Emmanuel Macron envoie Véran et Castaner combattre un « nouveau virus » : Éric Zemmour…

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Où est donc passé le Covid ? Loin, très loin. Et très loin derrière Zemmour. Et ça tombe bien, car Emmanuel Macron a ainsi pu envoyer un Olivier Véran désœuvré pour le combattre. Et, d'ailleurs, lors des journées de rentrée LREM à Avignon, Éric Zemmour a été explicitement qualifié de « virus ». C'est le délégué général adjoint de LREM, un certain Jean-Marc Borello, qui s'est chargé de déverser cette argumentation "médicale" que l'on croyait enfermée dans les congélateurs des dictatures : il s'est emporté contre ce « virus nouveau » qui représenterait « 15 % du corps électoral » et qui « se traduit par des désordres mentaux, un peu de machisme, un peu d'homophobie ». Médicalisation et psychiatrisation de l'adversaire politique : le parti d'Emmanuel Macron en est là…

Autre talent de la majorité appelé à lutter contre le virus : Christophe Castaner. Certes, on savait le chef des députes LREM plus expérimenté comme chauffeur de salle que comme orateur. C'est pourtant lui qu'Emmanuel Macron a envoyé combattre le polémiste. Celui qui fut ministre de l'Intérieur (et des attestations de sortie) a filé la métaphore psychiatrique : Éric Zemmour serait « en délire permanent », « fier d'annoncer un Grand Remplacement », « fier de piétiner l'héritage de notre pays ». Revenant à un registre plus traditionnel, il a encore affirmé : « C'est un ennemi politique, nous devons le considérer comme tel et nous devons le combattre. » Il a également dénoncé « l'espèce de fascination » qu'exercerait Éric Zemmour sur « certaines personnalités et certains médias » et qui « pourrait devenir coupable ». À bon entendeur, salut ! Ces gens-là n'ont qu'à bien se tenir…

Mais le clou de cette journée fut incontestablement la prestation d'Olivier Véran. Sa présence s'imposait pour terrasser ce « nouveau virus » nommé Zemmour. Il l'a traité d'« aventurier du repli, du rejet, du racisme, qui cite des grands auteurs comme d'autres font de la prose, mais qui, surtout, donne des boutons aux historiens sérieux ». Il l'a associé à la famille Le Pen et au RN : « Il est sur un terrain électoral bien connu, occupé depuis des décennies par la famille, que dis-je, par la dynastie Le Pen, qui a fait de son fonds de commerce l'immigration (sic). » Et cela lui a permis cette confidence d'ancien jeune socialiste : « Moi, j'appartiens à une génération qui scandait "la jeunesse emmerde le Front national". »

À Avignon, ce samedi 2 octobre 2021, le temps d'un meeting LREM, la France en était revenue aux « heures les plus sombres » : on traitait l'adversaire de « virus », on l'accusait de délire mental et on s'en prenait à lui avec un vocabulaire ordurier. J'oubliais : il n'y avait plus de Covid, mais la majorité LREM, par la voix de M. Borello, nous mettait en garde contre « l'arrivée de la peste brune ». Le diagnostic était implacable. Il ne nous reste plus qu'à implorer vaccin et passe sanitaire. Pardon : cordon sanitaire.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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