[EDITO] Emmanuel Macron dans les habits de Super Résistant : grotesque ou indécent ?

macron les milles

On hésite : grotesques ou indécents ? Les propos d’Emmanuel Macron au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, ce lundi 5 décembre, laissent songeur. Déguisé en Super Résistant, le masque et le haut-de-forme en moins, le chef de l’État, à l’occasion d’une nouvelle séance de son fameux Conseil national de la refondation (CNR), machine à fabriquer des illusions et du temps perdus, y est allé à coups d’allusions lourdingues qui ne trompent personne.

Jugez-en par vous-même. Dans la série « Ils sont partout », le Président déclare : « Le régime de la collaboration continue de recruter des adorateurs et dispose toujours d’héritiers. » Vous pourriez être plus précis, s’il vous plaît ! Dans la même veine : « Ce passé advenu [cette manie d'employer des formules prétentieuses et, pour le coup, pléonastiques...] permet aussi d’écrire l’avenir. Car il ne tient qu’à nous de résister à ceux qui falsifient l’Histoire, feignent d’adopter la République tout en trahissant ses valeurs. » Franchement, on dirait presque du Audiard : « Je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoires... » Là encore, des noms, on a le droit de savoir ! On a donc bien compris qu’Emmanuel Macron a la prétention d’incarner la Résistance. Il y a quatre ans, il s’est approprié la croix de Lorraine en l’incorporant dans les armoiries de la République. Puis, à l’issue de sa seconde élection, il s’est inventé un petit CNR à lui, pâle et grotesque copie du Conseil national de la Résistance de Jean Moulin.

Mais la résistance face à quoi, face à qui ? Pour résister, combattre efficacement un ennemi, c’est tout de même plus pratique de le désigner, de le cibler clairement. Est-ce le Rassemblement national et Marine Le Pen, quelques jours à peine après que le Président a déclaré qu’elle entretenait un « discours de capitulation » ? Marine Le Pen, Éric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan et consorts ? Ou bien, seconde hypothèse, pense-t-il à tout autre chose ? Dans son discours, en ce haut lieu de triste mémoire qu’est le camp des Milles qui fêtait ce lundi les dix ans de la création d’un mémorial, Emmanuel Macron en a appelé à « ouvrir les yeux devant la montée de la xénophobie et de l'antisémitisme ». Ajoutant : « Tendons l'oreille aux résurgences du racisme. » Peut-être faisait-il allusion à ceux qui prônent le séparatisme (on ne dit plus communautarisme) et nourrissent ce nouvel antisémitisme qui ronge certains de nos « territoires perdus de la République ». Me Gilles-William Goldnadel, lui, ne fait pas d'allusions et va droit au but : « Depuis 1945, le sang juif versé en France ne vient que de l’islamisme et de leurs amis… Tout le reste, c’est de la littérature ! »

Mais dans le contexte politique actuel, la première hypothèse est à l’évidence beaucoup plus probable. Emmanuel Macron use, abuse, de façon indécente, voire grossière, si ce n’est grotesque, de vieilles ficelles dans son combat contre « l'extrême droite ». Et ce n’est pas la première fois : le 28 avril 2017, une semaine avant le second tour de l’élection présidentielle, il s’était rendu à Oradour-sur-Glane. Il n’avait pas fait de discours mais son déplacement parlait de lui-même. Une élue locale de gauche, soutien de Macron, avait d’ailleurs, par ses propos, vendu la mèche, pour qui pouvait alors douter du message que le candidat voulait faire passer : « Oradour reste l’emblème de l’horreur. Il faut se souvenir d’où vient Marine Le Pen, C’est l’héritière d’un parti xénophobe. »

Aujourd’hui, tout se délite, dans notre pays, et à une vitesse vertigineuse : violences, immigration incontrôlée, islamisme, crise énergétique, accroissement des inégalités sociales, effondrement de l’école, dette, déficit commercial, et ce, sur fond de menaces de guerre. Emmanuel Macron, en ce début de second mandat et à l’approche peut-être d’un terrible hiver français, se retrouve face à une cruelle réalité, bien loin du « penser printemps » de 2017. Et le roi est nu. Il est donc grand temps qu’il se confectionne un bel habit. Va pour celui de Super Résistant ! Alors, grotesque ou indécent ? À vous de juger...

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

82 commentaires

  1. Macron nous a suffisamment démontré qu’il ne connaît rien à l’histoire de France. Il invente afin de créer des clivages et des confrontations. Comme l’a si bien dit Trump : »Tout ce que touche Macron devient de la m*rde ».

  2. Mon père, gendarme, est mort pour la France en août 1944 et chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume . Il était de droite. Moi, son fils, de droite, AET, ancien militaire d’active, simple sous-officier, je suis officier de la Légion d’honneur, médaillé militaire à 26 ans, croix de guerre TOE, croix de la Valeur militaire, chevalier ONM, blessé de guerre en Indochine, je ne me laisserai pas insulter par un minable même président de la République. Un président qui nous demande maintenant de nous geler chez nous à 19 degrés alors qu’il est responsable de cette situation. Si ce personnage avait un peu d’honneur, il devrait démissionner de ses fonctions de président qu’il est incapable d’assumer.

  3. Comme d’autres avant lui, incapable d’avoir les idées claires sur une stratégie solide et salvatrice pour le pays, M. Macron met toute son intelligence dans la cuisine politicienne. La même qui a permis à Hollande de saper le nucléaire français ou à Sarkozy d’ouvrir les vannes de l’immigration en Libye. De la petite tambouille pour masquer l’étroitesse de vue et l’imprévoyance de ces nouveaux petits présidents.

  4. Puisqu’il ne ment jamais, il ne pourra pas refuser de passer cette loi ;
    Tous ces élus qui sont payés par l’état français et qui sont reconnus comme ayant menti, n’auront pas ( ou plus ) droit de bénéficier de leur retraite selon le montant de leurs indemnités touchées, mais le calcul se fera sur la
    base du minimum de retraite pendant tous leurs mandats effectués. Bien sur ils garderont leur calcul normal pour leurs activités dans le privé.

  5. Doit-on l’appeler « Super » ou « Résistant » comme le fait le colonel Vincent( Julien Guiomar) au Super Résistant incarné par Martin Lamotte dans le film « Papy fait de la résistance »?
    Si on lui posait la question, Macron répondrait-il aussi : « Appelez-moi Super, pas de chichi »?

  6. Alors il devrait vouer aux gémonies François Mitterand qui a été 2 fois président de la République. En effet, il faut savoir comme le dit Sophie Coignard dans un de ses livres, journaliste au Point, journal centriste, que celui-ci a demandé la francisque au Maréchal Pétain. Car la francisque il fallait la demander, ce n’est pas le Maréchal qui la proposait. A voir de plus près peut-être !

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