Effacement de la race ou des racines ?
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Le jeudi 12 juillet 2018, l’Assemblée nationale vote à l’unanimité un projet de révision de la Constitution qui viserait à supprimer la mention "sans distinction de race" pour lui substituer "sans distinction de sexe". Notons, d’abord, qu’il conviendrait de préciser ce que l’on entend par « unanimité », puisque seuls 119 députés sur 577 ont accepté cette modification : est-il donc légitime d’accepter une loi qui n’a même pas été votée par la moitié de l’Assemblée, par à peine un cinquième des représentants de notre peuple ?
Notons, ensuite, que la suppression du mot "race" de notre Constitution implique divers effets. Le premier effet consiste à observer que nos nouvelles générations françaises ont globalement accepté de considérer que le mot de "races" au sens impropre d’« espèces » était à bannir ; mais vouloir le supprimer aujourd’hui risquerait, au contraire, de réactiver des comportements et des idéologies dangereux à un moment de notre histoire où nous aurions besoin de calme et de sérénité dans notre relation à autrui. Le second effet est plus pervers et sournois : il consiste à accepter de supprimer un mot de la Constitution sur la simple mauvaise acception que certaines personnes ont de ce mot. En effet, quelle est donc le sens étymologique de « race » ? Ce substantif dérive de l’italien "razza", du latin "generatio" ("génération", "descendance"), et signifie simplement "famille". La "famille" relevant de la première cellule sociale, ce mot s’est donc ensuite naturellement appliqué à la "nation", ensemble de familles constituant un peuple fédéré autour d’une même culture, de mêmes valeurs, d’une même religion.
Le "racisme" apparaît donc tardivement pour désigner l’« idéologie postulant une hiérarchie des races » (Le Robert), mais aussi toute attitude hostile vis-à-vis des étrangers : ce qui est condamnable est donc ce qui consiste à considérer qu’il y a une hiérarchie des "races", non le mot "race" lui-même, qui représente une "famille" (entendue au sens large de personnes réunies autour de valeurs communes). De ce point de vue, faudrait-il donc supprimer de notre préambule l’adjectif "commun" car il a mené au "communisme" et à tous les débordements et déportations terribles du XXe siècle ?
Par ailleurs, il pourrait aussi s’agir insidieusement d’une nouvelle attaque contre la "famille" (sens premier du mot "race"), cette cellule familiale qui fait tant peur aux progressistes fanatiques car elle est le lieu de "tous les déterminismes" qu’il faudrait absolument éradiquer au nom de l’égalité et d’une liberté voulue comme une frénésie. Notons, enfin, que l’ajout "sans distinction de sexe" est redondant dans la Constitution telle qu’elle est rédigée aujourd’hui. En effet, selon les critères d’écriture de l’Académie française (que plusieurs tentatives de modification des anciens ministres de l’Éducation nationale avaient voulu remettre en cause), l’expression "de tous les citoyens" dans la phrase "La France […] assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion" intègre à la fois les hommes et les femmes. Il s’agit donc bien de forcer désormais la population à accepter les revendications idéologiques de groupuscules LGBT particulièrement intrusifs dans nos consciences.
Faudra-t-il donc également interdire l'usage du mot "racine" car il dériverait du mot "race" nouvellement devenu contemptible ? Il serait alors plus commode d’interdire d’évoquer les "racines" chrétiennes de la France dans quelques années…
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