Effort de guerre : impôts en vue…

Les lapins, pris dans les phares du bolide, sortent de leur chapeau les milliards qu’ils n’ont pas.
euros

Comme une impression de panique à bord, de branle-bas de combat de dernière minute, de « vite, trouvez-moi des idées ! » : c’est un peu ce que, nous, pauvres mortels, ressentons en subissant ces bombardements d’annonces à la va-comme-je-te-pousse, dans le sillage du sommet de Londres de dimanche dernier. Ceux qui nous gouvernent et, donc, en principe, ont pour mission de préparer l’avenir de nos pays à quinze, vingt ans, voire plus, semblent découvrir cruellement qu’il faut de toute urgence « réarmer ». Pour demain matin.

Trump avait prévenu

Pourtant, cela fait des années que l’on dit que, face à un réarmement du monde, il fallait que les nations européennes accroissent significativement leur effort de défense. Trump, durant son premier mandat, avait prévenu, notamment durant les sommets de l’OTAN de 2018 et 2019 : les pays membres de l’OTAN (pour la majorité d’entre eux, membres aussi de l’Union européenne), ne pourraient pas éternellement s’appuyer confortablement et paresseusement sur le grand frère américain, que chacun devrait prendre sa part dans ce club de gens bien élevés qu’est l’Alliance. En 2017, Trump 1 ne demandait pas la mer à boire  – quoique, lorsqu’on contemple le niveau d’endettement de pays comme la France - : que les pays membres consacrent 2 % de leur PIB. Un an plus tard, il passait à 4 %. Tout augmente, à l’instar des menaces. En fait, on savait très bien que Trump considérait l’OTAN comme un machin obsolète, qu’il était temps, pour lui, que l’Amérique se tourne vers d’autres horizons. Mais on n’avait pas écouté ce trublion. On imaginait qu’il disparaîtrait rapidement du paysage international, que les choses reprendraient leur cours comme avant, as usual.

En janvier dernier, Trump 2, à quelques jours de sa rentrée à la Maison-Blanche, estimait que les pays membres de l’Alliance « devraient être à 5 %, pas 2 %. » Ce qui est le cas de la France qui est à 2,1 %. Les États-Unis sont à 3,4 %. La Pologne, elle, est à 4,1 %, en passe, peut-être de posséder la plus grande armée européenne. Quand à l’ogre russe, avec son économie de guerre, il est à 10 %...

Panique à bord

Donc, lorsque le principal contributeur de l’Alliance, à tort ou à raison – ce n’est pas le sujet - renverse la table, pour ne pas dire les alliances, et bouscule la vieille Alliance, c’est panique à bord. Et les lapins, pris dans les phares du bolide, sortent de leur chapeau les milliards qu’ils n’ont pas. Ainsi, Ursula von der Leyen  qui se pousse du col en annonçant qu’« il est urgent de réarmer l’Europe » et qu’elle présentera « un plan complet de réarmement de l’Europe ». Pour quand ? Pour « le 6 mars ». En quatre jours, seulement ? On est épaté par une telle réactivité. « Nous devons vraiment augmenter massivement les dépenses de défense, et pour cela nous avons besoin d’un grand plan clair de la part de l’Union européenne ». Et la fameuse règle d’or des 3 % maximum de déficit par rapport au PIB de voler en éclat. Cette règle d’airain que la vertueuse Merkel imposait à la France pendant que cette dernière envoyait ses soldats se faire tuer en Afrique pour défendre l’Occident (plus trop chrétien…) et continuait à financer à grands frais son parapluie nucléaire que Macron, voudrait maintenant offrir en cadeau à l’UE.

 

En France, l'État n'a pas de milliards mais des idées…

Ainsi, Macron remet sur la table celle de faire appel à l’épargne des Français pour soutenir notre « base industrielle et technologique de défense » (BITD) afin de passer notre effort de défense à 3,5 %. Une idée qui avait fait l’objet d’une proposition de loi de sénateurs LR en 2024, visant à flécher une partie des fonds collectés dans le cadre du livret A. L'idée se tient quand on sait la frilosité des banquiers à prêter à une industrie qui a pourtant besoin de fonds pour investir, développer la recherche, se développer. Bruno Le Maire, celui qui mit à plat l’économie russe, comme chacun sait, s’y était opposé : « Ce n’est pas mon choix. On peut trouver d’autres façons de financer l’effort de défense, qui est indispensable. Le livret A, pour moi, c’est le logement social ». Question de priorité. Mais l’idée, sous la pression des événements refait surface. Pourquoi pas. Après tout, elle n’est pas neuve. En 1918, la France avait lancé l’Emprunt de la Victoire, avec pour slogan : « Ils vaincront si vous souscrivez ». Mais l’Histoire nous rappelle que la Grande Guerre fut financée, non seulement par l’emprunt, mais aussi et surtout par la création monétaire. Demain, la BCE s’en chargera… Et, bien évidemment, par la fiscalité. Que dit d'ailleurs notre grand argentier du moment, Éric Lombard ? La France va devoir faire « plus d’efforts budgétaires ». Très bien. Comment ? En taillant dans les dépenses sociales ? Non, a-t-il répondu. Alors comment ? Réponse assez floue mais dont on voit assez bien l’idée générale se profiler à l'horizon fiscal : On va « regarder la façon dont l’effort est partagé entre les Français ». C'est tout vu : plus d'impôts. Il fallait s'y attendre.

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Stop on commence par faire la chasse aux fraudes , à baisser les salaires et avantages des élus qui peuvent prendre modèle sur l’Allemagne , et surtout tous ces ex élus à qui on paie protection , voitures , chauffeurs etc ….Et on arrête de verser des pretations sociales à tout vent , l’AME , le tourisme médical , des opérations de chirurgie inutiles . Mais surtout ne touchez pas à notre épargne , cet argent on ne l’a pas volé mais gagné et au prix ou sont les epahds il nous sera bien utile . Coût journalier d’un prisonnier environ 110 euros par jour déjà payer avec nos impôts , que leurs familles les nourrissent ou renvoyer chez eux les binationaux , que d’économies à faire sans ponctionner ou voler une fois de plus celui qui bosse et contribue à l’essor de ce pays , qui entretient ses élus et les voyous .

  2. Van der leyen  » débloque  » …..800 milliards pour soutenir l’ukraine…..euh qui est d’accord pour ce « déblocage » d’argent que nous n’avons pas pour une guerre qui ne nous concerne pas… pas moi en tous cas..

Laisser un commentaire

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Ça devient une manie d’occuper les églises. Les mosquées par contre…
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois