Emmanuel Macron, entre annonces attendues et pathos surabondant…
Nous avons tous vu et entendu le président de la République « dévoiler » le nouveau calendrier du déconfinement. Dévoiler est un terme impropre, puisque nombre des annonces étaient attendues et mêmes anticipées, ce qui a enlevé tout « suspense » à la Hitchcock et diminué la crédibilité de l'oracle présidentiel.
Cette observation pose un problème majeur : celui de la capacité de l'exécutif à conserver des informations confidentielles jusqu'au discours présidentiel. Certes, on connaît le talent de fouineur des journalistes à pister l'information, à en croiser les bribes pour arriver à savoir. Mais il n'y a pas d'action politique forte et respectée si le Château est le lieu de tous les murmures en coulisse où les bavards lâchent à tour de rôle des informations pour asseoir leur importance égotique.
Au début de son mandat, Emmanuel Macron avait mis en garde ses ministres et collaborateurs sur la nécessité d'éviter le miroir médiatique, échec patent !
Sur le fond, je ne peux que me féliciter de la décision de réouverture des commerces improprement qualifiés de « non essentiels » à compter du samedi 28 novembre. J'ai moi-même pris un arrêté d'ouverture de ces commerces, arrêté certes suspendu - à tort - par le juge du référé du tribunal administratif ; je fus traité par la « bien pensance » d'irresponsable !
Bienvenue au club, Monsieur le Président !
C'est certes, là, juste une question de date, mais l'injustice faite aux commerces prétendus non essentiels, est, elle, bien réelle car intemporelle ! Je salue, en conséquence, la fin d'une injustice.
Il est vrai qu'après le discours d'Emmanuel Macron, tout n'est pas clair, on n'est pas sorti du tunnel des incohérences du gouvernement qui est prisonnier des mesures technocratiques souvent arrêtées sans coordination réelle. À la décharge de l'exécutif, rien n'est simple, il faut avoir l'honnêteté de le reconnaître, mais on a bien le sentiment que le gouvernement suit le fil de l'eau, plus qu'il n'anticipe.
Le Président a eu raison de décider que la vaccination ne serait pas obligatoire ; il existe, en effet, tellement d'a priori contre les vaccins que toute obligation, à ce stade, provoquerait une levée de boucliers. À terme, les choses se modifieront au regard des résultats des vaccins.
Comme toujours, Emmanuel Macron ne prend pas le temps de faire court. Mais, surtout, son intervention prolixe de 26 minutes, avec de nombreuses redites, est l'antithèse de la solennité de la fonction présidentielle qui exige concision et laconisme !
Sa faconde s'est, une nouvelle fois, enflammée en fin de discours en un pathos lyrique, moralisateur et infantilisant pour les Français.
Quand comprendra-t-il que son ithos et pathos ruine son autorité déjà largement évanescente ?
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