Émeutes : une addition salée, mais qui va payer ? 

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« Qui va payer ? » Au lendemain de la sixième nuit d’émeutes, et alors qu’une accalmie semble se profiler, la question est sur toutes les lèvres. Dans les rues, les carcasses de voitures brulées, les vitrines des commerces brisées, les transports mis hors service, rappels douloureux de ce déchaînement de violence en France, laissent présager une longue et coûteuse reconstruction. Déjà, des voix s’élèvent pour aider les commerçants pillés, les Français victimes et les villes saccagées. Mais avec quel argent ?

Un milliard d’euros pour les commerces

La facture s’annonce salée. Après une semaine d’émeutes, les premières estimations du coût des réparations commencent à sortir dans la presse. « Plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés avec des modes opératoires d’une violence absolue. Tout a été volé, même des caisses enregistreuses, avant de mettre le feu pour détruire », recense Geoffroy Roux du Bézieux, patron du MEDEF, dans les colonnes du Parisien. Selon ses calculs, « on est à plus d’un milliard d’euros » de dégâts pour ce qui concerne les commerces. Un montant exorbitant qui ne prend en compte ni la perte d’activité ou le chômage technique, ni l’impact négatif des émeutes sur le tourisme. Déjà, la Fédération des entreprises du voyage prévoit 10 % d’annulation pour les voyages prévus en France. Une estimation en deçà de l’Office de tourisme de Paris, qui s’attend à 20 voire 25 % d’annulations sur le début du mois de juillet. Or, qui dit chute du tourisme dit inévitablement manque à gagner pour de nombreuses entreprises (hôtellerie, restauration…) et commerces.

Les transports publics ont également été la cible des émeutiers, au cours de cette dernière semaine. Île-de-France Mobilités dénombre ainsi pas moins de 40 bus incendiés sur le territoire francilien, dont 14 à Provins (Seine-et-Marne). À cela s’ajoutent les rames de tramway brûlées et, pour certaines, mises totalement hors service. Des dégâts, parfois irrémédiables, qui nécessitent un investissement d’au moins 20 millions d’euros, assure l’autorité régionale de transport. Les émeutiers ont par ailleurs attaqué plus d’une centaine de bâtiments communaux et près de 200 écoles, dégradé du mobilier urbain dans de nombreuses villes et incendié plusieurs milliers de voitures de particuliers.

Si ces premières estimations s’avèrent exactes, la facture des émeutes de 2023 sera bien plus élevée que celle de 2005. À l’époque, après trois semaines de violences urbaines, le montant des dégâts était évalué à 204 millions d’euros.

Ces sommes importantes s’ajoutent à l’argent public englouti par les banlieues depuis plus de quarante ans. À raison de 10 milliards d’euros par an dans le cadre de la « politique de la ville » et plusieurs centaines de millions d’euros, chaque année, pour la rénovation urbaine, « on peut estimer que, depuis le début des années 2000, ce sont entre 150 et 200 milliards d’euros qui ont été dépensés » pour ces quartiers prioritaires, note Agnès Verdier-Molinié, dans les pages du Figaro.

Sanctionner les émeutiers

Même si les assureurs devraient, en grande partie, indemniser les commerçants victimes de ces émeutes, comme l’annonce le président du MEDEF dans son interview au Parisien, les compagnies, tout comme les victimes, pourront ensuite se retourner contre l’État, « civilement responsable des dégâts et dommages », précise le Code de sécurité intérieure. Et alors, comme à chaque fois, ce sera au contribuable de payer.

Mais, pour Jordan Bardella, « ce n’est pas aux Français de payer pour les dégâts ». Il appelle donc à « supprimer les allocations familiales aux parents de mineurs multirécidivistes lorsque des carences éducatives sont avérées ». Une position qui fait écho aux déclarations récentes d’Éric Zemmour et d’Éric Ciotti. Emmanuel Macron lui-même a évoqué, ce 3 juillet, lors d’un déplacement auprès des forces de l’ordre, une possible sanction financière contre les familles d’émeutiers. « Il faudrait qu’à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles », détaille le chef de l’État, favorable, donc, à « une sorte de tarif minimum dès la première connerie ». Une déclaration qui a, évidemment, fait grincer des dents à gauche. Mais peu importe, comme le rappelle Agnès Verdier-Molinié, « il est temps de passer au principe du pilleur-payeur ». À suivre...

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. C’est Macron puisqu’il est responsable du chaos. Avant d’arriver au Pouvoir, il a dit « c’est moi ou le chaos ». On a le chaos et c’est lui qui l’a organisé, il le sait fort bien, il n’a plus qu’à payer la facture.

  2. Entre Macron qui ne sait faire que des discours et Mélenchon qui met de l’huile sur le feu, on est pas prêt de s’en sortir !

  3. Quand ils nous parlent d’extrême, de Parti d’Extrême, elle est là l’Extrême Macroniste…Ils ont poussé le bouchon trop loin, on ne peut pas jouer….

  4. Les responsables du Syndicat du Mur des Cons, qui épinglaient sur ce mur des proches de victimes….Personne pour leur demander de rendre leurs salaires perçus ? Ils ont bien emmerdé Fillon pour une histoire d’emplois fictifs (du moins par une interprétation à leur sauce de la législation sur les assistants parlementaires afin d’empêcher le retour de la droite au pouvoir qui aurait limité leurs « actions » sur la société )….Ces gens n’ont pas fait leur travail, sans le laxisme judiciaire, Nahel n’aurait pas été dans la nature au moment de sa rencontre avec les Policiers, il serait peut-être encore vivant…

  5.  » Geoffroy Roux du Bézieux, patron du MEDEF,  » n’est pas étranger à l’afflux de ces populations exotiques qui viennent ensuite grossir les faunes locales dans le but bien ciblé de recruter à bas salaire cette main d’oeuvre inexpérimentée mais aussi dangereuse .

  6. Qui va payer comme toujours la poche des Français .
    Tant que nos gouvernants ne donneront pas l’ordre aux policiers de traiter ces casseurs par la violence ils ont de beaux jours devant eux pour tout casser .

  7. Ce ne sont ni les Politiques, ni les services publics nationaux ou locaux, ni les fonctionnaires, et moins encore les assistés et Rentiers de la République. Il reste qui à votre avis ? avant tout ceux qui ont le moins de services en échange de leur aimable participation à la grande orgie Républicaine.

  8. Je ne veux plus payer (impôts cotisations sociales assurances) pour réparer la casse de ces gens là. Ces gens là sont en majorité issus de l’immigration ancienne et récente. Je ne veux plus payer pour les aides déverses et l’assurance maladie accordées à ces gens là. Il faut donc réduire rapidement les diverses aides accordées aux immigrés , et limiter par tous les moyens l’arrivée des immigrés sur notre sol.

  9. Tout à fait d’accord avec Groucho 31 et en plus , supprimer toutes les aides sociales aux familles des casseurs interpellés. Ce n’est pas encore au » cochon de payant » d’assumer. Macron veut reconstruire et reconstruire vite …. pour que les nouveaux barbares puissent avoir matière pour se défouler ?

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