Emmanuel Macron instrumentalise-t-il les pêcheurs français ?
3 minutes de lecture
Dans un courrier révélé par Politico, Jean Castex, le chef du gouvernement français, estime, dans une lettre à Ursula von der Leyen, qu'il est « indispensable de montrer clairement aux opinions publiques européennes que le respect des engagements souscrits n'est pas négociable et qu'il y a davantage de dommages à quitter l'Union européenne qu'à y demeurer ».
Le conflit sur les licences de pêche, dit Boris Johnson, « est franchement du pipi de chat, accessoire, en comparaison avec la menace contre l'humanité à laquelle nous sommes confrontés », jouant sur du velours en brandissant les objectifs de la COP26, nouveaux mantras - les voies du GIEC sont impénétrables -, totem annuel de l’unanimisme, prédiction apocalyptique devant laquelle il convient de dire amen. Boris Johnson n’est dupe ni de cela ni des véritables intentions françaises.
La moitié des permis de pêche garantis aux bateaux français dans le cadre de l’accord sur le Brexit n’auraient pas été cédés. La Grande-Bretagne fait valoir que les bateaux en question n’avaient pas suffisamment de preuves d’un passé de pêche dans les eaux britanniques et qu’ils ne devraient donc pas être autorisés à y accéder.
Beaucoup se souviennent de la politique commune de la pêche (PCP) de Bruxelles distribuant la part du lion des quotas de captures aux navires du continent, dévastant l’industrie britannique de la pêche.
Le secrétaire d'État britannique chargé du Brexit, David Frost, a tweeté que Londres envisage « activement » de lancer la procédure de résolution des différends. Mesure inférieure aux mesures unilatérales de la France, mais qui pourrait entraîner des répercussions commerciales à terme. Paradoxalement, c’est Londres qui est prêt à activer pour la première fois un outil de règlement des conflits prévu dans les accords post-Brexit avec l'Union européenne. « S’il y a une violation du traité [par la France, NDLR] ou si nous pensons qu'il y a une violation du traité, alors nous ferons ce qui est nécessaire pour protéger les intérêts britanniques », a déclaré Boris Johnson à la chaîne Sky News. « Mais je crois que ce que tout le monde veut, c'est la coopération entre les alliés européens et Emmanuel Macron », a-t-il finement ajouté.
Nigel Farage, le leader du Brexit, a noté que la Grande-Bretagne est toujours redevable de milliards de livres à la suite du divorce, et a donc un effet de levier dans le litige en cours avec les Français sur les permis de pêche. Si « les Français rompent l’accord de retrait — et que l’Union européenne l’ignore », alors le gouvernement de Boris Johnson devrait « suspendre tous les paiements à l’Union européenne jusqu’à ce que les menaces françaises cessent » !
Menaces d’interdire les produits de la mer britanniques d’accès aux ports français, d’augmenter les contrôles sur les navires et les camions qui transitent par le port de Calais afin d’exacerber la crise de la chaîne d’approvisionnement, de couper le courant de Jersey, île anglo-normande dépendante de la Couronne, des « menaces tout à fait déraisonnables » qui n’étaient pas « dans les termes de l’accord commercial », a dit le ministre des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, Liz Truss, sur Sky News, suggérant que la prochaine élection présidentielle en France pourrait être la raison de l’agression de Macron. « Disons qu’il y aura bientôt des élections en France. Disons qu’il y a d’autres questions préoccupantes », a-t-elle noté.
Quoi qu’il en soit, Macron a doublement tort de vouloir jouer les bons élèves du régime de Bruxelles au détriment des intérêts français qui sont : « l’Entente cordiale » avec nos voisins d’outre-Manche, et de jouer les fiers-à-bras à des fins électorales sur le dos des pêcheurs français et de toute la filière des Hauts-de-France, de Normandie et de Bretagne.
Vos commentaires
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées