[EDITO] Une histoire de pape, de culture, de Corse et de piano défoncé

Dans les deux cas, il s’agit de musique, de culture et d’identité. Dans les deux cas, il s’agit de la France. La visite du pape en Corse a touché les Français. Il y avait, dans cet accueil corse, quelque chose d’attachant, de touchant, au-delà de la personne du Saint Père – d’ailleurs vivement contestée, et pas toujours sans raisons. Les cantiques poussés avec foi parlaient d’eux-mêmes. Ils racontaient un passé, une culture locale, une langue, un attachement aux traditions si fragiles, miraculeusement demeurées, une différence qui suscite non pas l’agressivité mais le contraire : l’intérêt, la gentillesse, l’accueil, l’affection, la douceur, la profondeur, quelque chose d'enraciné qui impose le respect.
Au-delà des polémiques et des antagonismes qui secouent l’Eglise et la chrétienté, il restera de ce jour cette image : le peuple corse, spontanément uni dans son attachement à l’héritage de ses pères, entonnant le Dio Vi Salvi Regina. pic.twitter.com/cvcM6gXpSZ
— Nicolas Battini (@BattiniNiculaiu) December 15, 2024
Ils ont même des accents de résistance paisible, ces chants corses, à l’heure de la mondialisation, de la migration généralisée, de la « créolisation » chère à Mélenchon et de l’américanisation du monde. De provocation séduisante, un peu comme un discours en latin à un congrès de LFI. Ils contenaient une charge d’émotion palpable parce que, précisément, ils échappaient à la réinvention du chant religieux progressiste des années 1970, celles du mauvais goût. Cette musique, qui n’est pas folklorique mais identitaire, au meilleur sens du mot, ressemble aux contes des veillées dans les provinces françaises : elle ouvre des trésors qu’on racontait en souriant mais qu’on transmettait avec un soin… religieux. En Corse, on a touché du doigt une vibration particulière. Celle des ancêtres, celle des Corses. On a vu la religio, celle qui relie et soude un peuple. Ces images, ces chants, cette identité parlent au cœur des Français ; du moins, à ceux qui en ont conservé un quelque part, dans leur poitrine, comme disait Giscard (« J’ai un cœur comme le vôtre qui bat à sa cadence », avait-il lancé à Mitterrand). La Corse a montré à quel point le spectacle de l’identité, de l'intériorité portée par la foi est immédiatement et puissamment séduisant, bien au-delà des frontières de l’île de Beauté. C’est la Corse, direz-vous, une exception. Non, la civilisation, la culture ont parlé, elles peuvent parler ailleurs et différemment.
Hurlements des « artistes » vêtus de survêtement
Mais au même moment, ou presque, les réseaux sociaux apportent à la connaissance des Français quelques reflets d’une autre culture. Une vidéo circule à grande échelle : elle parle, elle aussi, de musique puisque l’acteur central est un piano - un quart-de-queue, semble-t-il. Un beau piano noir laqué, qui paraît neuf et brille sous la lumière des baies vitrées du centre commercial de La Part-Dieu, à Lyon. Cet instrument, qui orne les salons français cultivés depuis bien longtemps, a sans doute été placé là par une main irénique pour adoucir les mœurs. Peut-être pour lancer une note de fantaisie et de charme. Logique. Comme les chants corses, l’instrument a envoûté des générations. Lui aussi a transmis ce que l’Occident avait créé de plus beau, de plus fin, ces partitions des grands compositeurs, pour le plaisir d’un instant. Lui aussi a traduit l’identité et le génie de la France, de l’Europe et de l’Occident.
Des jeunes et un piano au centre commercial Part Dieu à Lyon pic.twitter.com/1sRyO7z6m5
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) December 14, 2024
Le piano a accompagné les moments de joie, de danse ou de mélancolie dans les maisons, les salles de concert. Mais voilà, au centre de La Part-Dieu à Lyon, le piano laqué « prend cher », comme disent les plus jeunes. Coups de poing sur le clavier, coups de talon sur les notes, hurlements fauves : des « artistes » vêtus de survêtements, de casquettes et de capuches expriment leur sensibilité musicale à leur manière, sauvage. Un « jeune » se saisit de l’instrument, le soulève et le laisse tomber. C’est du brutal, comme disait l’autre. Retour au projet de métissage généralisé, de suppression des frontières, d’amitié entre des peuples qui n’existent plus et de tolérance entre des cultures patiemment démolies. On repense à Bernanos : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas tout d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » Tiens, qu’aurait donc écrit Bernanos du saccage d'un piano à queue ?
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41 commentaires
Un des plus beau chant Corse peuple mon peuple restait comme vous êtes des hommes et femmes LIBRE
C’est un pape politisé. Il critique la France concernant l’accueil des migrants…
Qu’il s’occupe des minorités qui sont harcelés voir massacrés dans les pays arabo-musulman. Pourquoi il ne se rend pas au Soudan où il y a des milliers de chrétiens qui sont obligés de quitter le pays sous peine d’être tué.
A quand la fumée blanche ?
Oui, il était réconfortant d’observer la foule réunie à Ajaccio, une foule qui rappelait la population française du temps jadis, fraternelle, attentive, respectueuse des personnes et des lieux, participant à la messe en priant et chantant. De nombreux scouts au premier rang, en uniforme impeccable, des enfants très jeunes, des bébés même ; preuve – peut-être ? – que tout espoir n’est pas perdu de voir notre pays se ressaisir et se relever du marasme, de la décadence en cours qui désespèrent les anciens, nostalgiques du temps béni de la solidarité, de la compréhension mutuelle, du travail, de la générosité.
La période des vœux arrive : il est facile d’exprimer tout ce que nous espérons voir advenir dans un avenir aussi proche que possible.
Si nous sommes plus nombreux à vibrer à la culture Européenne que ceux qui trouvent normal la destruction d’un piano, alors nous pouvons espérer à un sursaut. Mais, il faut faire vite et surtout enseigner à notre jeunesse la beauté de notre culture, il nous faut dénoncer sans crainte tout ce qui participe de sa destruction et surtout faire comprendre à tous qu’accepter la barbarie sans la condamner est aussi coupable que de s’y livrer.
La Corse nous a montré ce qu’a été la France continentale, à une époque de plus en plus lointaine….
Il y a confusion : un Créole n’est pas un Métis . Retourne à l’école Mélenchon !
Vous avez raison à 100%. Melenchon, s’il ne s’était pas lancé dans la politique, était destiné à l’enseignement de la philosophie…en conséquence. Il était un homme de lettres….
« un attachement aux traditions si fragiles, miraculeusement demeurées » les traditions ne sont pas » miraculeusement demeurées » mais consciemment entretenues par un attachement jamais contesté et bien défendues !!! En France, enfin je veux dire » sur le continent » rien de tout cela n’est possible, immédiatement vilipendé par toutes les officines de gôôôches batardes, pleine de haine pout tout ce qui touche à des » traditions » jugées puantes, limite criminelles !!! alors oui la Corse est une île et c’est probablement ce qui l’a préservé en partie, mais surtout, les Corses ne sont pas des » ventres mous », pour ne pas dire des c…… molles ! çà change tout – Quand tu te défends tu existes, quand tu te soumets tu perds!
Un pape qui fait bonjour de la main et ne bénit pas, vous avez déjà vu cela???
« A queu à queu », M. le musiqueulogue, vous en avez de l’organe dans la trompe d’Eustache…
La Corse, c’est Napoléon qui fait main basse sur Pie VII, son captif, et lui fait le chantage de la « canzonetta » à géométrie variable pour le faire plier, et le pontife, fin italien, lui répond en canon : « Comediante, tragediante ».
Notre François dépasse l’île de Beauté, il est de la pampa universelle. Sa carte du ciel est celle du parti fidèle de Fidel et du Che. Ah ce souvenir de Castro, incinéré, petit tas de cendres transbahuté, qui avait compris de son vivant que les statues à son effigie seraient tôt ou tard désoudées…
Lamentable. Et qu’est ce cet acte imbécile prétend montrer en dehors de la nullité de son auteur ?
La différence entre une civilisation millénaire et éduquée et des racailles oisives et incultes sensées pourtant enrichir la France comme on tente de nous en persuader même si tout montre le contraire d’une manière éclatante…
Les c** ça ose tout c’est même à ça qu’on les reconnait !! Pauvre France cette bande d’abrutis nous met la honte comme dirait les « jeunes »
Le grand remplacement n’existe pas mais allez faire un tour dans ce centre commercial, le plus grand de Lyon, cela vous permettra un voyage
On se prend à rêver d’aller se réfugier en Corse, qui a le bonheur (pour combien de temps ?) d’être une ile ! Loin de cette barbarie qui gagne le continent, où Dieu n’a plus sa part !!!
Espérons que maintenant ces crapules soient au violon.
vous êtes un doux rêveur ! il n’y plus de place » au violon » comme vous dites, et surtout il n’y a pas un juge qui osera » punir » cette bêtise incommensurable puisque l’on remet en liberté de la racaille à tour de bras pour des agressions non pas de bien mais de personnes y compris détentrices de l’autorité public !!! et puis la bande ne fait que perpétuer ce que les Talibans font en Afghanistan » interdiction de musique, interdiction de chanter, interdition de parler ( surtout les femmes) qui non seulement sont enfermées dans une burka, mais n’ont plus même le droit de se parler encore moins de chanter, condamnées à ne servir que ces hommes immondes !
Alors ? Quelle est votre suggestion ?