[ÉDITO] Pour Prisca Thevenot, les agriculteurs ne sont pas chez eux au Salon de l’agriculture

Capture d'écran ©RMC
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Prisca Thevenot, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement, est encore toute tourneboulée, ce lundi, dans la matinale de RMC, par les propos « vraiment, extrêmement choquants » (sic) entendus, samedi matin, au Salon de l’agriculture : « Nous sommes chez nous. » De la part d’une « centaine d’agriculteurs », précise-t-elle.

Elle attrape avec gourmandise la perche que lui tend obligeamment Apolline de Malherbe : « Cela fait évidemment écho, j’imagine, à on est chez nous, qui est un slogan historique du RN et de l’ancien FN ? », demande la journaliste. « Vous avez tout dit, vous avez exactement tout dit ! » la félicite, dans un cri du cœur, la porte-parole du gouvernement. « Nous ne devons pas tolérer ce genre de propos », poursuit-elle, les yeux humides, évoquant son histoire personnelle qu'elle fait remonter jusqu’à Jean-Marie Le Pen avec l'espoir que l’épouvantail fonctionne encore (un petit peu).

Bref, on l'a compris : pour Prisca Thevenot, les agriculteurs ne sont pas chez eux au Salon de l’agriculture. Puisque ceux qui le revendiquent sont d’extrême droite et « vraiment, extrêmement choquants ». Mais on se gratte la tête : s’ils ne sont pas chez eux au Salon de l’agriculture, où le sont-ils ?

Plus dans leur ferme, où les fonctionnaire de l’Office français de la biodiversité, armés comme des shérifs, débarquent sans crier gare et « se prennent pour des cow-boys », selon l’expression d’un représentant de la FDSEA de l’Eure, rencontré, lors des barrages de tracteurs, sur celui de Buchelay.

Plus dans leur GAEC, où la surtranscription française des normes européennes, avec cette manie de vouloir être le premier de la classe qui fait du zèle et court devant, les consomme, les use, les étrangle, les commande et les ficèle.

Plus chez les acheteurs de l’agroalimentaire, qui leur préfèrent, jusque sur notre propre sol, des produits étrangers moins coûteux, soumis à des normes moins sévères. « C’est la casse sociale, nous sommes délocalisés, comme les ouvriers il y a quelques années », s’écriait devant moi, les larmes aux yeux, une éleveuse, sur ce même barrage de Buchelay.

Et s’ils ne sont pas chez eux au Salon de l’agriculture, qui y est chez lui ? Emmanuel Macron, en Catherine II, traversant en majesté le village Potemkine et dispensant au passage, paternel et irrité, aux quelques moujiks réfractaires traînant par là et ayant l’outrecuidance de se prétendre chez eux quelques coups de knout sémantique dont il a le secret ? Les boyards qui l’escortent sont là pour les rappeler sèchement à la raison : ces croquants qui se prétendent chez eux dans le Salon dédié à leur travail, pour lequel nombre d’entre eux ont loué très cher un stand - en pure perte, pour certains, s’agissant de la journée de samedi, puisque des halls ont dû être vidés en raison de la visite présidentielle -, c’est « vraiment, extrêmement choquant » !

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

108 commentaires

  1. En même temps, pour reprendre une expression célèbre, cette brave dame n’a pas inventé l’eau sucrée; aussi servile qu’un Véran mais encore moins futée :)

  2. Quand on cherche désespérément une lueur d’intelligene dans le regard de Prisca Thévennot, on ne peut que se conclure que cette femme n’a pas sa place comme ministre en France….et pas même dans son pays d’origine ne leur faisons pas offense….

  3. Si pour elle, les agriculteurs ne sont pas pas à leur place au Salon de l’Agriculture mais qui d’autre le serait ? elle-même peut-être ? Mais qui est-elle pour sortir de telles inepties ? Une de plus au Gouvernement où l’intelligence, la connaissance et la compétence ne sont pas au rendez-vous. Comment espérer une amélioration de notre pays avec de telles personnes aux manettes ? Ce n’est pas le fond que nous touchons, c’est plus grave encore.

  4. Plus exactement, pour nos dirigeants, les Français ne sont plus chez eux en France. Ils sont indésirables et tout juste tolérés sur le territoire national. Mais que voulez-vous, il faut bien que quelqu’un paie l’impôt …

  5. S’il y avait un Salon de la Sottise (restons polis….) la dame porte-partole s’y sentirait probablement chez elle.

  6. Même Sibeth Ndiaye, voire ségolène Royal, dans leurs habituelles envolées, n’auraient osé dire une telle stupidité !

    • Pas d’accord ! Les deux que vous citez sont des championnes hors concours ! Ne jamais oublier que c’est notre Ségolène nationale qui, perchée (c’est le mot qui convient dans son cas…) sur la muraille de Chine a évoqué la « bravitude » !
      Pour l’instant, Prisca n’atteint pas encore ce niveau ! Même si en macronie, à chaque jour son nouveau record…

  7. Pour Prisca Thevenot, les agriculteurs ne sont pas chez eux au bouts d’une corde ??? Ou dans 1 énième barrage, prenant ainsi les 100 dents en otages ? Ou mieux, 1 génocide Familial, c’est plus rapide au final ? Ca manque encore 1 poil d’organisation !…

    • Excellente, et redoutable, question ! ;)
      Personnellement je serais tenté de croire qu’elle ne fait que répéter mot à mot ce qui se dit en conseil des ministres, et ce, pour deux raisons : la première c’est tout simplement parce que je crois qu’elle ne dispose pas des capacités cognitives permettant le moindre effort d’imagination. La seconde, tient au fait que ce qu’elle raconte est tellement affligeant de bêtise que cela me parait tout à fait correspondre au niveau général de ce gouvernement de bras cassés, à commencer par notre Con-ducator bien-aimé !

  8. Extrêmement choquant . si cette ministre le dit c’est que c’est vrai . Il faut faire confiance . Comme en 2017 et encore en 2022 car c’est pour notre bien . Enfin c’est ce que pensent les électeurs confiants

  9. LE SALON DE L’AGRICULTURE appartient aux Agriculteurs…..Je ne vois pas pourquoi ces politicards bobos viennent faire les BEAUX…s’empiffrer gratuitement ,alors que les trois quarts d’entre eux ne connaissent rien à l’agriculture et ne font pas la différence entre une poulette et une pintade…..d’une vache avec un taureau (qui est pourtant repérable grâce à ses bijoux de famille ( pointe d’humour ) et pourtant c’est bien la réalité malheureusement

  10. Cette porte parole de Macron ne fait que suivre la ligne directrice de son chef : crier haro sur RN et surtout continuer à exiter la colère des paysans pour les pousser à la violence et se détourner de leur revendications et du soutien du public. Faute de Black blocs, Macron n’a plus que ce levier.

  11. Cette génération de jeunes ministres/ secrétaires d’état, …, militante écolo d’extrème gauche, est d’un sectarisme, d’un mépris du peuple , et d’une bêtise ahurissante. Ce sont des gens dangereux.

  12. Prisca Thévenot tient ici un commentaire désobligeant ce qui n’est pas étonnant car elle est inféodée au macronisme, bête à bouffer du foin (au salon de l’agriculture).

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