Emmanuel Macron adore les très riches

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Notre président de la République méprise les pauvres, déteste les classes moyennes et matraque les retraités prétendument « aisés » (au-dessus de 1.200 € par personne). Mais il existe une classe sociale qu’il chouchoute et qu’il adore : les 5.034 personnes qui constituent les 0,01 % les plus riches des Français. Un article d'Emmanuel Lévy dans Marianne fait le point sur les cadeaux fiscaux faits aux plus aisés des plus aisés. Cela donne à réfléchir.

Suite à la suppression de l’impôt sur la fortune et à l’instauration d’un forfait de 30 % sur les revenus financiers, chaque membre de cette caste a gagné, en moyenne, 238.000 euros et a vu les prélèvements sur ses revenus passer de 52 % à 46 %. Un record de baisse ! Au total, ces cadeaux aux très riches ont coûté 1,23 milliard d’euros. Cette somme est énorme, surtout si on la compare aux économies draconiennes décrétées par le régime : le gouvernement n’a pas réévalué suffisamment les pensions des retraités pour récupérer 2,7 milliards d’euros. Les 1 % des plus riches des Français (500.000 personnes) ont reçu, eux, en cadeau, 4,5 milliards, soit 10.000 euros en moyenne par contribuable. Les 10 % les plus riches qui ne font pas partie de ces 1 % ont, en revanche, perdu du pouvoir d’achat s’ils sont assujettis au nouvel impôt sur l’immobilier (l’IFI) car ce dernier est moins favorable que l’ISF pour le contribuable, notamment lors de la prise en compte des emprunts. D’ailleurs, l’IFI, qui ne devait rapporter que 850 millions d’euros en 2018, fera entrer 1,53 milliard d’euros en 2019 dans les caisses de l’État.

En France, la différence de revenus entre les 50 % les plus modestes et les 10 % les plus riches est réduite de 28 % une fois qu’ont été pris en compte les impôts et les cotisations sociales. Aux États-Unis, cette réduction est plus forte : 34 %. Cette « efficacité » de la fiscalité américaine est due à la prévalence, chez nous, d’impôts au taux fixe comme la TVA et la CSG. Néanmoins, notre société est plus juste que celle d’outre-Atlantique car, chez nous, après impôts, les 50 % les plus modestes ont à leur disposition 27,6 % des revenus, contre 18 % aux USA.

Que retenir de cette avalanche de chiffres ? Les cadeaux fiscaux ont été anormalement élevés pour les 1 % les plus riches, et notamment pour les 0,01 %, d'autant plus que, pour contenir le déficit, le gouvernement a dû voler les retraités et les pauvres. Et alors que les cadeaux aux ménages les plus aisés ont été immédiats, les diminutions pour les autres catégories sociales ont été étalées dans le temps : la taxe d’habitation va baisser d’un tiers par an tandis que les cotisations sociales diminuent en deux temps. Pourquoi le Président n'a-t-il pas imposé un calendrier semblable pour l’ISF avec un rabais de 20 % par an jusqu’en 2022 ? De même, pourquoi le forfait sur les revenus financiers n’est pas venu par étapes à 30 % ?

Surtout, ces cadeaux n’ont aucune justification : M. Macron croit-il vraiment que les 5.034 Français les plus riches vont réinvestir en France la somme rondelette qu’ils ont économisée ? Non, bien sûr. On pourra s’estimer heureux s’ils augmentent leurs dépenses dans l’Hexagone d’un tiers, ce qui générera fort peu d’impôts. En outre, si le nombre de nos compatriotes qui s’exilent à l’étranger pour raison fiscale diminuera peut-être, le montant des impôts que paieront ces contribuables qui renoncent à s’expatrier sera sans doute faible, bien moindre en tout cas que le trou généré par la suppression de l’ISF. Les cadeaux fiscaux de M. Macron sont une erreur. Il aurait dû se contenter d’un geste sur l’ISF (25 % de baisse, par exemple) et mettre le forfait sur les revenus financiers à 42 % et non 30 %.

Mais que voulez-vous, notre Président est vraiment l’ami des très riches.

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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