Edouard Husson : « Nos gouvernants n’osent pas assumer le choix de soutenir l’économie au risque de quelques décès de plus ! »
Couvre-feu décrété à partir de samedi dans huit métropoles et l'Île-de-France. C'est l'essentiel des mesures tant attendues annoncées par Emmanuel Macron, mercredi soir.
Réaction de Edouard Husson au micro de Boulevard Voltaire.
Vous avez écouté les propos d’Emmanuel Macron. Au programme, un couvre-feu à partir de samedi dans 8 métropoles et en Île-de-France. Considérez-vos que les mesures du chef de l’État sont rationnelles ?
Lorsque vous regardez les statistiques de Santé publique France et les endroits où il y a le plus de clusters sont en particulier les entreprises, les universités et les écoles. Vous vous apercevez que les cafés restaurants et la vie familiale sont beaucoup moins concernés. On a un paradoxe total qui est celui de mesures prises contre les endroits où il y a le moins de clusters. Emmanuel Macron a choisi de faire continuer la vie économique. Des mesures symboliques ont été prises contre des secteurs, sans que cela ait une rationalité quelconque.
On est dans la symbolique de quelqu’un qui veut être crédible et qui veut donner l’impression d’agir…
Il ne veut pas assumer ouvertement qu’il fait le choix de maintenir l’économie avec un risque sanitaire. Après tout, ce choix peut être considéré comme tout à fait rationnel, vu que l’État est déjà très endetté. Il choisit un peu plus d’endettement pour soutenir des secteurs, qui pour des raisons symboliques, vont être soumis au couvre-feu.
Derrière ce couvre-feu, il y a une grande atteinte aux libertés individuelles. On a l’impression que l’État organiserait une forme de mort sociale pour masquer l’échec de sa politique sanitaire. Cela vous paraît-il audible ?
Il est certain qu’entendre un président de la République m’expliquer qui j’ai le droit d’embrasser chez moi, comment je dois me comporter et que je dois me laver les mains autant de fois par jour, on est dans une sorte de totalitarisme mou d’une société post-moderne. Cela fait partie d’une réalité plus complexe. Face à une épidémie de gravité certaine pour les personnes les plus âgées, mais de gravité tout à fait relative pour des personnes plus jeunes et pas à risques, nos gouvernants n’osent pas assumer le choix de soutenir l’économie dans tous les cas, au risque d’avoir quelques décès de plus. Finalement, c’est ça le débat. Ils ne veulent pas l’assumer, donc il y a une forme de gesticulation et une forme de contrôle social renforcé qui est, par ailleurs, encouragé par la manière dont les pays se copient les uns les autres et dont les organisations internationales veulent imposer un modèle de mesures sanitaires.
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