Elle n’avait que 15 ans : Inès, nouvelle victime de la violence des mineurs

Elle aurait reçu quarante coups de couteau, pour lui voler son téléphone portable.
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Vendredi 13 décembre, la jeune Inès, âgée de 15 ans, est portée disparue. Sa mère, inquiète, déclare sa disparition à la police de Limoges pendant que sa sœur diffuse sa photo sur les réseaux. Le scénario, malheureusement, semble répétitif. Le corps sans vie d’Inès, cadette d’une famille d’Isle, en Haute-Vienne, est retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche. La jeune fille a été sauvagement tuée, attirée sur Snapchat dans un guet-apens par un mineur du même âge. Quand il était Premier ministre, Gabriel Attal avait pourtant promis de « prendre le mal [de la violence des mineurs] à la racine ».

Un jeune garçon de 15 ans est identifié et convoqué au commissariat avant d’être placé en garde à vue, samedi soir. Dans sa conférence de presse de ce lundi 16 décembre, la procureur de la République de Limoges, Émilie Abrantes, explique que « le mis en cause a rapidement avoué être impliqué dans le décès d’Inès ». Le suspect, « inconnu des services de police et de justice », aurait attiré Inès dans un piège pour lui voler son téléphone portable. La jeune victime se serait débattue, l’adolescent aurait alors sorti un couteau de cuisine et l'aurait frappée à quarante reprises. Le suspect raconte avoir paniqué… L’enquête se poursuit donc pour « vol avec violence ayant entraîné la mort»… Une nouvelle victime de l'ensauvagement de notre société qui n'attend pas le nombre des années.

Où en est le fameux « sursaut d'autorité » ?

En avril 2024, Gabriel Attal, avait énuméré une liste de propositions (internat, régulation des écrans, amendes pour les parents démissionnaires…) pour lutter contre la violence chez les jeunes, après le meurtre d’un adolescent à Viry-Châtillon. « Il y a deux fois plus d'adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale » avait argué l’édile, alors chef du gouvernement : « Nous avons besoin d'un sursaut d'autorité », « Aujourd'hui, la République contre-attaque ». Où en sommes-nous ?

Une proposition de loi « visant à restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents » est déposée le 15 octobre par Gabriel Attal, redevenu député. Le Défenseur des droits a d’ores et déjà émis des limites à la proposition, qui « remet en cause certains principes fondamentaux et amènerait la France à rompre avec ses engagements internationaux, et en particulier la Convention internationale des droits de l’enfant ». Pourtant, Sylvie Josserand, députée RN du Gard, considérait qu'« en l'état, cette proposition de loi illustrerait à nouveau l'impuissance à laquelle se retrouverait confrontée l'institution judiciaire ». Selon Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la justice, contacté par BV, « la proposition de loi de Gabriel Attal n'aurait de toute façon rien changé. En effet, c'est la philosophie de base de la justice des mineurs qui doit être changée. » Selon lui, « la principale mesure qu'il met en avant est l'abaissement de l'excuse de minorité, ce qui aurait pour effet concret d'augmenter le plafond potentiel des peines encourues par les mineurs. Le problème est que même le plafond actuel n'est pas atteint. » Bref, « tant que les juges n'ont pas l'obligation de prononcer des peines sévères, augmenter le plafond potentiel ne change strictement rien ». Mardi, encore, une rixe entre bandes rivales a provoqué la mort de l'un d'entre eux, âgé de 16 ans, à Paris. La huitième dans le XIIIe arrondissement depuis le mois de mai, indique le parquet.

Le mode opératoire, par ailleurs, interroge : les réseaux sociaux semblent être devenus de véritables coupe-gorge pour les adolescents, qui sont « reli[és] en permanence à la jungle d’Internet » dans « un univers parallèle dont les parents sont absents », selon Aude Mirkovic, de « Juristes pour l'enfance ». Les propositions d’Attal visaient aussi à contrôler l’usage des écrans chez les jeunes. Une nécessité dont le drame vécu par Inès est encore la preuve, comme la disparition de Morgane, 13 ans, retrouvée le 10 décembre dernier dans le foyer pour jeunes travailleurs où elle avait été attirée par un homme de 21 ans rencontré sur Snapchat. La majorité numérique, en France, est fixée à 15 ans… âge d’Inès et âge du suspect.

Le Parlement australien vient d'approuver l’interdiction de l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans. Chez nous, abyssus abyssum invocat, depuis « la grenade dégoupillée » lancée par Macron qui a provoqué l’enchaînement des gouvernements, le « sursaut d’autorité » ne semble pas près d’arriver.

Vos commentaires

38 commentaires

  1. La politique diabolique de Macron a encore frappé ! Sincères condoléances à toute sa famille. C’est l’horreur et la terreur au quotidien ! Pas un jour ne se passe sans que cette engeance ne commette l’inqualifiable sur le peuple Français et ce gouvernement ne fait toujours rien pour nous protéger alors que c’est la priorité de tout Chef d’Etat. C’est criminel tout simplement. Faut-il encore d’autres massacres avant que ce Chef d’Etat décide enfin de rétablir la peine capitale et en même temps, refouler sans relâche ces millions d’envahisseurs pour résoudre cette insécurité mortifère ?

  2. Certains combattent les traditions Chrétiennes. Je la préfère à la tradition du sabre et du couteau. Question de civilisation.

  3. Mais c’est Sarkozy que la Justice condamne au bracelet électronique pour avoir tenté de parler en loucedé à son avocat et pas Taubira, Belloubet et Dupont Moretti qui sont responsables du laxisme judiciaire depuis 2012 entraînant toutes ces morts révoltantes….

  4. « le mis en cause a rapidement avoué être impliqué dans le décès d’Inès » Notre justice est vraiment aimable avec les assassins, quarante fois plus que quand je suis flashé sur l’autoroute.

  5. J’ai appris, hier, qu’aux USA la cour suprême envisage la possibilité de fermer la plateforme « Tik Toc ». Si c’est possible là bas, pourquoi pas chez nous, au vu du désastre intellectuel et moral effectué sur les jeunes ? Et, hélas il n’y a pas que celle-là ….

  6. A rapprocher de votre article sur l’échange houleux entre M.Aubry et J.Odoul, tout est ici malheureusement écrit et démontré en termes de machisme et de pedigree « probable » de l’agresseur. Triste France !

  7. Restaurer l’autorité avec ceux qui ont voté une loi contre la fessée ? Il faut cesser de rêver. Notre société dite moderne pourrit par sa tête ! Sauf à prendre des mesures drastiques en aménageant fortement cet état dit de droit, c’est mission impossible. Tous sont responsables entre ceux qui ne veulent pas voir et ceux qui laissent faire …

    • L’Etat de Droit s’est transformé en état des droits, et il va falloir s’y mettre pour remédier à cette dérive pas possible.

    • « Notre société dite moderne pourrit par sa tête ! » Ceci n’est que la petite moitié du problème : ils ne veulent pas voir, ils ne veulent surtout rien faire. La grosse moitié du problème, la base, c’est l’invasion massive et non désirée de populations qui ne partagent pas nos valeurs et principes de vie en société et qui ne les transmettent pas à leur rejetons quand elles s’installent en France.

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