Émile caricaturé par Charlie Hebdo : y a-t-il des limites à l’ignominie ?

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Bastion de la gauche morale et bien-pensante, Charlie Hebdo fait son miel des fonds éculés de l’humour trash. Autrefois satiriquement révolutionnaire dans l’esprit, c’est aujourd’hui un temple du conformisme branché. Tendance anticléricale-caca-bite-couille, et surtout anti-droite et anti-catho.

Mais le conformisme ricaneur finit par lasser ; les fans chevelus ont vieilli et l’humour à deux balles des révolutionnaires en peau de lapin ne fait plus rire grand monde, alors il faut en rajouter. Faire monter la sauce. D’où la surenchère dans l’ignominie avec la caricature du petit Émile, le bambin disparu, sous le titre « Le jeu de l’été : où est le petit Émile ? » Détournant la photo de l’enfant, sa fleur sur l’oreille, le dessinateur Félix écrit : « Un indice : les ânes aiment beaucoup les pissenlits. »

Cela fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, avec des commentaires à part égale entre « Vous êtes des ordures » et « C’est dégueulasse ». C’est plutôt rassurant sur l’état d’esprit général des Français.

Certains osent alors dire ce qu’ils taisaient hier par crainte de se voir étiqueter facho : « Je ne suis vraiment pas Charlie. » Car on le sait tous, depuis l’attentat qui a frappé la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, c’est une injonction morale à laquelle nous devons tous céder : il faut « être Charlie ». Et gare à qui y dérogerait. Car « être Charlie », c’est de facto être dans le camp du bien, de l’ouverture, de la culture, du partage, de la diversité, de l’humour, de la finesse, de l’esprit…

Tout au plus a-t-on le droit de rire un peu jaune, mais attention : pas question de critiquer. Car Charlie, c’est LA liberté. Ainsi, les confrères qui osent écrire deux lignes sur le sujet du jour se gardent bien de prendre parti, écrivant seulement que cela « ne manquera pas de relancer l'éternel débat sur la liberté de la presse ».

On attend en vain une réaction du ministre de l'Éducation nationale M. Pap Ndiaye et de sa collègue à la Culture Rima Abdul-Malak, deux grands spécialistes du sujet, mais elle tarde à venir. Soyons-en même sûrs : elle ne viendra pas.

Qu’une famille torturée par l’angoisse de la disparition d’un enfant de deux ans et demi soit traînée dans la boue leur est indifférent. Qu’elle le soit parce qu’elle est chrétienne, catholique pratiquante et « de droite » leur semble sans aucun doute un bon motif pour le faire. Une justification, même.

Pap Ndiaye et Rima Abdul-Malak pensent que CNews et Europe 1 sont des dangers pour la démocratie, tout comme Valeurs actuelles ou Boulevard Voltaire, qu’ils aimeraient bien rayer du paysage. En revanche, qu’un titre comme Charlie Hebdo attise la haine sociale en se drapant dans les oripeaux du martyre reçoit assurément leur bénédiction : celle de la lutte globale contre « l’extrême droite », ce marécage où ils renvoient ceux qui s’écartent du dogme. Facile. Et limité.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/09/2024 à 9:14.
Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Immonde ….J’avais il y a longtemps bien ri avec l’hebdo et le professeur Choron .c’est bien fini…

  2. Qui peut acheter et lire de telles saloperies. Je n’ai jamais été charlie, enrevanche, j’ai toujours été Charles Martel. De se moquer de la disparition d’un enfant c’est plus qu’ignoble, mais qui montre bien que ces gens n’ont ni conscience ni morale, honte à eux.

  3. Ils n’ont peur que des musulmans , la seule loi qui fait peur dans notre pays c’est la charia , Charlie Hebdo et d’autres le savent . Il suffit de suivre l’actualité .

  4. Reprenons la formule de charlie qualifiant le Parisien (soutien de tous les pouvoirs) ça pue, ça pollue et ça rend c..
    Pas sûr que si les parents d’Emile pratiquaient une autre religion, la formule aurait été fichée.

  5. Bon le temps passe et et ont reviens aux basiques Bouffer du curé c’est moins dangereux que de l’islam radical . A l’époque j’avais eue pour la famille des morts de la compassion et j’en encore pour tout ceux qui pourrait venir par respect de la liberté d’expression chère à cette gauche a géométrie variable imbue. Qui n’a pas une once de respect sauf pour elle même. Celui qui n’a jamais eu de malheur il en attend..

  6. on en vient à regretter  » d’avoir été Charlie  » !! ils sont ignobles là ils sont allez trop loin loin !

  7. Je n’ai jamais été Charlie qui ne manie que l’injure et l’insulte, que ce soit à l’égard des chrétiens, des musulmans ou des victimes innocentes. Et il n’y a pas encore de loi contre la charliephobie.

  8. La famille d’Emile n’ira pas rafaler les pourris de Charlie, alors ils en profitent…Vous avez remarqué qu’ils ne s’en prennet plus à l’islam? Suffisait de leur expliquer!

    • Remarque juste: Et si le petit garçon avait été musulman, seraient ils aussi odieux ? J’en doute !
      Ont ils fait le même tapage pour le petit garçon retrouvé en son temps sur une plage ? J’en doute également car je ne lit plus les feuilles de choux depuis un demi siècle, et surtout celle là. J’ai des yeux et des oreilles cela me suffit pas besoin que l’on me fasse avaler des « fake new » comme il est dit aujourd’hui.

  9. Il est des sujets dont on ne peut pas rire. La disparition inquiétante de ce jeune enfant fait partie de ces derniers. Arrivés à de tels manquements est indigne d’un monde civilisé. Dans la culture européenne d’essence Chrétienne, l’enfant est sacré et même si on ne partage pas ces valeurs, l’enfant reste le faible à protéger. A l’heure où sort le film « Sound of Freedom » dénonçant le trafic planétaire d’enfants et où les scandales de pédocriminalité sont légions, nous devons condamner avec la plus grande sévérité tous ceux qui se rendent complices de cette atteinte abomination. Non décidément, je ne suis pas Charlie et je le revendique.
    Toute ma compassion va à la famille de ce petit Emile dont la disparition, je l’espère, trouvera un dénouement heureux.

  10. Spécialité de chalie-hebdo, se faire beaucoup de fric sur la misère humaine. Au fait ou en est-on dans ces sordides histoires de succession avec peloux et bougrab ?

  11. Le 11 janvier 2015, je faisais partie des 400 000 personnes qui défilèrent dans ma ville. Je n’arborais pas un panonceau proclamant que j’étais Charlie; je ne me suis jamais repu de ce genre de presse.
    Dans ma jeune adolescence je parcourais de temps en temps Hara-Kiri, sans plus.

    Ce jour-là, j’avais un panonceau qui disait: « No pasaran ». Je ne suis vraiment pas de gauche mais ça me semblait la formule adaptée, destinée à cette clientèle qui monopolise très défavorablement notre actualité, depuis trop longtemps.

    J’avais défilé parce que je n’admettais pas que la liberté de presse et d’opinion, même contestable, puisse coûter la vie
    Après le tabac, l’humour se mettait à tuer.

    Le sensationnalisme par voie de presse n’a pas mon agrément. Comme la majorité de celle-ci est coutumière de cette pratique, cette presse singulière, étiquetée satirique, devient déviante et racoleuse.

    De toute façon c’est un torchon de gauche, donc adoubé par la doxa en place.

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