[EDITO] Remaniement : Macronie, un canard sans queue ni tête

belloubet

Avant-hier, la chose semblait quasiment acquise. Eh bien, non, François Bayrou ne pilotera pas le mammouth. D’ailleurs, il ne pilotera rien du tout. Il ne sera pas ministre. Pas certain que cela émeuve beaucoup les Français. Mais ce petit feuilleton autour de cette arlésienne qu’est devenu le remaniement est révélateur. Juste un mois que Gabriel Attal est Premier ministre et l’effet « waouh » est en train de faire « pschitt ». Juste un mois, ou plutôt déjà un mois, et ça a drôlement ramé pour sortir les numéros complémentaires du loto gouvernemental.

Attal se prend la barre dans la figure...

Certes, le capital sympathie du plus jeune Premier ministre de la Ve République semble intact, mais le sondage de l’IFOP donnant Marine Le Pen vainqueur face à Gabriel Attal au second tour de l’élection présidentielle fait « boum ». Une véritable bombe. Certes, ce n’est qu’un sondage et on est encore à trois ans de l’échéance, mais un tel résultat sondagier est une première. En décembre dernier, nous évoquions la barre fatidique des 30 % d’intentions de vote, tous scrutins confondus. Une autre barre symbolique vient donc de sauter. Et c’est Gabriel Attal (Emmanuel Macron aussi) qui se prend la barre dans la figure.

Va comprendre, Bayrou !

Mais revenons à ce qui pourrait passer pour un refus d’obstacle de la part du cavalier François Bayrou. Avant-hier quasi-ministre et, ce jeudi 8 février, quasi-opposant pour cause d’absence « d’accord profond sur la politique à suivre ». Un changement de pied qui relève de la haute école d’équitation ! Et, en même temps, Bayrou, avec sa cinquantaine de députés MoDem, reste dans la majorité. « Va comprendre, Charles », comme disait le regretté André Pousse au non moins regretté Guy Marchand en faisant son tiercé ! Que s’est-il donc passé entre Emmanuel Macron et François Bayrou ? Le premier a-t-il humilié le second qui aurait été trop gourmand ? Peut-être, probablement, sans doute. Mais ce n’est pas le sujet et, là encore, les Français s’en moquent.

Bayrou est « mauvaise copine »

Le sujet, c’est d’abord que Bayrou dresse un triste tableau de la France après bientôt sept ans de macronisme (un septennat !), pointant le « gouffre qui s’est creusé entre la province et Paris » et une « rupture entre la base et les pouvoirs  ». Bayrou découvre la Lune. Preuve à l’appui, avancée par le Palois : onze ministres sur quinze franciliens, pas un ministre du sud de la Loire. C’est vrai. Mais Bayrou est bien « mauvaise copine », comme chantait Jacques Brel. N’a-t-il pas contribué à la victoire de Macron et ne fait-il partie intégrante de la majorité depuis le début de l’aventure ? Mais ce constat de Bayrou sur la « rupture entre la base et les pouvoirs » est très incomplet. Les Français veulent majoritairement que l’on stoppe l’immigration (et pas seulement l’illégale), mais l’ex-futur ministre de l’Éducation nationale se garde bien de l’évoquer. On ne se refait pas.

Et maintenant, Belloubet à l'Éducation nationale 

L’autre sujet révélé par ce feuilleton Bayrou, c’est qu’on ne sait plus vraiment où l’on va, avec Macron. Du reste, l’a-t-on jamais su ? À part vers toujours plus d’Union européenne. Ainsi, Nicole Belloubet succède à Amélie Oudéa-Castéra. Passons sur ce nouveau changement de pied. Après l’épisode calamiteux Pap Ndiaye, avec Attal à l’Éducation nationale, on allait voir ce qu’on allait voir et mettre tout le monde au pas à l'Éducation nationale, et pourquoi pas l’uniforme ! Et là, Macron nomme celle qui qualifiait, dans un rapport publié en 2016, le retour de l’autorité et le port de la blouse de « fariboles ». Là encore, « va comprendre, Charles »… Histoire de rééquilibrer le navire qui penche à droite depuis la première vague du dernier remaniement. La Macronie ressemble de plus en plus à un bateau ivre. Pire : à un canard sans queue ni tête.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

97 commentaires

  1. Comme de nombreux observateurs , le passage de Mme Belloubet à la Justice n’aura pas marqué de son empreinte ; par contre ses prises de position vis à vis de l’ EN çà reste dans les mémoires et si M. Attal voulait « renverser la table » et commencer « à dégraisser le mammouth » les velléités de ce jeune homme ont été vite remises en place par Jupiter ( ainsi que fait la planète elle tourne) , d’une part, puis de la « pleureuse nationale » qui n’a pas eu le temps nécessaire de ranger ses affaires de classe ; hélas pour satisfaire le corps enseignant en pleine ébullition le chef de l’Etat a mis « Belloubet dans son vin » , une socialiste dont la venue sera accueilli avec chaleur côté syndicats de gauche.

  2. L’Education Nationale est un Titanic déjà à moitié coulé. Belloubet est sur un yacht avec mission d’empêcher que des vagues accélèrent le naufrage. Mission impossible bien sûr, mais le yacht est confortable.

  3. Belloubet à l’Education nationale est une vraie catastrophe compte tenu de ses idées et de son parcours. On était tellement soulagés de la voir partir la première fois et voilà qu’elle revient ! Macron continue tel un bulldozer, il se moque éperdument des français, il fonce, il fonce détruisant encore un peu plus de notre pays avec chaque décision. On se demande avec effroi ce qu’il nous prépare pour les mois à venir.

  4. Se souvenir pour tomber dans la réalité que De Gaulle n’avait que 16 ministres ! Madame Bélloubet a été nommée
    pour calmer les enseignants vent debout contre la précédente, peut importe si l’espérance d’un changement de cap dans le Mammouth est aux oubliettes. Macron et Attal ont aussi l’obsession de n’avoir que des quasi anonymes dans
    les membres du gouvernement qui ne peuvent pas leur faire de l’ombre.

    • Ce qui prouve qu’à l’E.N. on préfèrera toujours la nullité des méthodes et des résultats à tout effort d’Instruction .

  5. La France va continuer de dégringoler au classement PISA et atteindre des profondeurs abyssales avec Beloubet aux commandes de l’éducation nationale

  6. Nicole Belloubet à l’éducation nationale ! Elle a été à la justice , ce fut une catastrophe , on se souvient de sa prise de position dans l’affaire Mila. Dans la même ligne que Mme Taubira , c’est dire ! Reste la solution de l’enseignement privé , enfin pour ceux qui le peuvent …..

    • On parle souvent de « chaises musicales », mis pour moi cela ressemble plus à une danse de pingouins ou de manchots !

  7. Ndiaye, Attal, Oudéa-Castera et maintenant Belloubet. Le ministère de l’éducation nationale n’est plus un ministère, c’est la salle des pas perdus. J’aurais préféré Benalla dont les méthodes avaient au moins le mérite d’être efficaces ! Mais patience, au rythme où vont les choses à l’éducation nationale, cela peut encore changer …

  8. Attention l’actualité c’est la Présidentielle et Macron manoeuvre un maximum. Je ne crois pas qu’il soit a la ramasse. C’est une vue construite par les médias.

  9. Voilà le retour de Belloubet sortie par la porte et de retour par la fenêtre . C’est une farce macronienne

  10. Ne jamais oublier que Belloubet avait dit que Mila avait blasphémé contre l’Islam et qu’on ne pouvait pas critiquer une religion.
    Ce n’est donc pas cette islamo-gauchiste qui va lutter contre l’entrisme des Frères Musulmans dans nos écoles. Pire. Elle favorisera cet entrisme.

  11. Un espoir pour l’EN s’était levé avec Attal mais aussitôt recouché avec Belloubet,socialiste pour jus.
    Macron continue sa mission de destruction

  12. Quelle mascarade ce jeux de chaise musicale, rien d’étonnant on reprend des connus comme madame Belloubet qui n’a sans doute pas mis dans le passé ses enfants dans le privé comme Pap Ndiya où Madame Amelie Oudea Castera, une personne qui remet en cause une enquête du Sénat sur l’affaire Benalla et qui condamne la petite Mila, tout pour plaire en quelque sorte.

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