[EDITO] Von der Leyen veut faire rentrer la Suisse dans le rang… Pas gagné !

© European Union, 2024
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« Je t’aime », lance l’Europe de von der Leyen à la Suisse, depuis pas mal d’années. « Moi non plus », répond en substance notre voisin montagneux, porté par une extraordinaire prospérité économique. Les ministres des 27 États membres de l’Union européenne ont évoqué ensemble, ce mardi 15 octobre, le difficile processus de rapprochement/intégration de la Suisse. Refuser le paradis européen ? Ils sont fous ! Côté UE, on rêve d’un accord, d’ici la fin de l’année. « Nous avons des avancées, mais beaucoup de travail subsiste », constate quand même von der Leyen, au début du mois, sur les réseaux sociaux. Cette entrée dans l’UE, « on en parle en Suisse, témoigne Éric Bertina, conseiller municipal et chef de groupe UDC de la ville de Genève, ancien président du conseil municipal. Mais les négociations se déroulent de manière très sournoise, on n’en connaît pas la teneur ». On ne change pas les vieilles méthodes…

Faire tourner l'Europe en bourrique

Depuis 2008, Bruxelles tente d’enfermer la Suisse dans un accord global sous l’égide du droit européen. Une révolution, car les relations entre l’UE et la Suisse relèvent toujours, aujourd’hui, de 120 accords noués de gré à gré, en fonction des intérêts des pays signataires : l’horreur pour tout européiste qui se respecte. Mais les résultats sont exceptionnels, alors, comment inciter les Helvètes à en sortir ? Les entreprises suisses profiteront bien mieux du merveilleux marché intérieur européen, plaident von der Leyen et ses fonctionnaires, ce marché qui fait la prospérité de la France... Sauf que, de la même manière qu’on ne voyait pas beaucoup d’Allemands de l’Ouest risquer leur vie pour passer à l’Est au temps du soviétisme, à ce jour, ce sont plutôt les frontaliers français qui se précipitent chaque matin chez notre voisin réfractaire à l’Europe plutôt que l’inverse.

Côté Suisse, on fait tourner l'Europe en bourrique. En 2021, le pouvoir suisse claque la porte des négociations en cours sans prévenir. « La population ne suivait pas, explique Éric Bertina : les milieux politiques et économiques européistes ont été très fâchés ». L’UE se décompose mais repart à l’assaut des montagnes. Tout récemment, alors que les mondialistes européens recommençaient à y croire, patatras ! Les Suisses imposent une nouvelle exigence. Sur l’immigration ! La libre circulation, d’accord, disent les Suisses, mais à condition qu’on puisse la suspendre quand on veut. Ce qui revient à piétiner le sacro-saint credo européiste. Ce n’est pas tout : les Suisses coincent sur les travailleurs détachés et les prestations sociales versées aux étrangers. Entre autres.

Les conséquences de l'immigration

L’immigration, c’est le combat majeur du parti patriote Union démocratique du centre (UDC), grand vainqueur des élections législatives suisses du 22 octobre 2023, avec 28,55 % des voix au Conseil national, devant le PS (17,96 %). « Faut-il s’habituer aux vols, violences, agressions d’origine exogène ? », demandait l’UDC, durant la campagne. Lors de l’Assemblée des délégués de l’UDC, ce 12 octobre à Aarau, un élu, Thomas Aeschi, conseiller national de Baar, s’est fendu d’un discours à faire hurler Ursula von der Leyen.

Sous un titre sans ambiguïté, « Presque tous les problèmes de la Suisse sont dus à l’immigration », l’édile fait le procès de l’UE. Rappelant, d’abord, que le 6 décembre 1992, les Suisses ont refusé l’adhésion à l’Espace économique européen, il enchaîne : « Le peuple suisse a perdu cette possibilité de contrôler l’immigration dans notre petit pays – en raison des fausses promesses du Conseil fédéral et de la classe politique –, avec l’introduction de la libre circulation des personnes au sein de l’UE, le 1er juin 2002. Depuis, les chiffres de l’immigration explosent ».

Et il fait sans complaisance la liste des conséquences de ce laxisme : pénurie de logements, explosion des loyers, embouteillage sur les routes suisses - ils ont plus que quintuplé, depuis 2007 -, bétonnage du paysage, pollution, pression sur les salaires ou encore criminalité hors de contrôle. « En 2023, les délits ont augmenté de 14 %, pour atteindre 522.558 cas, soit donc 1.431 délits par jour. 56 % des personnes mises en cause pour ces délits sont des étrangers ». Il évoque enfin - ce qui tracasse beaucoup les Suisses - la perspective d’un pays surpeuplé, avec 10 millions d’habitants. Les Suisses refusent l'UE ? Comment tordre le bras du peuple suisse : une vraie question pour les professeurs de démocratie qui siègent à Bruxelles.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

73 commentaires

  1. Les Suisses sont dans un bateau qui flotte bien, quel serait leur intérêt d’embarquer sur le Titanic européen ? Von der Layen a encore du travail pour les convaincre.

  2. Il y a un pays exemplaire en Europe, c’est la Suisse qui est un modèle dans tous les domaines. Von Der Leyen ne le supporte pas, car elle ne supporte pas ce qui fonctionne bien…..c’est d’ailleurs pour cela qu’elle adore l’Union Européenne.

  3. Cervin a dit ce que les gens censés pensent .Déjà l’Europe avait voulu forcer les Suisses à accepter sa politique des transports routiers , refusée à juste raison quand on voit l’ essor suisse du transport ferroviaire unique en Europe et dont la SNCF ferait bien de s’inspirer .

  4. Si vous saviez ce que les Suisses pensent de l’UE et de la France en particulier….Il y a 70 ans, ils disaient déjà en rigolant : « Ah! Les ptits Français »…

  5. En ma qualité de Suissesse, j’avais voté, sauf erreur, il me semble, il y a un temps « NON » à une proposition pratiquant la taqya et ne suis pas la seule ! La gauche suisse continue de harceler les Citoyens helvétiques par tous moyens tordus, ce projet est donc sorti par la porte pour rentrer par la fenêtre !

  6. Et oui , la même cause (l’immigration de populations africaines et arabes) , produit partout les même effets (délinquance , violence , attentats islamistes ….)

  7. Alors que la populace en UE, ne rêve que d’une chose, se barrer de l’emprise de ces nazis bruxellois, on va essayer de nous faire croire que les suisses en rêvent ?

  8. Ne cédez pas au champ des sirènes amis Suisse d’autant que votre neutralité d’une part et votre organisation confédérale font l’admiration voir la jalousie d’un bon nombre. Quant à votre économie elle laisse rêveur, bravo à vous. Et je ne parle pas de votre système de votation, remarquable. Et le nombre de fonctionnaires qui dirigent ce petite pays, un exemple. Les manifestations de tous ordres en Suisse, les grèves, des peaux de chagrin, non les amis, restez comme vous êtes, vous ne sortirez pas gagnant de rentrer dans l’UE au contraire.

  9. « J’ai vécu dans votre futur. Et ça n’a pas marché ».
    Cette sentence de Bukovsky, nous l’avons ignorée.
    À notre crédit, on nous l’a présentée joliment emballée et nous avons sauté le seuil – où le pire nous attendait.
    Amis suisses, ne tombez pas dans le panneau. Résistez !

  10. Ce qui sauve la Suisse , c’est sa démocratie directe et de proximité. La votation est l’exacte reflet de la volonté populaire.

  11. Quand on voit l’état de délabrement de la France et de certains pays « européens » les Suisses seraient bien fous de rentrer en Europe. Urssula doit pister l’argent et l’or des banques suisses. Mais si la Suisse s’engageait en Europe, nul doute que les capitaux étrangers déguerpiraient des banques via les îles Caïman ou autres paradis fiscaux.

    • Avec la fin du secret bancaire imposé par les US et l’UE il y a 20 ans, il y a longtemps que le « déménagement » a été fait !!!

  12. Amis Suisses, si vous avez un minimum de jugeote, vous garderez votre indépendance et vous ne vous laisserez pas entrainer dans ce miroir aux alouettes, ou beaucoup de pays se sont déjà fait prendre.

    • Je ne suis pas certain que ce serait confortable pour tout le monde car en Suisse, avec l’accent trainant, en 24 h le pays est mobilisé, les suisses bossent sans en avoir l’air, un peu l’inverse de certains.

    • Moi je suis absolument CONTRE l’entrée de la Suisse dans l’UE , pour le moment elle va bien , pourquoi vouloir rejoindre une union de papier , une union médiocre qui ne fait que détruire les différents membres ,économiquement , moralement . Une coopération dans tous les domaines entre les différents pays la composant non seulement est possible ,souhaitable ,mais pourrait ,devrait être constructive si les idéologues de Bruxelles n’avaient pas le droit de véto et la main mise par on ne sait quels artifices sur tout ,et on nous bassine de démocratie !

  13. La pauvre petite incompétente va se faire remballer à très grande vitesse. Les suisses ne sont pas dupes aux risques de se faire vider les coffres des banques.

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