Emmanuel Macron, le dernier immigrationniste d’Europe

Capture d'écran présidence de la République
Capture d'écran présidence de la République

On sait que notre président pense n’en avoir pas fini avec l’Histoire. On sait que, de l’avis d’un certain nombre d’observateurs plus ou moins éclairés, il pourrait ne pas détester succéder à Ursula von der Leyen à la tête de nos nouveaux États-Unis d’Europe, si peu démocratiques et tellement drapés dans des valeurs niaises qu’ils ressemblent désespérément à ce que la France est devenue. Mais pour cela, il faut qu’Emmanuel Macron montre patte blanche. Qu’il défende l’indéfendable, et, au premier chef, la déferlante migratoire. On a entendu sa sortie sur Marie Curie et Charles Aznavour. C’était une ironique et sans doute involontaire répétition d’une réplique de Jean-Marie Le Pen aux lectrices du magazine Elle, il y a bien longtemps déjà. Et encore le Menhir faisait-il référence à Léonard de Vinci, sous les huées des femmes savantes. Mais Macron doit aller plus loin : il doit tenir ferme, contre l’évidence. Ces jours-ci, on dirait qu’il est de plus en plus seul à se voiler la face.

Le 12 octobre, le gouvernement polonais, pourtant dirigé par le très européiste Donald Tusk, annonçait vouloir suspendre partiellement le droit d’asile pour lutter avec acharnement contre l’immigration illégale. La veille, on apprenait que la Suisse, pour la première fois depuis 2019, venait d’expulser des migrants afghans criminels directement vers Kaboul. Et le 14 octobre, l’Italie annonçait avoir transféré un premier groupe de migrants illégaux vers l’Albanie. Qu’est-ce qui leur prend, à tous ces pays ? En ont-ils assez, d’un seul coup, de voir arriver dans leurs grandes villes des groupes d’ingénieurs et de neurochirurgiens, venus en Zodiac pour enrichir l’Europe d’une bienheureuse diversité ? Peut-être ont-ils tout simplement fini par ouvrir les yeux. Peut-être ces gouvernants, qui souhaitent être réélus à défaut d’avoir des convictions, se sont-ils aperçus que leur population avait son compte ? Allez savoir.

Le dernier vrai mondialiste

En tout cas, soyons rassurés : en France, on n’a pas ce genre de problèmes. Le fascisme ne passera pas. Le gouvernement de Michel Barnier a présenté un budget qui voulait contenter tout le monde, et dans lequel, entre autres mesures de première urgence, on trouve l’augmentation de l’aide médicale d’État (AME). Il fallait y penser. Augmenter la prise en charge des soins des étrangers illégaux, pour apaiser les tensions qui traversent la société française, ça n’avait rien d’intuitif. Ils se sont surpassés.

Oui, Emmanuel Macron est peut-être le dernier immigrationniste d’Europe, le dernier vrai mondialiste, le seul qui reste dans l’esprit de l’Union Européenne, toujours plus ouverte à tous les vents, toujours plus assoiffée de normes et délaissant toujours plus l’application des lois. Sous cet aspect, on peut dire que c’est l’employé du mois. Pas de problème. Il reste à savoir si c’est, pour nous, une bonne nouvelle. Combien faudra-t-il de Lola Daviet, dont on commémorait le triste anniversaire de l’assassinat barbare ces jours-ci, par une énième personne frappée d’OQTF, pour que la tendance s’inverse ? Combien de morts avant que les politiciens comprennent ? Est-ce peine perdue ? On sait bien qu’il ne faut pas désespérer, mais tout de même, certains soirs…

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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