Électricité : les Français condamnés à payer pour un marché qui n’est pas le leur

EDF

Il est à espérer que les Français vont enfin comprendre dans quelle impasse les a menés la pantomime du tarif de l’électricité à laquelle ont souscrit leurs dirigeants, qui ne comprennent rien au marché de cette énergie.

Il était autrefois l’EDF. Créée au lendemain de la guerre, elle était un État dans l’État, mais aussi une entreprise dont les ingénieurs dirigeants avaient compris que l’énergie disponible est le facteur fondamental qui permet le développement économique d’un pays. Force est de constater qu’elle a accompli sa mission de façon remarquable, d’abord par ses aménagements hydrauliques (2.300 barrages, dont 433 exploités par EDF) et ensuite par la construction de 19 centrales nucléaires regroupant 58 réacteurs (18 et 56 aujourd’hui, hélas).

L’EDF était une entreprise une et indivisible qui fonctionnait selon un monopole et qui a permis à la France d’avoir en abondance et sans la moindre panne (sauf intempéries) l’électricité la moins chère du monde.

Cette situation ne pouvait pas convenir aux gnomes de Bruxelles. « Mon Dieu, un monopole ! », disaient les Bruxellois, « Mon Dieu, ces Français font mieux que nous ! », disaient les Allemands, « Mon Dieu, le nucléaire ! », disaient les imbéciles !

On va donc faire un marché unique de l’électricité dans lequel les Français sont obligés d’introduire la concurrence. Pire : M. Macron, en petit garçon obéissant, en profite pour fermer Fessenheim et ses deux réacteurs nucléaires.

Marché unique : le prix de l’électricité sera désormais indexé sur le coût marginal, c’est-à-dire le coût du dernier kilowatt produit. Autrement dit, quand la demande oblige à démarrer les centrales les moins rentables, celles qu’on garde en secours, le prix de vente de toute l’électricité s’aligne sur le prix de revient des centrales les plus chères. C’est la vente au coût marginal, chère aux économistes de Bruxelles, la seule qui peut fonctionner dans une économie de libre concurrence (sinon, les dernières centrales s’arrêtent).

Or, l’électricité la plus chère est celle qui provient des centrales à gaz allemandes, en raison du coût exorbitant de cette énergie. Voilà pourquoi le prix du kWh en France est indexé sur le prix du gaz, alors que notre électricité est nucléaire.

L’alignement sur le prix des centrales les plus chères en Europe est d'abord le résultat mécanique de la disparition du monopole et, ensuite, de la concurrence obligatoire imposée par Bruxelles.

Ainsi Bruxelles, par ses attaques répétées contre notre système électrique - probablement le meilleur en Europe - et par l’obsession antinucléaire pilotée par les Allemands, est parvenue à affaiblir dangereusement la production électrique française. Au point que la France va devoir importer de plus en plus. Ainsi, peu de temps après la fermeture de Fessenheim, on passait commande à l’Allemand Siemens de la construction d’une centrale au gaz à Landivisiau, avec contrat de maintenance sur vingt ans (Siemens) et fourniture du gaz venant de Russie par les Allemands. Donc des importations au prix fort et le risque de chantage du fournisseur en prime.

Mais ce n’est pas tout. RTE, devant l’affaiblissement de notre réseau, a préparé un plan de coupures électriques qui sera appliqué cet hiver en cas de grand froid. Ce sont des coupures tournantes de deux heures par paquets de 200.000 foyers (soit environ 450.000 personnes). Tel est le résultat de la gestion lamentable de nos responsables politiques. Nous sommes très mal partis si la France ne déclare pas solennellement qu’elle reprend sa souveraineté dans les trois domaines intimement liés de la défense nationale, du nucléaire et de l’énergie. Mais nos dirigeants actuels ne le feront pas, et de toute façon, qui aurait envie d’eux à la tête d’une EDF reconstituée ? Ils seraient capables de la faire couler.

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Jean-Marc Frenove
Ancien professeur d’économie à l'Université d’Abidjan, spécialiste des énergies - Mines ParisTech

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Si vous voulez une faillite sur quel que soit l’entreprise la plus florissante de l’hexagone confiée la a un énarque c’est leur job en 2 ans tout sera réglé l’ENA une secte de cancrelats

  2. Il est grand temps de récupérer la maitrise de notre énergie, n’en déplaise aux allemands et à l’europe. C’est tellement vrai que FCB refuse de publier cet article, malgré plusieurs essais. Vite Mr Zemmour redonnez nous notre fierté et notre indépendance

  3. Hélas, ce n’st pas que nos dirigeants l’ignorent, c’est que l’industrie Allemande se défend contre une électricité nucléaire Française trop bon marché. Et maintenant ce sont les verts Allemands qui sont au pouvoir. Tous les Présidents Français qui ont appuyé un moratoire sur le nucléaire sont responsables : Sarkozy, Hollande et Macron. Tout cela date du recul Allemand sur le retraitement des déchets nucléaires qui a d’abord ruiné Framatome et qui va maintenant ruiner EDF.

  4. Bien sûr, il faut défendre le Nucléaire. Nous n’avons rien à voir avec les RUSSES qui n’entretenaient pas FUKUSHIMA ou avec les JAPONNAIS qui avait construit une centrale dans une zone sismique et au bord d’une plage!!!! Quels C…!

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