[EDITO] Pour S. Rousseau, égorger et retirer des livres, c’est tout pareil !

Capture d'écran ©LCI
Capture d'écran ©LCI

La scène se déroule sur LCI. Le thème de l’émission est la journée d’hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard. Le journaliste se tourne vers Sandrine Rousseau : « Pensez-vous qu’il y a l’offensive d’un courant islamiste radical à l’Éducation nationale ? », demande-t-il aimablement. Aucun piège, zéro difficulté. Il aurait aussi bien pu demander si l’eau mouillait, et si son nez était au milieu de la figure.

Mais pour Sandrine Rousseau, pas question d’acquiescer. Elle a trouvé la parade : « Mais il y a une offensive de tous les conservatisme sur l’école […] il y a aussi une offensive des conservateurs catholiques ».

Le journaliste fait une objection judicieuse : « Mais ils n’assassinent personne ».

Sandrine Rousseau contre-attaque : « Bah en tous les cas ils retirent les livres des bibliothèques ».

C’est vrai qu’égorger et enlever des livres sur une étagère, c’est vraiment tout pareil. Aucune différence. Passons sur le fait que tous les livres, évidemment, ne sont pas à mettre entre les mains des enfants (en quoi les retirer serait un crime ?)… et qu’elle même, si l’on va par là, aurait jeté très loin les livres de Zemmour si d’aventure - pure science fiction dans une fac rouge - elle en avait trouvé là où elle enseigne. Le délicieux traitement que réservent ses amis LGBT au livre Transmania de Dora Moutot et Marguerite Stern suffit à s’en convaincre.

Sandrine Rousseau, qui ne se laisse pas démonter, ouvre ensuite un improbable et immense sac fourre-tout : « Moi, je suis contre tous les conservatismes, celui-ci est dangereux, il n’y a pas de problème, mais d’autres aussi le sont. Et donc, je voudrais vraiment que l’on préserve l’école des assauts du conservatisme. » Abdoullakh Anzorov et Laurence Trochu même combat, Mohammed Mogouchkov et François-Xavier Bellamy, aussi, cela saute aux yeux.

La séquence ridicule prête à rire, comment pourrait-il en être autrement ? Mais il ne faut pas oublier que Sandrine Rousseau est députée. Et les lignes d’égalité grotesques qu’elle tire avec une insondable mauvaise foi sont doublement scandaleuses : parce qu’elles jettent l’opprobre sur des honnêtes gens en les comparant à des assassins. Parce qu’elles dédramatisent les exactions des assassins, qu'elle assimile à d’honnêtes gens n’ayant pas commis d’autre crime que celui de ne pas être d’accord en tous points, sur le plan sociétal, avec Sandrine Rousseau.

Qu’il soit toléré que la gauche puisse ainsi assimiler ses adversaires politiques à des meurtriers terroristes démontre une fois de plus la force de son magistère moral. Un magistère moral de plus en plus absurde et insensé, certes, mais toujours omnipotent.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

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