouve être les Etats-Unis. Quant à la Russie, on a beau la blâmer de tous les maux, elle n’a que faire de tous ces pantins qui l’ont trahie bien avant qu’elle n’attaque l’Ukraine. Le seul vrai malheur, ce sont les peuples qui servent de chair à canon. Le reste comme dirait notre ami, Gilles William Goldnadel, n’est que littérature.
Si les EU se désengagent il est évident qu’il faudra se réarmer , ce qui aurait du être fait durant ces huit années de notre Président qui tout à coup , alors qu’il nous avait dit que l’Europe c’était la garantis de la paix , nous annonce la prochaine guerre étant le seul chef d’état à le faire. Ah, si , il y a aussi Van Der Leyen . Macron-VDL…l’Europe, l’Europe , l’Europe.
Peut-être échangent ils déjà des mails auto-effaçables pour commander des milliards de masques à gaz cette fois-ci