Elon Musk investit sa fortune et son aura au service de Donald Trump

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« Texas ». Un chapeau de cow-boy vissé sur la tête, Elon Musk part à la conquête des électeurs américains pour l’échéance fatidique du 5 novembre prochain. Un nouveau défi pour celui qui, enfant, rêvait de cosmos et portait des ambitions que d’aucuns qualifiaient de projets totalement lunaires. Pourtant, ce génie a su leur faire prendre chair, sur Terre, avec SpaceX, son fleuron aérospatial, missionné par la NASA. Elon Musk n’abandonne pas pour autant son rêve de conquérir la planète Mars et d’y « ensemencer » une colonie humaine d’un million d’hommes d’ici vingt ans, mais, avant, c’est une autre conquête, plus politique, et plus immédiate, qui le pousse à apporter son soutien plein et entier à Donald Trump. L’ancien président républicain est devenu son champion et Elon Musk entend lui dérouler le tapis rouge pour assurer l’atterrissage de la fusée Trump à la Maison-Blanche, à l’hiver prochain.

Pour Elon Musk, « the choice is clear », et son nom est Donald Trump

Le séisme politique de l’attentat manqué de Pennsylvanie du 15 juillet dernier semble avoir poussé l’entrepreneur et milliardaire américain d’origine sud-africaine à franchir le Rubicon. Depuis qu’il a repris les rênes de Twitter, rebaptisé X, en 2022, Elon Musk multiplie les déclarations engagées : sur l’immigration, l’éducation et l’idéologie woke, ses positions sont sensiblement les mêmes que celles du Parti républicain. Et ce n’est pas le fait que Trump ait échappé de peu aux balles, samedi dernier, qui empêche le milliardaire de « tirer à balles réelles » sur ses adversaires de la gauche américaine en fleurissant la toile de gazouillis antidémocrates ou de photomontages satiriques. Comme celui posté, ce 17 juillet, deux jours après la tentative d’assassinat, ironisant sur la cécité visuelle ayant frappé les services secrets américains alors que des partisans trumpistes avaient repéré le tireur et l’avaient signalé, peu avant qu’il n’attende le moment opportun pour appuyer sur la détente et déclencher la salve.

X, porte-voix d’Elon Musk et des partisans de Donald Trump

L’engagement du fondateur et propriétaire de SpaceX, de Tesla et de Neuralink en faveur de Donald Trump est d’autant plus important que la voix d’Elon Musk est entendue et plébiscitée aux quatre coins de la planète. Une aura de portée internationale qui, au-delà de servir ses propres ambitions entrepreneuriales, bénéficie depuis plus largement à un homme et à un camp : celui de Donald Trump, qui sait, à présent, pouvoir compter sur la constellation muskienne dans sa course à la présidentielle. Il n’est, par ailleurs, pas le seul entrepreneur ni la seule personnalité à apporter son soutien à l’ancien président républicain. Il semblerait que Trump ait progressivement gagné le cœur de la Silicon Valley, historiquement acquise au camp démocrate. De nombreux noms de la tech américaine affichent, désormais, leur soutien au candidat républicain, emboîtant le pas au précurseur et conservateur Peter Thiel, avec qui Elon Musk a cofondé l’America PAC, « comité d’action politique » destiné à soutenir Donald Trump via la collecte de dons. Parmi les nouveaux soutiens que compte Donald Trump, l’influent David Sacks, investisseur et fondateur partenaire de Craft Ventures ; Douglas Leone, capital-risqueur (venture capital) milliardaire américain et ancien associé directeur de Sequoia Capital (spécialisée dans l’incubation et le financement d’entreprises innovantes) ; l’entrepreneur et investisseur Trevor Traina, ancien ambassadeur des États-Unis en Autriche ; l’investisseur et philanthrope Bill Ackman, très actif sur X, ou encore les frères jumeaux Winklevoss, magnats du Bitcoin et anciens athlètes d’aviron, ont eux aussi apporté leur patronage à Donald Trump.

Elon Musk, un milliardaire qui ne lésine pas sur les moyens pour parvenir à ses fins

Elon Musk envisagerait même de verser quelque 45 millions de dollars par mois à un comité d’action politique pour donner un coup de pouce au candidat Donald Trump dans sa nouvelle course à la Maison-Blanche. C’est ce que révélait le Wall Street Journal, le 5 juillet dernier. Plus louable a été son action en soutien aux victimes blessées et à la famille endeuillée lors du tristement célèbre meeting de Butler du 13 juillet dernier. Un don de 100.000 dollars, qui ne compensera pas la perte d’un être cher, mais qui témoigne de la compassion du milliardaire.

Ce qui est sûr, c’est qu’Elon Musk, depuis son fief texan (où il a décidé d’emménager une bonne fois pour toutes pour se prémunir, lui et les siens, contre le délire woke californien), doit certainement se délecter du naufrage dans lequel sombre le camp démocrate. Très actif sur sa récente acquisition, il sait qu’il possède entre ses mains, à chacun de ses tapotements de doigts, un outil d’influence et d’éveil des consciences très puissant. Son but : galvaniser les troupes républicaines en faveur de son favori pour qu’il l’emporte. Qui sait ce que Trump lui promettra si le pari est relevé ? Car au-delà de partager une même aversion pour l’idéologie woke, l’homme est aussi et avant tout un entrepreneur patenté. Et assurer ses billes auprès du potentiel chef d’État américain est une garantie, somme toute, présidentielle.

Anna Morel
Anna Morel
Journaliste stagiaire. Master en relations internationales.

Vos commentaires

11 commentaires

  1. Machiavel avait déjà noté que les inégalités de richesse se traduisent inévitablement par des inégalités politiques. Ce processus permet aux très riches de dominer l’immense majorité des citoyens. Or, un des fondements essentiels du républicanisme, c’est le refus des dominations. C’est au nom de ce principe que les Romains ont chassé leur dernier roi, en 509 avant notre ère, pour ne plus subir sa domination. Le pouvoir exorbitant des très riches, dont les fortunes augmentent de manière vertigineuse tandis que celles des classes moyennes et inférieures stagne ou baisse, n’est pas compatible avec le principe républicain essentiel qu’est la liberté comme absence de domination. Les États-Unis ne sont plus une république mais une oligarchie libérale (E. Todd) et plus précisément, une oligarchie ploutocratique ( Jeffrey Sachs). Qu’ils soient libertariens (Musk) ou progressistes (Soros), les milliardaires ont beaucoup trop de pouvoir; celui de fabriquer des présidents nullissimes comme Macron (B. Arnault) et de posséder tous les médias qui orientent l’opinion en fonction de leurs préférences et de leurs intérêts personnels. La république américaine est morte mais la nôtre se porte très mal puisqu’un trio de milliardaires nous a imposé le président le plus toxique que nous n’ayons jamais eu et puisque les médias appartiennent à une poignée d’ultra-riches, ce qui est profondément malsain.

  2. Cette nouvelle initiative est à mettre au crédit de Mr Elon Musk qui a déjà remporté l’adhésion admirative de nombreuses personnes à travers le monde. BRAVO A LUI. Et Merci pour tout !.

  3. Elon Musk essaie de refaire ce qui s’est passé en France il y a 65ans : l’affaire de l’Observatoire, attentat manqué contre Mitterrand (on a su plus tard qu’il l’avait lui-même commandité), puis quelques caciques du B’nai Brith qui le prennent en main (Hanin épouse même sa belle-soeur), le soutiennent financièrement et arrivent, 20ans plus tard, par le faire accéder au poste suprême.

  4. Pourvue que ce milliardaire ne lui prenne pas l’idée, avec son matériel spatial, de satelliser les démocrates l’effet de serre serait complet.

  5. Excellent, c’est beaucoup mieux Mr Trump que le gâteux imposé et qui fait honte d’être à la t^te d’un tel pays.

  6. Musk réagit en homme d’affaires et ne perd jamais le Nord, protégeant son Business comme tout un chacun !

  7. Perso j’en suis ravi, Trump n’est pas parfait, mais c’est mieux qu’un vieillard sénile et dangereux et si il est réélu et arrive à mettre en place tous ces projets ambitieux c’est une bonne chance pour tous

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