Élections européennes : Rachida Dati, victime de son opportunisme
Elle n’avait jamais fait d’erreur, auparavant. C’était même une sorte de figure, en politique, dont la réussite avait quelque chose de fascinant et dont le destin, qu’on aime ou pas le personnage, la rattachait directement aux romans d’ascension sociale du XIXe. Résolument balzacienne, Rachida Dati, née dans une famille maghrébine ultra-nombreuse de Chalon-sur-Saône pouvait être fière de son parcours. Après avoir été magistrate, ministre régalien de Sarkozy, maire de l’arrondissement le plus chic de la capitale, la flingueuse des Républicains avait, à ce qu’il semblait, passé un deal avec Macron pour la suite. Lors du dernier remaniement, qui avait vu Gabriel Attal succéder à Élisabeth Borne, elle avait accepté de servir le pouvoir en place - sur lequel elle disait des horreurs depuis des années - en devenant ministre de la Culture. Son objectif : la mairie de Paris, face à son ennemie de toujours, Anne Hidalgo. Une saga de succès et d’orgueil, d’opportunisme et de vie politique, un cocktail que les Français adorent.
Il faut une majorité à la France. Une majorité audacieuse, forte et claire.
Ensemble, engagés pour gagner partout en France.— Rachida Dati ن (@datirachida) June 10, 2024
Patatras ! Nous sommes le 10 juin, au lendemain d’élections européennes qui ont terrassé la Macronie. KO debout, au coude-à-coude avec les socialistes qu’ils pensaient pourtant avoir tués en 2017, les fidèles du président de la République ont été achevés par la nouvelle de la dissolution. Il paraît qu’Emmanuel Macron n’en avait parlé à personne et qu’à 19 heures, ses ministres les plus proches ont découvert ce qu’il allait faire. Un article du Monde rapporte que certains conseillers (non élus) du Président ont comparé cette manipulation à l’opération Fortitude : faire croire qu’il ne va rien se passer et surprendre au dernier moment.
Elle ne va quand même pas aller au RN ? Quoique…
On imagine que Rachida Dati, elle aussi, a été prise de court par ce coup de poker un peu fou. Et, contrairement aux saisons précédentes de la saga Dati, la voici, pour la première fois, à la fois dans le camp des losers et sans avoir de plan B. La veste de Rachida Dati, à force d’avoir été retournée, craque de tous côtés. Qui peut-elle trahir ? Qui peut-elle rallier ? Elle ne va quand même pas aller au RN ? Quoique…Ce serait une belle manière de montrer que le parti de Marine Le Pen, s’il n’est pas exempt de défauts, n’est pas raciste.
Voilà donc Rachida Dati contrainte de faire un douloureux service minimum, ce dont elle s’acquitte de mauvaise grâce sur X : « Il faut une majorité à la France. Une majorité audacieuse, forte et claire. Ensemble, engagés pour gagner partout en France. » On note, au passage, qu’elle ne dit pas qui est cet « ensemble », et que le nom urticant d’Emmanuel Macron, contre qui le vote s’est cristallisé, n’est pas prononcé. Rachida Dati, dans le secret de son cœur, regrette-t-elle son choix ? Le sentimentalisme n’est pas dans ses habitudes. Ce ne serait guère balzacien, d’ailleurs. Rastignac avait fait le deuil de ses illusions lorsque, à la fin du Père Goriot, il défiait Paris d’un implacable « À nous deux ! »
Il n’empêche... Dans la solitude de son ministère, loin de la Macronie quintessentielle, dont la moitié des intimes n’ont été élus par personne, la prise de guerre des LR remâche peut-être quelque ressentiment. Il n’y a pas de grandeur dans la trahison, mais surtout, il y a une amertume particulière dans le constat d’avoir abandonné le camp des perdants d’hier pour le camp des perdants d’aujourd’hui.
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67 commentaires
Quand on veut jouer un coup de poker il faut accepter le risque de perdre.
être transfuge est une aventure non dénuée de risques, certes en politique il est possible, comme pour les chats, de retomber sur ses pattes mais pas toujours. Pour réussir, il faut du talent, de l’audace mais aussi avoir joué le bon cheval au bon moment.
Elle n’est pas la seule girouette dans le monde politique , bien d’autres ont fait pareil tellement la soupe est bonne .
J’ignore ce qu’elle fait pour la dite culture. On l’a vu à Cannes bras dessus bras dessous avec des vedettes US ( on pensait à de sérieuses relations ). Sinon ? De toute façon, elle ne se retrouvera pas au chômage… ( sûr, que sa candidature assez opportuniste, certes, n’aura pas duré bien longtemps ).
Elle hait pas mal de monde et particulièrement le RN. Elle est la digne élève de Sarko, et si le RN passe , le rétablissement sera délicat pour cette personne. Mais pas impossible quand on vend son âme à ses ambitions.
Des Dati il y en a plein les ministères, les partis politiques et la fonction publique. On peut même dire que le pays en regorge. Donc, un de ces éléments, aux « fonctions » discutables, qui se retrouve élimiiné par son opportunisme, ne provoque pas l’empathie.
Une figure hélas bien triste que nous offre cette dame Dati , vendre son « âme au Diable » (expression adéquate) pour briller sous les sunlights , aucune conviction , pas de fidélité envers un parti qui lui pourtant ouvert beaucoup d’opportunités . Demain elle frappera de nouveau à la porte de ses anciens hôtes si l’occasion s’y prête; pas avec des dirigeants de la sorte que notre pays avance.
Depuis le début cette femme se vend au plus offrant , pour réussir coûte que coûte , dans tous les domaines , tous les moyens sont bons , on a vu des arrivistes mais elle c’est une synthèse !
Depuis le début cette femme se vend au plus offrant , pour réussir coute que coute , dans tous les domaines , tous les moyens sont bons , on a vu des arriviste mais elle c’est une synthèse !
« elle avait accepté de servir le pouvoir en place – sur lequel elle disait des horreurs depuis des années » La trahison, marque de fabrique des LR depuis Chirac, le maître.
Eh bien non, je n’ai aucune larme pour Rachida déjà datée et ses déboires politiques. La bougresse, elle mérite bien mon 46 fillette au Luc, vu le peu de convictions politiques d’une ex gardes des Sceaux. Le piège se referme tel la souricière ; je remarque opportunément que son acolyte Garde des Sceaux DUPONT-MORETTI va devoir, enfin, « traverser la rue » pour se remettre à défendre toutes les crapules de notre triste Société contemporaine. Terminé les longues envolées d’aquitator au micro de l’assemblée Nationale…ouf, enfin libérés de celui qui ouvre grandes les portes des prisons aux dangereux détenus. Tous ces représentants de la Nation ne devront pas oublier de remercier macrounet premier à leur façon.
Les Français semblent enfin comprendre que les opportunistes sont des ventres mous qui entrainent le pays vers sa perte et que seules des personnes de conviction profonde, soucieuses plus de l’intérêt du pays que de leur poste, sont capables de la redresser et la remettre au rang qu’elle n’aurait jamais du quitter.
Tout est dit ! Il y en a tant qui nous ont trahis en passant du LR à la macronie. Les courageux qui y sont restés récupèrent les pots cassés.
Comme vous dites « victime » !
Elle l’a bien cherché !
L’opportunisme n’a pas que des effets positifs, elle n’a pas imaginé que le RN viendrait redistribuer les cartes de la politique.
En même temps, elle peut toujours penser à Paris…
Quand on voit les résultats des européennes à Paris, on se dit que la gauche y est encore pour un moment…
Pourtant, c’était déjà plus que probable lorsqu’elle est devenue ministre de la culture…. elle aura gagné des revenus complémentaires à vie.
L’ opportunisme a toujours été le moteur de madame Dati et ce dés son entrée à l’ ENM sans jamais avoir présenté le concours d’ entrée et ce grâce à madame Veil qui lui avait fait ouvrir la petite porte. Aucun mérite chez Rachida Dati, juste et toujours du grenouillage.
Elle est dans le camp d’en face. Nous lui ferons pas de cadeaux…