Emmanuel Macron et le financement de l’islam
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En acceptant de se rendre à la rupture du jeûne du conseil régional du culte musulman tout en évitant celle de son Conseil national, Christophe Castater a lancé les hostilités inhérentes à la réforme de l'islam voulue par Emmanuel Macron. Nul ne sait si notre Président osera utiliser la voie législative pour donner un coup de pouce à l'islam comme il l'a promis, en réformant la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État, ou s'il avancera sournoisement en choisissant la voie réglementaire, par petites touches. Mais les contours de sa structuration voulue de l'islam en France sont maintenant connus. Il s'agit d'imposer un statut cultuel « rénové » aux associations musulmanes 1901, associant une transparence dans le financement des mosquées à un élargissement de leurs sources de revenus. Mais chercher à structurer un islam que l'on veut « de France » tout en continuant à autoriser le financement provenant de l'étranger est un paradoxe et une contradiction desquels ne sort pas ce projet de réforme. Il est même à craindre que l'islam radical en ressorte finalement renforcé. Pourtant, des mesures urgentes et alternatives sont à prendre.
L'islam de France est marocain, algérien, turc ou autre, et non français. Le lien, notamment financier, avec la communauté source est essentiel pour les apparatchiks du culte et un contrôle accru de l'État français signifie la perte d'immenses ressources financières semi-clandestines (pèlerinage et halal). Cette réforme sera donc massivement rejetée par les musulmans eux-mêmes. La transparence dans le financement des mosquées n'existe pas aujourd'hui, mais cette réforme risque d'en accentuer l'opacité et de nourrir les courants salafiste, frériste, tabligh ou encore Millî Görüş turc. Ces mouvements sont dans une logique identitaire de reconquête des esprits et vont chercher à profiter de ces nouvelles dispositions pour s'enrichir par tous les moyens, tout en déguisant l'origine des fonds lors des contrôles. L'islam en France doit s'adapter à la loi 1905 et se financer sur fonds propres, comme l'église catholique (deniers, quête, offrandes, legs). La bonne réforme consisterait à imposer le statut cultuel actuel à toutes les associations musulmanes 1901 destinées au culte, tout en interdisant tout financement étranger, significatif d'une volonté d'influence et d'ingérence sur notre territoire.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a déjà créé sa propre structure financière de type association cultuelle à l'été 2018 afin de prendre les devants, mais c'était sans compter sur Hakim El Karoui, de l'Institut Montaigne et ancien de la banque d'affaires Rothschild, sherpa d'Emmanuel Macron pour cette réforme, qui est à l'origine de la création, le 5 avril 2019, de l’Association musulmane pour l'islam de France (AMIF). À la fois association 1901 culturelle et association 1905 dans un second volet cultuel, elle est destinée à contrecarrer la volonté hégémonique de gestion financière du CFCM. Ces chicayas se produisent sur fond de guerre intestine pour savoir qui va s'imposer aux yeux de l'État. Véritable caisse de financement, l'AMIF espère obtenir la régulation économique des marchés du halal et le statut de régulateur officiel des agences de voyage qui organisent le pèlerinage à La Mecque en percevant, à ce titre, une rémunération. Au CFCM reviendrait le rôle institutionnel, bien qu'il soit de moins en moins représentatif, et à la Fondation pour l'islam de France (FIF) la partie culturelle.
C’est la laïcité et les lois de la République qui ont besoin d’être affirmées dans l'espace public, collectif mais aussi politique, et l’islam radical combattu. Or, Emmanuel Macron a souhaité un engagement politique des catholiques, notamment pour l'Europe, lors de la Conférence des évêques de France au collège des Bernardins, le 8 avril 2018. Quelle curieuse conception de la laïcité ! Desserrer l'étau de l'islam radical dans notre pays nécessite des décisions courageuses telles que l'interdiction de l'organisation frériste des « Musulmans de France » et de tous ses centres satellites, ainsi que la fin de l'expansion de l'influence des pays du Golfe qui bénéficient d'avantages fiscaux incroyables depuis 1990.
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