Emmanuel Macron : et maintenant, le lexique de la France rance ?
3 minutes de lecture
Nicolas Sarkozy avait sa « France qui se lève tôt », oubliant peut-être aussi celle qui se couche tard… et pas forcément pour faire la bringue en sirotant du champagne tout en contemplant des créatures de rêve perchées sur des talons de quinze. Emmanuel Macron, lui, a sa « France humble, silencieuse et au travail ». C'est beau comme du Déroulède. C’était mercredi, à l’Élysée, lors de la traditionnelle galette des rois - pardon, républicaine, car c’est comme ça qu’il faut dire. Importants, les mots : le Président a des pouvoirs que Louis XIV n’avait peut-être pas, mais surtout, ne pas oublier de rappeler qu’on est en république. Des fois qu’on ait comme un doute.
Comme c’est la coutume depuis Giscard, le chef de l’État recevait une centaine de boulangers et pâtissiers pour cette « galette républicaine ». De nombreuses municipalités y ont renoncé cette année, rapport au Covid, mais on imagine que les conditions de température et de pression atmosphérique ne sont pas les mêmes au palais de l’Élysée. Sans doute une question de hauteur de plafond. D’ailleurs, la preuve : la France des bas de plafond serait moins encline à se faire vacciner. Cela dit, Paris Match nous apprend que la magnifique galette (1,20 m d’envergure tout de même), fabriquée par un pâtissier parisien, n’a pas été dégustée au cours de la réception. Après, peut-être, le goûter terminé, chacun derrière son ordi ? Enfin, ça, c’est un détail.
Pas du tout en campagne, Emmanuel Macron en a donc profité pour promouvoir son bilan en matière de créations d’entreprises. Des « résultats sans appel », a-t-il déclaré. Si c’est lui qui le dit. Et d'embrayer sur sa séquence « France éternelle ». Là, tout de suite, j’hésite : d’où Emmanuel Macron tient-il son inspiration ? Un peu de Sarkozy, c'est évident. De Valérie Pécresse, obligée d’enfiler une parka moche dès potron-minet pour aller faire campagne au fin fond de la province, comme nous l'a joliment raconté, hier, notre ami Jany Leroy ? Non, car l’expédition de Pécresse date du lendemain du pince-fesses élyséen. Peut-être, alors, un zeste de France d’autrefois, du genre « la terre, elle, ne ment pas », de qui vous savez. La France rance, comme ils disent. C’est peut-être aussi l’expression de ce que veut Macron au fond de lui-même. En gros, pour reprendre un lexique désormais présidentiel : « Bossez, fermez vos gueules et ne m'emmerdez pas ! » C’est, en tout cas, un clin d’œil à son électorat de droite qui n’est sans doute pas insensible à un tel discours. On disait donc un peu de Sarkozy, une touche de Pétain sans le savoir, bien sûr, mais aussi de Jacques Brel, peut-être. Si, si. « Je me les veux fraîches et joyeuses. Bonnes travailleuses sans parlotes » (« Knokke-le-Zoute Tango »)...
Il nous aura tout fait : tous les genres, tous les styles. Le télé-évangéliste de la start-up nation vendant du rêve à une France qui n’a pas de problèmes de fin de mois. L’animateur de bacchanales à la Caligula sur le perron de l’Élysée, histoire de ravaler Jack Lang au rang d'organisateur de fêtes de patronage. Et maintenant, le père de la nation découpant la galette que les humbles artisans viennent offrir en longue procession au monarque républicain. La prochaine fois, il pourrait même s'adresser aux « petits enfants de France » qui doivent porter le masque dès l'âge de six ans dans la cour de l'école. Être capable de jouer sur tous les registres, c'est quand même la marque des grands artistes.
Thématiques :
Emmanuel MacronPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
32 commentaires
Vivement la fin de son mandat, non renouvelé bien sûr…
Ce n’est pas un grand artiste, c’est un comédien qui nous joue depuis 5 ans une tragédie qui va très mal se terminer pour la France…Il n’a pas tenu compte de l’avertissement de l’incendie de Notre-Dame, en préférant mettre le feu partout !!!
Je suis agrégée et réfractaire au « vaccin » expérimental, je serais donc bas-de-plafond… « Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet. »(Georges COURTELINE)