Élisabeth II, l’appel de la nostalgie

ELISABETH II

Un sentiment de vertige nous a tous étreints avec la mort, ce 8 septembre 2022, d'Élisabeth II en son château de Balmoral, dans la lande d'une Écosse si belle quand elle se pare de brume.

Depuis jeudi soir et l'annonce faite sur les antennes de la BBC, avec une solennité dramatique que l'on ne connaissait plus à la télévision, nous nous surprenons à replonger dans une histoire où elle est entrée définitivement, en 1952, à la mort prématurée de son père George VI.

Avec une soudaine nostalgie, on en viendrait presque à humer les volutes s'échappant des cigares de Churchill, le premier de ses quinze chefs de gouvernement, et à imaginer les colloques singuliers et tendus avec Margaret Thatcher. Dans le silence du deuil arriveraient à nos oreilles la bande-son ayant accompagné les sept décennies de son règne, des Beatles à One Direction, en passant par les Kinks, les Stones ou les Sex Pistols, mais aussi le tumulte des combats couvrant celui des flots aux abords des îles Malouines. Dans nos rêves de voyage, on parcourait l'Empire britannique en passant par la Rhodésie et Ceylan. Et à l'heure où nous sommes plongés dans le monde débraillé des « crop tops », des « leggings » et des « sneakers », on en viendrait à rêver que sa garde-robe redevînt la norme vestimentaire.

Incarnant la tradition dans un monde en plein changement, Élisabeth aura été moderne à force de n'avoir jamais été engloutie par la houle propre aux périodes agitées et de ne jamais avoir succombé aux modes. Les familles régnantes présentent l'avantage, au moment de clore un chapitre, de ne jamais refermer le livre : à Charles III, comme il convient désormais d'appeler l'éternel héritier, d'écrire la suite d'une histoire commencée il y a plusieurs siècles.

Gregory Vanden Bruel
Gregory Vanden Bruel
Conseiller politique

Vos commentaires

8 commentaires

  1. Il suffit de voir le président de l’assemblée nationale entrer en séances entre deux haies de gardes républicains en grande tenue, avec roulements de tambour ; le président dans le château de la Pompadour ; les réceptions officielles au château de Versailles, pour se dire que la république se sent bien orpheline des pompes royales…

  2. « Un sentiment de vertige nous a tous étreints avec la mort, ce 8 septembre 2022, d’Élisabeth II »

    Désolée mais non, ni pour moi, ni pour ma famille, ni pour mes amis.

    Nous sommes beaucoup plus pris par le vertige avec la mort par rivotril de personnes âgées dans les mouroirs que sont devenues nos maisons de retraites, EHPAD et hôpitaux, voire, par la peine de nos amis lors du décès de leurs vieux parents et grands parents morts de leur bonne mort sans être passés par la case euthanasie.

    Pourquoi chercher à faire faire aux français une identification projection (selon Freud) ridicule?

    Soyons dans l’empathie, sympathie froide (selon Karl Rogers lui-même) qui nous fait comprendre que ce ne sont pas nos émotions, même si nous avons conscience des émotions de l’entourage malheureux (ce qui dans ce cas présent me laisse par ailleurs très sceptique ( j’ai des doutes sur la tristesse de certains membres de la famille de cette dame)

  3. Sa Majesté Charles III a été Prince de Galles pendant plus de 70 ans, soit 11 ans de plus qu’Édouard VII. Mais celui-ci le fut dès sa naissance, alors que celui-là avait fêté ses 3 ans au décès de son Grand-père et à l’avènement de sa Maman.

  4. Joli article mais mal documenté. Balmoral n’est pas situé dans la Lande écossaise mais dans la Densité, une région boisée. Évitez les effets de style, cela nuit à la force de conviction de votre papier.

    • de même que la propension à anoblir tout ce qui swingue est assez peu digne du titre mais excellent pour le commerce.

      • Bravo ! J’approuve totalement. Toutes ces distinctions et autres « bananes attribuées à des personnes peu dignes…

      • Nous sommes mal placés dans ce domaine,la légion d’honneur est donnée à n’importe quel chanteur,acteur,animateur d’émissions télévisées,j’en passe et des meilleurs…Poutine a été décoré du grand cordon par Jacques Chirac.

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